Première publication : le 11/06/2014 à 11h42
Isolé depuis l’échec de la reprise de SFR, Bouygues Telecom joue une partie de son avenir, ce mercredi 11 juin 2014. La direction de l’opérateur présente à partir de 13h30, aux organisations syndicales, son plan de “transformation”.
Ce plan ne signifie pas forcément l’abandon des autres pistes stratégiques explorées par l’opérateur comme les négociations en cours avec Orange. Il exprime la volonté de Bouygues Telecom d’engager la refonte totale de son modèle “économique”, sachant qu’une entreprise “transformée” et “allégée” aura plus de valeur sur le marché.
Son plan de transformation sera à double détente. Le volet défensif se traduira par une restructuration interne drastique avec des centaines de suppression de postes à la clé.
Les syndicats de l’opérateur s’attendent à au moins 1000 suppressions de postes sur les 9000 emplois actuels. « On n’a jamais renoué avec la croissance en faisant seulement des économies. Pour faire croître le chiffre d’affaires, il faut des investissements et des emplois » déplore Azzam Ahdab, délégué central CFDT.
En nettoyant son catalogue, l’opérateur “simplifie” l’informatique et le marketing
La direction de l’entreprise présentera aussi le détail des grandes fonctions opérationnelles affectées par le plan de réorganisation. Selon William Benavent (CFE-CGC/Unsa), les services informatique et du marketing devraient être les premières victimes des suppressions de postes à venir.
Ces services seraient directement concernés par la simplification drastique des offres commerciales de téléphonie mobile que projette d’appliquer Bouygues. Ce nettoyage du catalogue, inspiré de Free, ira dans le sens d’offres plus simples, répondant aux besoins des consommateurs et maintenant des prix toujours “serrés”.
A défaut de relever ses prix, depuis que Free a “cassé” le marché de la 4G en l’intégrant sans surcoût à ses forfaits, Bouygues Telecom n’a d’autre issue que d’alléger les ressources humaines affectées à la gestion marketing et informatique d’offres à venir simplifiées.
Redynamiser son offensive dans le fixe
Outre le nettoyage du catalogue, le volet offensif que doit présenter Bouygues Telecom aux partenaires sociaux devrait consister en l’accentuation de sa contre-offensive commerciale dans le haut débit fixe.
Le première salve de cette offre a consisté à proposer un offre BBox triple play (voix-données-télévision) à moins de 20 euros dès le mois de mars 2014.
Mais Bouygues ne peut proposer ce prix que sur les lignes téléphoniques qu’il a dégroupé en ADSL avec ses propres équipements. Ne sont concernées que les principales agglomérations françaises à ce jour, ce qui exclut les villes petites ou moyennes.
On s’attend donc à ce que Bouygues Telecom accélère le rythme des lignes ADSL dégroupées ce qui suppose d’investir massivement.
Il est probable qu’il passera aussi rapidement à l’offensive sur les raccordements en fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH). Va t-il négocier un partenariat avec Orange dans ce domaine ? On peut le penser. Parallèlement, cela signifierait qu’il mettra moins l’accent sur ses offres basées sur les raccordements très haut débit utilisant le réseau fibre optique + câble coaxial, de Numericable. Est-ce vraiment une surprise…
Lire aussi :
– Bouygues Telecom: informatique et marketing, victimes du plan social (publié le 11 juin 2014)
– Bouygues Telecom face à une alternative pour sortir de l’impasse (publié le 14 mai 2014)
– Iliad aura fait une offre de reprise sur Bouygues Telecom (publié le 10 juin 2014)
– Retrouvez l’intégralité de notre dossier :”Quel avenir pour Bouygues Telecom ?“.
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