Un an après le Tegra K1 lancé au CES 2014, Nvidia présente à Las Vegas sa nouvelle génération de processeurs mobiles, baptisée Tegra X1. Quoi de neuf ? De la puissance, réellement impressionnante, y compris dans la manière dont Nvidia en a fait la démonstration. Cette puce nouvelle génération marque une étape dans la vie de l’entreprise.
L’auto, ce nouvel eldorado
Le circuit graphique du X1 est puissant, tellement que ses 256 cœurs disposeraient d’une capacité de calcul de 1 Teraflop, soit la même puissance que le plus puissant des supercalculateurs de l’an 2000 ! Nvidia ne l’appelle d’ailleurs pas processeur mobile mais « Super processeur mobile », une puce qui serait « aussi puissante » qu’une Xbox One et qui ne dégage que 10W. Lors de cette conférence de lancement, Nvidia n’a parlé que d’un seul usage : l’automobile. L’invité n’était pas une marque de PC ou de tablette mais Audi, dont l’un des tableaux de bord numériques trônaient sur scène, etc. Un changement d’ère ?
On ne joue plus ?
Si le fer de lance historique de Nvidia était le jeu vidéo, la marque a depuis largement diversifié ses sources de revenus (calcul intensif, systèmes embarqués, serveurs, processeurs mobiles, etc.). Le lancement de ce Tegra X1 en est le parfait exemple puisque aucune démonstration de jeu vidéo n’a été présentée, à part une démo de l’Unreal Engine 4 : un comble quand on sait que Nvidia est la marque leader chez les gamers et que l’axe de communication du processeur K1 précédent était justement le jeu vidéo sur tablette ! Les tablettes équipées d’un processeur X1 verront sans aucun doute le jour assez rapidement, mais l’opération de séduction vers le monde de l’auto était évidente.
Nvidia Drive CX, le grand gourou de l’affichage
Le premier usage auto de la puce Tegra X1 est la gestion de l’habitacle, et notamment la gestion des écrans dont le nombre et la définition sont amenés à exploser dans les années qui viennent. Capable de gérer simultanément jusqu’à 4 écrans Full HD, le module Nvidia Drive CX qui embarque le Tegra X1 modélise les cartes en 3D, gère des centaines d’effets graphiques, permet une grande personnalisation des effets et conserve assez de puissance sous la pédale pour contrôler les différents systèmes d’aide à la conduite (ADAS) dont notamment les caméras extérieures, toujours plus nombreuses et qui remplacent, petit à petit, les anciens modules basés sur les ultrasons ou sur le radar. Un module que Nvidia entend bientôt compléter avec un second qui se comporterait ni plus ni moins comme un véritable cerveau.
Nvidia Drive PX, un cerveau qui apprend de ses erreurs
Aussi puissant soit-il, le X1 ne l’est pas encore assez : ce sont dont donc pas moins de 2 processeurs X1 qui sont intégrés dans le Nvidia Drive PX, un « cerveau » dédié à l’analyse et l’interprétation des données captées par les caméras. Doté de centaines de cœurs d’exécution poussant à 2,3 Teraflop, le Nvidia Drive PX ne fait pas que gérer des écrans (jusqu’à 4 écrans 4K à 30 i/s !) mais il peut aussi apprendre à reconnaître des objets et des situations. Nvidia a fait la démonstration d’une analyse temps réel d’un flux vidéo de trafic automobile durant lequel il a reconnu les types de véhicules, les piétons, la couleur des feux, etc. Si de tels systèmes existent déjà, le procédé utilisé dans le cas du Nvidia Drive PX est moins courant puisqu’il s’agit de Deep Learning, un mécanisme qui apprend au fur et à mesure des situations rencontrées. Basé sur l’analyse d’un grand échantillon d’images, le Deep Learning attendait l’arrivée de processeurs très rapides, doués dans la parallélisation des tâches et pas trop cher. L’intérêt d’un tel système est que l’intervention humaine n’est requise que pour discriminer les erreurs, erreurs à partir desquelles le système se corrige de lui-même et, à l’image d’un enfant qui se brûle, apprend et garde ses doigts loin du feu.
Adoubé par Audi
Ce scénario n’est pas de la science-fiction puisque qu’un représentant de la marque Audi est monté sur scène pour (bien évidemment) vanter les mérites de Nvidia et souligner l’accélération de la rapidité d’adoption des nouvelles plateformes technologiques dans l’industrie automobile. Et Nvidia d’ajouter qu’elle propose désormais des solutions clés en main (processeurs, plateformes complètes, logiciels de développement) pour satisfaire tous les besoins des constructeurs. La partie technique semble maîtrisée du côté de Nvidia, il ne reste plus désormais qu’à convaincre l’industrie automobile.
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