Gigantesque. Incroyable. Apple vient d’annoncer qu’il accélère son programme d’investissements aux Etats-Unis. La société de Cupertino va ainsi y investir 430 milliards de dollars dans les cinq prochaines années. Cette somme aboutira, entre autres, à la création de 20 000 nouveaux emplois à travers le pays. Pour mémoire, en 2018, en plein ère Trump, Apple avait annoncé un plan d’investissements de 350 milliards de dollars sur cinq ans.
L’innovation, les semi-conducteurs et la 5G en fer de lance
Avec de telles sommes, le plan d’Apple est évidemment composé de différents axes. Le plus important est évidemment de doper l’innovation et l’économie américaine, à l’heure où la Chine prend du poids et où les rivalités économiques et technologiques entre les deux puissances mondiales vont croissantes.
Ainsi, Apple entend investir « des dizaines de milliards de dollars dans le développement de composants de nouvelle génération et dans l’innovation 5G dans neuf états » américains.
« Nous créons des emplois dans des domaines de pointe – de la 5G à la conception de puces en passant par l’intelligence artificielle », annonce Tim Cook dans un communiqué.
La contribution de 430 milliards de dollars inclut, selon Apple, « les dépenses auprès des fournisseurs américains, les investissements dans les centres de données, les dépenses en capital (utilisées pour acheter des sociétés, entretenir des biens, etc. NDLR), et autres, aux Etats-Unis. Elle inclut aussi des douzaines de productions Apple TV+ au travers de 20 états, qui créent des milliers d’emplois ».
Le Research Triangle, au cœur de la cible
Pour être plus précis, Apple indique qu’il dépensera un milliard de dollars en Caroline du Nord pour la création d’un nouveau campus et d’un hub de recherche. Ce choix n’est évidemment par anodin, il permet au géant californien de renforcer sa présence dans le Research Triangle nord-américain, une zone virtuelle délimitée par trois grandes universités (celle de l’état de Caroline du Nord, celle de Caroline du Nord, à Chapel Hill, et celle de Duke).
L’objectif est en l’occurrence de créer 3 000 nouveaux emplois dans les domaines de « l’apprentissage machine, de l’intelligence artificielle, de l’ingénierie logicielle, et autres domaines de pointe », explique le communiqué d’Apple.
Apple va aussi créer un fonds de 100 millions de dollars pour aider au financement des écoles dans cette zone géographique. 110 millions supplémentaires seront investis dans les infrastructures locales : routes, ponts, écoles publiques et réseau haut débit. Le géant de Cupertino projette que ces investissements, une fois réalisés et menés à bien, permettront à la Caroline du Nord de réaliser 1,5 milliard de dollars de bénéfices par an… Un chiffre colossal, lui aussi, qu’il est évidemment difficile d’analyser ou décortiquer.
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Un message à faire passer
Mais la Caroline du Nord ne sera pas la seule à être touchée par la grâce. Apple détaille rapidement ses ambitions pour d’autres sites et d’autres états, que ce soit en Californie, à San Diego, où il entend accroître sa présence, dans le Colorado également, dans le Massachusetts, et plus précisément dans la région de Boston, riche en grandes écoles et grandes entreprises de recherche, ou encore dans le Texas, où le campus d’Austin (pour un milliard de dollars d’investissements) devrait ouvrir l’année prochaine.
Apple, qui fabrique massivement ses produits aux dehors des États-Unis, entend prouver qu’il localise dans son pays d’origine les métiers à valeur ajoutée. Il démontre également qu’il ne laisse pas à Intel le soin de maintenir la domination américaine dans le secteur stratégique des semi-conducteurs
À l’heure où l’administration Biden lance un grand programme de reconstruction et d’investissements (de 1 900 milliards de dollars), qui fait penser par certains aspects au New Deal, Apple montre qu’il est prêt à contribuer à l’effort de relance économique, écologique, industriel et scientifique.
Il montre aussi qu’il est là pour s’inscrire dans la durée, tout en rappelant son poids, son engagement et sa bonne volonté. Tout cela, évidemment, dans un contexte où les géants de la tech sont dans le viseur de Washington pour diverses raisons, qu’il s’agisse d’abus de position dominante potentiels ou d’impôts acquittés insuffisamment ou pas toujours de bonne grâce.
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