Il est un domaine où Android fait figure de poids plume : celui des montres connectées. Aussi, lorsque l’on cherche quels fleurons opposer pour le duel des meilleurs smartwatches, c’est vers Apple et Samsung que l’on se tourne. On ne présente plus l’Apple Watch, celle qui domine le marché, d’abord orientée luxe par Apple, et aujourd’hui recentrée sur le bien-être et le sport. Le modèle Series 4 GPS promet de gagner en performances, tout en conservant son incomparable expérience utilisateur. Face à elle, le dernier né des produits Samsung fait le chemin inverse : la Galaxy Watch est destinée à compléter la série des montres Gear avec une orientation toujours aussi sportive mais davantage centrée sur l’expérience utilisateur.
Des prestations similaires
Disons-le d’emblée, les deux montres offrent des prestations de grande qualité et beaucoup de fonctionnalités similaires. Côté mise en route, pas de différence notable entre les deux appareils : l’installation se fait plutôt rapidement. La Galaxy Watch offre l’avantage d’être utilisable avec tous les smartphones Android et les iPhone. Ce n’est bien évidemment pas le cas de l’Apple Watch, qui reste dépendante de l’écosystème Apple. Les deux sont fournies avec un système de recharge sans-fil magnétique propriétaire. On compte chaque fois une application compagnon pour régler la montre. Samsung centralise la santé et l’activité sportive au sein d’une même appli (Samsung Health), tandis qu’Apple sépare santé (Santé) et activité physique (Activité).
La Galaxy Watch et l’Apple Watch Series 4 offrent de grandes possibilités de personnalisation suivant le même principe : on commence par choisir un cadran, puis on affine en changeant la taille de l’affichage et en sélectionnant des complications, ces informations que l’on peut afficher dès l’écran d’accueil. Il est possible ainsi de préparer différents cadrans suivant les moments de la journée et les activités prévues.
Au niveau de la réactivité de l’écran et du système d’exploitation, Watch OS ou Tizen, les performances des deux montres sont proches : on ne se retrouve jamais pris d’un sentiment d’exaspération parce qu’une application se lancerait trop lentement. Tout est rapide. La fiabilité des capteurs nous a aussi très agréablement surpris. Au repos, le capteur cardiaque des deux appareils présente des résultats identiques à ceux obtenus avec une ceinture cardiaque portée sous la poitrine et donc a priori beaucoup plus fiables.
Les GPS des deux appareils sont fiables sur de petits parcours pour comptabiliser de façon précise le nombre de kilomètres parcourus. Les choses se gâtent lorsque l’on augmente les distance et que l’on se met à fractionner son activité. Ne comptez donc pas sur l’Apple Watch ou la Galaxy Watch pour un marathon : ces appareils auront du mal à comptabiliser exactement la distance parcourue et à mettre à jour en temps réel votre fréquence cardiaque.
Au cours de la séance, la Galaxy Watch et l’Apple Watch présentent à peu près les mêmes informations : allure, durée, fréquence cardiaque, distance. Et pour ceux qui ne veulent pas regarder leur montre, il est possible dans les deux cas de se contenter d’une lecture audio à intervalle régulier de ces données. A la fin de la séance, on peut enchaîner facilement sur une autre session dans une catégorie de sport différente.
La navigation se fait directement sur les écrans tactiles et grâce aux deux boutons latéraux situés à droite des appareils. L’Apple Watch propose, en plus, de pouvoir tourner la Digital Crown, le gros bouton latéral du haut. Cela permet de faire défiler l’écran ou d’effectuer un zoom. Quant à la Galaxy Watch, elle permet de jouer sur une bague circulaire afin de passer rapidement d’un écran à un autre : dans le sens anti-horaire, vous accédez à vos notifications, et dans le sens horaire à vos widgets. Malin, mais cela n’apporte pas plus de fluidité à la montre. La force de la montre de Samsung se joue ailleurs.
La Galaxy Watch : moins chère, plus endurante et plus sportive
Commençons par parler du prix. Et c’est la partie qui fait mal à Apple. Les tarifs de l’Apple Watch Series 4 débutent à 429 euros pour un boîtier en aluminium avec un bracelet en silicone. Mais ils peuvent s’envoler jusqu’à 799 euros avec un boîtier en acier inoxydable, un bracelet milanais et l’option 4G, bien que nous ne prenions pas en compte cette dernière dans notre duel. La montre d’Apple reste donc un produit de luxe. La Galaxy Watch, elle, est plus accessible, au prix de 309 ou 329 euros, selon qu’on opte pour la version 42 ou 46 mm. 100 euros de différence avec l’Apple Watch, c’est beaucoup à ce niveau de prix.
La Galaxy Watch possède, en outre, un avantage indéniable : son autonomie. Le modèle 46 mm peut effectivement rester jusqu’à quatre jours sans être rechargé. Ce n’est pas le cas de l’Apple Watch, dont la version 44 mm aligne à peine deux journées de suite, à condition de ne pas lancer d’activité physique. On pourra rétorquer qu’il suffit de prendre le réflexe le soir ou le matin de la mettre à charger quelques minutes. Mais cela reste une contrainte. Et en adoptant l’Apple Watch, on prend le risque de se retrouver un jour, comme cela nous est arrivé, avec un écran noir parce que l’on aura mal anticipé le manque de batterie. Rédhibitoire pour les grands voyageurs, ou les sportifs et les randonneurs qui partiraient pour de longues sessions.
Ce n’est pas tout. Samsung permet d’accéder à un échantillon très vaste de suivi d’activités sportives, allant de la danse classique à l’escalade, du kayak à la plongée avec tuba. Une profusion qui sonne parfois comme un argument marketing, le monitoring de certaines disciplines fitness ou engageant beaucoup les bras se révélant souvent imprécis. Mais cela a toutefois pour avantage de mieux comptabiliser les calories dépensées. Et on accède aussi de cette manière à des programmes d’entraînement adaptés. Dans le même temps, Apple s’enorgueillit d’avoir ajouté le yoga à sa courte et classique liste d’activités (marche, vélo, randonnée, nage, etc.. ). Un peu court !
La Galaxy Watch comprend presque immédiatement que vous avez commencé une activité sportive, vous proposant aussitôt de la suivre. Pour comparaison, nous avons constaté que l’Apple Watch mettait entre trois minutes -quand on court- et neuf minutes -quand on marche vite- à s’apercevoir d’un début d’activité. C’est long. De même, la Galaxy Watch détecte avec une rapidité sidérante que vous vous arrêtez, vous incitant à suspendre momentanément le décompte. Hyper pratique quand on s’arrête quelques secondes pour boire. Avec l’Apple Watch, vous pouvez interrompre votre entraînement et rester assis sur un banc pendant dix minutes sans qu’elle s’en aperçoive. Enfin, il est possible de fixer librement un objectif de rythme, de durée, de calories ou de distance sur la montre de Samsung. Ce que ne fait pas Apple.
Une fois la séance bouclée, le compte-rendu sur la montre comme sur l’application mobile du téléphone est bien plus complet avec la Galaxy Watch avec un bilan des différentes zones de fréquence cardiaque atteintes, deux types de graphique au choix (vitesse, fréquence cardiaque, altitude, cadence), une reconstitution du parcours sur carte avec les étapes kilomètre par kilomètre et des statistiques très détaillées (point le plus haut, cadence maximale, distance en montée ou en descente, etc.)
De son côté, Apple présente un graphique à peine lisible du rythme cardiaque, un tracé famélique du parcours, ainsi que des données réduites au minimum. Alors, bien sûr, il est possible de faire appel à des applications tierces beaucoup plus complètes comme Runkeeper ou Runtastic qui sont heureusement prises en compte par les cercles d’activité de l’Apple Watch et par l’application Santé. Mais on aurait aimé ne pas avoir à faire cet effort et que le tout soit directement intégré dans Activité.
En bref, la Galaxy Watch est une montre connectée qui se surpasse dans le domaine sportif. Mais est-ce suffisant pour être adoptée au quotidien ?
L’Apple Watch Series 4 : une expérience sans couture
Passons au design. Alors que la Galaxy Watch arbore un boîtier massif de forme ronde surplombé d’une grosse bague qui s’attache avec un bracelet pataud, l’Apple Watch campe résolument sur un boîtier rectangulaire avec des lignes épurées et des finitions raffinées. Un vrai bijou qui donne envie d’être porté et c’est important, puisque la montre a pour vocation d’être utilisée tous les jours.
Une fois l’écran allumé, la première impression se confirme. Grâce à sa forme rectangulaire, l’écran OLED d’Apple (40 ou 44 mm) offre une large surface d’affichage de type bord à bord, comme si l’on se retrouvait avec un smartphone miniature au poignet. On s’y sent donc plus immédiatement en terrain connu. La dalle Super Amoled de Samsung (42 ou 46 mm) est comme rétrécie par la bague qui la surplombe. En termes de qualité d’affichage, l’écran semble plus lumineux, d’une meilleure résolution sur l’Apple Watch (même si nos tests montrent que la Galaxy Watch n’a pas grand chose à lui envier). Ce qui fait que les informations se lisent toujours immédiatement et sans effort. Y compris quand on a oublié ses lunettes.
Les cadrans d’Apple sont beaux et personnalisables à l’extrême, ceux de la Galaxy Watch plus encombrés, rendant la lecture des données moins aisée. Mais le choix est plus vaste, grâce à une offre subsidiaire de nombreux cadrans tiers gratuits ou payants de plus ou moins bon goût.
Question confort, la différence se fait aussi sentir. Même avec un boîtier de 44 mm, l’Apple Watch Series 4 ne paraît pas lourde et réussit la prouesse de convenir aux petits poignets, à condition de choisir le bracelet en silicone le plus court. Nous n’avons pas eu cette chance avec la Galaxy Watch. Soit nous devions opter pour la version 46 mm, dont le bracelet peut se serrer au maximum, avec pour conséquence de tirer désagréablement la peau, soit nous choisissions le modèle de 42 mm. Mais alors, le bracelet le plus court restait encore trop lâche et enlevait toute fiabilité au capteur cardiaque lors d’une activité sportive. La Galaxy Watch est donc à proscrire pour les petits poignets. Ajoutons enfin que ce boîtier monumental passe difficilement entre les manches d’un vêtement qu’on enlève ou que l’on met.
Là où Apple excelle, c’est dans la navigation, les notifications et les communications. Une grande partie des interactions peut se faire directement sur l’écran tactile, sans avoir besoin de solliciter les boutons, ce qui est reposant. On accède à ses notifications en balayant de haut en bas, aux paramètres de bas en haut. On lance ses applications favorites directement depuis l’écran d’accueil grâce aux complications. Pas besoin de presser obligatoirement la Couronne digitale pour lancer Siri, il suffit de s’approcher suffisamment proche du micro pour l’activer. Un petit point rouge et un système de vibrations parfaitement huilé vous avertit que vous avez des notifications, libre à vous de les consulter quand vous voulez. Quand vous les ouvrez, elles sont classées par fenêtres. Si vous avez plusieurs messages sur Twitter, par exemple, il suffit ensuite de les dérouler à l’intérieur de la fenêtre. D’une simple pression sur la couronne numérique, on accède à la nuée d’applications qui apparaissent sous forme de bulles et qui grossissent sous la pression de votre doigt. Le bouton en bas à droit permet d’ouvrir les applications récemment utilisées suivant le même système de fenêtres évoqué plus haut.
Jamais nous n’avons manqué un message envoyé sur notre smartphone ou sur les réseaux sociaux. Quand on veut appeler ou envoyer un SMS à quelqu’un, on le fait manuellement ou en sollicitant Siri. Pour répondre à un message, on peut opter pour une phrase automatique dans la liste qui est proposée ou dicter sans problème le texte par commande vocale. Si le haut-parleur nous a paru parfois un peu faible pour entendre quelqu’un au téléphone lorsque l’on se trouve en extérieur, la montre gère très bien les appels entrants comme sortants et aucun interlocuteur n’a eu de mal à nous entendre. On y gagne une vraie liberté de mouvement par rapport au smartphone. Seul petit regret : Siri met parfois un trop de temps à réagir par rapport à un iPhone et buggue beaucoup plus : il est ainsi resté quelques fois comme suspendu à notre requête.
Pour comparaison, la Galaxy Watch ne permet pas d’allumer l’écran en le touchant. Ce qui est excessivement désagréable. Et ce même écran ne s’active pas non plus automatiquement au moindre coup de poignet. Ce qui devient vite horripilant. De manière générale, on se retrouve obligé d’interagir davantage sur les boutons et la couronne. Comme sur l’Apple Watch, on retrouve ses notifications et les paramètres en balayant l’écran. Mais les notifications ne sont pas regroupées dans des fenêtres, et il faut les ouvrir sur le smartphone pour les lire. L’accès aux applications est également moins précis.
Pour trouver un contact que l’on veut appeler ou à qui on veut envoyer un message, c’est une vraie tannée. Soit on fait défiler toute la liste, soit on se retrouve devant un moteur de recherche alphabétique tout aussi compliqué à utiliser. Et comme Bixby n’est pas accessible en français, il ne peut pas nous secourir à la manière de Siri. Si la commande vocale fonctionne pour dicter des messages et que le micro comme le haut-parleur permettent de passer des appels sans problème, il nous est arrivé de ne pas parvenir à raccrocher des appels ou à fermer des notifications que nous avons par ailleurs manquées en grand nombre.
On savait que l’expérience utilisateur de l’Apple Watch était un must. Mais le modèle Series 4 pousse encore encore plus loin l’excellence dans ce domaine.
Conclusion : l’Apple Watch largement victorieuse
J’ai un rêve. Celui d’une montre connectée qui faciliterait mes communications au point de ne plus avoir besoin de sortir mon smartphone. Un appareil capable de monitorer mon activité quotidienne mais aussi de suivre avec expertise des séances sportives plus poussées. Un bel objet pouvant rivaliser par son design avec une montre horlogère. Un produit performant sans être encombrant, intuitif, réactif et puissant. Une montre qui économiserait mes efforts, n’affichant que les informations essentielles, devançant mon intention de lancer mes applications favorites et me dispensant de tout geste ou parole inutile par sa fluidité.
Cette montre parfaite n’existe pas encore. Mais c’est l’Apple Watch Series 4 qui s’en approche le plus, garantissant une expérience presque sans couture qui n’a pas d’équivalent sur le marché. C’est la raison pour laquelle, elle sort largement victorieuse à nos yeux de ce face à face avec la Galaxy Watch. Prisonnière des codes des montres sportives, la Galaxy Watch est très performante mais ne constitue pas un compagnon du quotidien facilitant la vie comme l’Apple Watch.
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