Passer au contenu

Apple contre Samsung : le procès clé a débuté

C’est parti pour quatre semaines d’intense bataille juridique entre les deux firmes ennemies.

C’est l’histoire d’une très longue bataille, qui oppose, depuis déjà deux ans, partout dans le monde, deux géants de la high-tech. A gauche, Apple, qui avec son iPhone a révolutionné le secteur de la téléphonie mobile en 2007. A droite, Samsung, le coréen que la firme américaine accuse de plagiat et de violation de plusieurs brevets logiciels. Et qui a contre-attaqué. Au centre, un jury populaire, qui, réuni par la cour fédérale de San José, décidera dans quelques semaines de la culpabilité ou non de Samsung dans ce dossier volumineux… Pour le préjudice subi, Apple réclame la coquette somme de 2,5 milliards de dollars et l’interdiction de commercialisation de plusieurs produits Samsung sur le territoire américain. 

Une chose est sûre : entre les deux belligérants, la bataille sera âpre et serrée. Et le verdict pourrait bien modifier le marché de la téléphonie mobile, pour le meilleur… ou pour le pire. Il y a quelques semaines, la juge Lucy H. Koh, qui préside ce procès, a déjà offert une victoire à Apple, en ordonnant à Samsung d’interrompre la commercialisation du Galaxy Nexus aux Etats-Unis.

Une décision qui montre bien la stupidité – osons le mot – du système américain des brevets. L’infraction essentielle consistait en effet, selon la justice, dans le brevet 8 806 604 appartenant à Apple, que Samsung – et surtout Google – aurait selon la justice violé. Le crime ? Proposer une boîte de recherche universelle sur le bureau du Nexus. Afin de pouvoir de nouveau commercialiser le mobile, Google a vite réagi et publié une modification d’Android faisant disparaître cet outil de recherche au profit d’une autre boîte, ne proposant plus que la recherche sur le Web ! 

Un jury sélectionné dans la douleur

La première étape du procès a eu lieu hier, lundi 30 juillet 2012, par la sélection des dix jurés à l’issue d’un processus long et compliqué, qui a nécessité une quarantaine d’interviews de citoyens américains : nom de l’employeur, liens éventuels de l’individu avec les deux marques, nom du téléphone utilisé… Parmi la quarantaine, un employé de Google et un autre d’Apple n’ont évidemment pas été retenus. Tout comme cet homme, qui disposait d’un portefeuille de 120 brevets !

C’est donc parti pour quatre semaines d’un marathon juridique autour des brevets litigieux avancés par Apple et Samsung. Cupertino met en avant quatre brevets liés au design des téléphones et de l’interface graphique ainsi que quelques innovations logicielles que Samsung aurait plagié, comme le « taper pour zoomer ». De son côté, Samsung critique l’emploi par Apple de plusieurs de ses technologies brevetées, comme, tenez-vous bien, la possibilité d’exécuter différentes tâches sur le mobile alors que celui-ci joue de la musique.

Si l’on omet les propos de Tim Cook à la conférence D, Apple est, comme à son habitude, resté bien silencieux à ce sujet. En revanche, Kevin Packingham de Samsung s’est longuement exprimé sur Wired à propos de ce procès. Et a notamment envoyé une sacrée pique à Apple, qui attaque les produits Samsung sur leur forme : « Je ne trouve incroyable que nous nous battions pour des rectangles. Et, que cela soit considéré comme une infraction est la raison pour laquelle nous nous défendons. […] Les consommateurs veulent des rectangles et nous nous disputons pour savoir si nous pouvons fournir un produit en forme de rectangle ! »

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Eric le Bourlout