Passer au contenu

Comment l’Union européenne veut faire du vélo un vrai moyen de transport, comme les autres

Doubler le nombre de kilomètres parcourus, créer un million d’emplois dans la filière, et relocaliser une industrie jugée désormais essentielle, l’Europe veut mettre le vélo au centre de son projet de transition écologique.

L’UE ne se contente pas d’interdire la vente de voitures thermiques à partir de 2035, elle favorise également le développement du vélo. Le Parlement européen a fait de la petite reine l’une des voies privilégiées pour atteindre son objectif de baisse des émissions de CO2. Les eurodéputés ont voté, en effet, un texte essentiel porté sur « le développement d’une stratégie européenne pour le vélo ». Mais il ne suffit pas de déclarer le vélo comme priorité environnementale pour convertir les Européens.

Fait assez rare, le Parlement européen est rejoint par la Commission européenne dans cette stratégie. Ainsi, Karima Delli, présidente de la commission Transports et tourisme du Parlement, n’hésite pas à évoquer une première en termes de coopération entre les deux instances. Pour l’eurodéputé écologiste, il s’agit d’une « révolution », d’un « tour de force, car tous les partis politiques sont d’accord » pour reconnaître pour la première fois le vélo « comme un mode de transport à part entière », mais aussi « la volonté de refaire des vélos Made in Europe ».

Des infrastructures plus nombreuses et plus sûres

En conséquence, le plan vélo de l’Europe prévoit plusieurs axes de travail. Le premier concerne la pratique même du vélo avec un objectif clair : « doubler le nombre de kilomètres parcourus à vélo en Europe d’ici 2030 ». Le moyen mise en œuvre est relativement évident : il faut améliorer les infrastructures. Ainsi, le vélo pourrait être intégré au réseau transeuropéen de transport (RTE-T), le programme de développement chargé d’interconnecter les grands axes européens.

Le texte encourage surtout « les États membres et les autorités locales à augmenter sensiblement les investissements dans la construction d’infrastructures cyclables séparées », mais aussi les systèmes de location en libre-service. Le renforcement du niveau des infrastructures passerait également par le développement des parkings à vélo, mais aussi des bornes de recharge ou de réparation. Quant à la sécurité, l’UE demande à ses membres à ce que « l’accent soit mis sur l’application des règles existantes », autrement dit… le code de la route.

Pour un vélo Made in Europe

À l’heure actuelle, le marché européen représente un peu plus de 20 millions de vélos neufs vendus chaque année. Une grande partie d’entre eux sont fabriqués en Chine, ou à Taïwan, avec des composants eux-mêmes issus des marchés asiatiques. Selon Eurostat, en 2021, sur environ 2 millions de VAE vendus en Europe, 1,15 million étaient issus du marché de l’importation. Ce chiffre en hausse de 37 % par rapport à 2020 concerne des importations dont la valeur est estimée à 850 millions d’euros. L’autre objectif majeur de l’Union Européenne, c’est de ramener progressivement cette filière sur le Vieux continent. Son objectif est de « soutenir la production de vélos et de composants fabriqués en Europe ».

La conséquence de cette action serait évidemment bénéfique pour l’emploi. Le texte européen évalue que « l’écosystème cycliste de l’Union européenne représente déjà plus de 1.000 petites et moyennes entreprises (PME) et 1 million d’emplois ». Si le plan vélo de l’Europe se concrétise, le potentiel de création de postes qu’il renferme serait évalué à 1 million d’emplois supplémentaires d’ici à 2030.

Faciliter et promouvoir la pratique du vélo, développer la filière en Europe avec de véritables objectifs de réindustrialisation et d’indépendance économique et bien sûr créer des emplois verts, les objectifs affichés sont ambitieux, mais l’Europe semble au moins consciente des enjeux.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : Europa


Dimitri Charitsis
Votre opinion
  1. Ras le bol de la dictature des vélos. Le seul moyen de transport écologique est la marche à pied, n’en déplaise aux bobos écolos. Bientôt il faudra réinventer un espace pour les piétons qui ont du mal à se faufiler entre les vélos, les trottinettes.

    1. Les vélos électriques sont trop encadré, du coup pour un non homologué pouvant faire de la montagne et pliable sont vers les 1600€, homologué 2300€, sans accélérateur, sans accessoires et une batterie de 100 KM. Puis pour assurer la valeur c’est une véritable galère.
      Bref, on va dans une écologie pour les riches et les pauvres qui mettrons des mois ou années pour rassembler cette somme.

    2. Le seul moyen de transport écologique est la marche à pied, n’en déplaise aux bobos écolos…

      Le bobo écolo c‘est vous car apparemment vous vivez en centre ville, le jour où vous ferez 35×2 km pour aller de votre campagne à votre travail à pied et éviter de rouler dans un truc qui fait 1,5t tout seul pour aller ensuite faire du sport après, vous m’appelez

  2. Marre de cette dictature “green”.

    Là, on est capable de se mettre d’accord et d’y mettre les moyens. Mais, quid de la relocalisation de nos entreprises, du développement des circuits courts, de l’exportation de notre pollution vers la Chine et autres usines du monde.
    Et tout le reste ?

  3. Très bonne idée, mais serait-il possible d’appliquer de suite cette très sage décision à tous les membres et personnels du Parlement européen et de la Commission européenne ? Suppression immédiate de tous véhicules à plus de deux roues (électriques ou pas), suppressions des emplois de chauffeurs, suppression des places de parking, interdiction d’utiliser des taxis …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *