La keynote selon Apple – pour ne pas dire selon Steve Jobs – est une véritable alchimie. Faite de chiffres savamment diffusés, de quasi stand up, pour ne pas dire de communion avec un public conquis ou très favorable à Apple, de démonstrations de produits ou de logiciels, elle est sous-tendue par une mise en scène jouant autant sur les produits que sur la personnalité de l’hôte. Un exercice qui demande beaucoup de précisions, de répétitions et qui est un indicateur multiple. Décortiqué, il servira ainsi autant aux analystes financiers qu’aux fans de la marque et même aux journalistes qui en tireront des analyses et des impressions.
La keynote comme métronome
Ainsi, paradoxalement, la keynote ne sert pas seulement à introduire un ou plusieurs nouveaux produits. Ainsi, les dernières conférences de la marque à la pomme ont permis « au monde » de suivre l’état de santé de Steve Jobs. Elles ont aussi été l’occasion de montrer aux divers témoins une transmission progressive de relais, une passation de pouvoir. Conscient de sa maladie autant qu’éprouvé par elle, Steve Jobs laissait de plus en plus la place à d’autres acteurs de l’univers Apple, vice-présidents et partenaires montant alternativement sur scène.
Si on se retourne sur la dernière keynote en date, celle pendant laquelle a été introduit l’iPhone 4S, on peut se poser plusieurs questions. L’iPhone 4S a-t-il déçu parce qu’il n’était pas l’iPhone 5 ou parce que la présentation a été laborieuse ? Sans doute un peu des deux et peut-être beaucoup du second. Car, à y regarder de plus près, l’iPhone 4S tenait toutes les promesses que les rumeurs avaient prêtées à Apple.
Dès lors, le succès d’une keynote devient essentiel à l’image du produit, même si la mauvaise keynote d’octobre 2011 n’a pas empêché l’iPhone 4S de se vendre mieux que ses prédécesseurs.
Un mauvais départ
Tim Cook, le nouveau PDG d’Apple et le successeur de Steve Jobs, est un homme brillant, cela va sans dire, doté d’un sens de la répartie et de l’humour cinglant. Il suffit d’écouter ou de lire ses interviews ou interventions pour s’en convaincre. Pour autant, il n’est pas forcément la bête de scène qu’était Steve Jobs. Sa performance du 4 octobre dernier n’était pas bonne, même si elle peut largement être excusée par le fait que l’ombre de la mort imminente du fondateur d’Apple planait sur l’événement. Ni la sienne, ni celle des autres intervenants n’ont convaincu, pas plus que la trame de l’ensemble d’ailleurs, noyée sous trop de chiffres, manquant de fluidité.
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