CacheFlow prépare son cache multimédia

” Nous avons la même vision de ce que doit être l’architecture de cache sur Internet, justifie Niall McGrane, directeur marketing de CacheFlow pour l’Europe. Qu’il s’agisse de cacher des pages Web ou des vidéos, cela coûte moins cher de stocker les données au point de présence que d’augmenter la bande passante. “De fait, l’offre d’ Entera associe un serveur de vidéo et un cache local, à installer au point de présence d’un fournisseur d’accès. C’est ce dernier équipement, baptisé TeraEdge, qui prend en charge les différents formats de vidéo existants (Microsoft Media Player, QuickTime, Real, Cisco IP-TV), ainsi que leur conversion, et stocke les séquences vidéo en local. Jusqu’ici limité au cache matériel des pages statiques et dynamiques, CacheFlow s’ouvre les portes du cache multimédia. Même si la partie est loin d’être gagnée d’avance.

Le contrat de mariage comporte une alliance avec Cisco

“ Nous utilisons une méthode propriétaire d’écriture des données sur les disques, conçue spécialement pour les fichiers de petite taille du Web, poursuit Niall McGrane. Il nous faut l’adapter au stockage des vidéos pour pouvoir réellement intégrer la technologie d’Entera à nos équipements. “A plus long terme, CacheFlow espère tirer les bénéfices de la participation active d’Entera au groupe de travail que l’Internet Engeeniring Task Force ( IETF) consacre à Real Time Protocol (RTP). Entera est aussi membre de l’alliance Content Delivery Networks (réseaux de distribution des contenus), lancée il y a peu par Cisco.En juin dernier, CacheFlow avait déjà acheté la société Springbank Networks, fabricant d’une architecture matérielle permettant d’accélérer l’accès aux objets statiques et dynamiques. Avec sa dernière acquisition, CacheFlow, désormais partenaire de Lycos, d’Exodus, ou encore d’Akamaï, signe son entrée dans la cours des grands. Sur le papier, le voilà prêt à affronter Inktomi et Network Appliances. Et Entera pourrait bien lui avoir fourni un allié de taille : Cisco.

Brian NeSmith (CacheFlow): “Nous sommes dans une logique d’acquisitions”

Le PDG de CacheFlow explique l’achat d’Entera par sa société et lève le voile sur la stratégie de développement d’Entera. Il prévoit d’autres acquisitions dans les domaines du streaming et du contrôle des ressources réseau.

Pourquoi avez-vous acquis la société Entera ?

Il y a un an, nous avons réalisé que nos clients cherchaient une solution globale pour maîtriser tous les types de contenus qu’ils distribuaient sur leur réseau. Mais nous n’avions pas d’expertise dans le domaine des flux vidéo. L’acquisition d’Entera nous permet de combler ce vide et de proposer en streaming les formats les plus courants du marché : Real, Microsoft Media Player, Apple Quick Time, etc.

Entera nous apporte également son fort capital intellectuel : 165 ingénieurs spécialistes des technologies matérielles et logicielles de vidéo numérique. Enfin, Entera participe à l’infrastructure de livraison de données Content Delivery Network (CDN), lancée par Cisco. Nos produits s’intégreront naturellement à l’offre de Cisco.

Les technologies de streaming d’Entera devraient vous permettre de développer de nouveaux produits. A quoi ressembleront-ils ?

Actuellement, nous commercialisons deux grandes familles de produits : des serveurs de cache côté client et côté serveurs d’entreprise. Au printemps 2001, nous sortirons une troisième famille de produits optimisés pour la distribution de flux vidéo.

Nos clients seront les fournisseurs d’accès bien sûr, mais aussi les entreprises. Ces produits permettront, par exemple, à un PDG de s’adresser simultanément en direct et en vidéo à toutes ses troupes grâce au réseau interne de son entreprise.

Vous avez acheté Springbank Networks en juin dernier, puis Entera au mois d’octobre. Envisagez-vous d’autres acquisitions ?

Certainement. Nous allons constater de gros changement dans la manière de consommer l’Internet dans les prochaines années. Le développement des liaisons par câble aux Etats-Unis et en Asie nous montre que les besoins en disponibilité et en bande passante vont être énormes. Or, il n’est pas possible d’accroître assez rapidement la quantité de bande passante disponible. C’est là que nous intervenons : CacheFlow aide l’Internet à monter en puissance.

Pour réaliser cet objectif, nous avons besoin d’acquérir de nouvelles technologies. Le temps des acquisitions ne fait donc que commencer. Nous cherchons des compétences en streaming vidéo, en gestion des accès utilisateurs sur les réseaux, en authentification des utilisateurs ou encore en personnalisation dynamique des contenus Internet.

Nos clients cherchent à mieux contrôler l’usage des ressources de leur réseau. Toutes les technologies nous permettant d’effectuer ce genre de contrôle nous intéressent vivement.

Que pensez-vous de l’initiative Content Bridge lancée par votre concurrent Inktomi ?

Je n’ai pas de respect pour leur solution de distribution de contenus sur Internet. Ils disent vouloir travailler avec l’IETF. C’est très bien, mais, si c’est juste pour interconnecter leurs systèmes entre eux, je ne vois pas trop l’intérêt.

D’un point de vue technique, leur système est relativement pauvre et n’apporte rien à l’Internet. Il ne s’agit en fait que d’un système de routage de fichiers et de facturation.

Par le rachat d’Entera, nous faisons désormais partie du projet CDN de Cisco qui, heureusement, me semble plus ambitieux…

ABi