L’insertion de la navette autonome du bois de Vincennes en centre-ville cette semaine permet à la RATP de franchir un nouveau cap. Un projet emblématique qui est loin d’être le seul de ce type pour la régie de transports. « Nous menons 15 expérimentations de véhicules autonomes en France et à l’étranger depuis 2016 et nous avons déjà transporté 100 000 passagers », a rappelé la PDG du groupe Catherine Guillouard lors d’une conférence de presse ce mardi 2 mars.
Des projets hors de l’Ile-de-France
Le groupe RATP ne se contente donc pas d’intervenir en Ile-de-France. Il mène un projet de navette autonome à Boulogne-sur-Mer, un autre à la demande en Haute-Savoie au sein du technopôle d’Archans, et intervient enfin à Austin aux Etats-Unis.
La régie de transports teste également des bus autonomes sur la ligne 393 dans le Val-de-Marne et un tramway autonome avec Alstom sur la ligne T7 à Vitry. N’oublions pas non plus sa participation au développement des taxis volants soutenu par la région Ile de France et qui donnera lieu à des vols d’essai dès cet été.
Compléter le réseau
Quel est l’intérêt de cette technologie pour les usagers ? « La navette autonome peut répondre aux questions du premier et dernier kilomètre», nous explique Côme Berbain, le directeur de l’innovation et du programme véhicules autonomes du groupe RATP. « A Saint-Rémy-lès-Chevreuse où nous allons amener les gens vers le RER B pour éviter qu’ils prennent leur voiture et fassent deux kilomètres », indique-t-il. « Mais elle apporte aussi un complément par rapport au réseau existant. Nous allons ainsi relier dès cet été les trois gares parisiennes d’Austerlitz, Bercy et Lyon parce qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre moyen de les rejoindre avec sa valise qu’en traversant les ponts à pied », complète-t-il.
Autre cas de figure : des offres de mobilité pour les entreprises. Une navette a été lancée au début du mois de février pour desservir la société Arval, une filiale de la BNP, depuis le RER A de Rueil-Malmaison.
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Encore plusieurs années avant la commercialisation
Si les expérimentations sont foisonnantes, c’est pour trouver quelles offres de mobilité proposer demain. « Il n’y a pas de solution passe-partout. Tout l’enjeu est de trouver la vraie adéquation entre un territoire, un parcours, ses difficultés et les capacités des véhicules. Multiplier les expérimentations nous permet d’accumuler de l’expérience technique mais aussi d’étudier l’acceptabilité de ces véhicules par les passagers et les autres usagers de la route », nous explique Côme Berbain.
Mais il va falloir attendre encore un peu avant que les navettes autonomes ne soient déployées commercialement. Sur des parcours simples, elles pourraient être lancées d’ici trois à quatre ans. Dans des environnements plus complexes comme des zones piétonnes, le délai sera plus long.
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