Digitising Europe, c’est le nom de la conférence que l’opérateur européen Vodafone organisait toute la fin de semaine dernière à Berlin. A cette occasion, la chancelière allemande Angela Merkel a pris la parole et s’est exprimé, de facto, contre la neutralité du Net, même si les motivations avancées semblent louables. Elle a ainsi indiqué que certains services clés de l’économie numérique auront besoin d’une qualité de transmission fiable et devront ainsi bénéficier d’un traitement de faveur.
La chancelière demande ainsi une séparation des services, « un pour l’Internet gratuit, et un autre pour les services spéciaux ». Sa position et son argumentation sont très proches de celles des opérateurs de télécommunications un peu partout dans le monde : « Un Internet accueillant pour l’innovation signifie qu’il y a une garantie de performances pour les services spéciaux », indiquait-elle. « Ceux-ci ne peuvent se développer que quand des standards de qualité prévisible sont disponibles ». Elle ajoutait évidemment que c’était à Bruxelles de négocier comme cela fonctionnera.
Quels services seront discriminés positivement ?
Ces déclarations, outre qu’elles ont fait l’effet d’une bombe au sein des partisans de la neutralité du Net outre-rhin, posent également la question des négociations à venir au sein de l’Europe. Le Conseil de l’Europe risque d’avoir toutes les peines du monde à trouver un accord.
La vision d’un Internet où tous les contenus sont égaux est pour les défenseurs de la neutralité du Net la seule garantie des principes démocratiques en ligne, quand l’argent ne donne pas plus de visibilité ou de facilité d’accès à une information.
Pourtant, difficile de ne pas entendre certains des arguments prônés par Angela Merkel : « Si nous voulons avoir des voitures sans chauffeur ou si nous avons des applications spécifiques pour la télémédecine, alors il est impératif d’avoir des connexions fiables et toujours sécurisées ». La chancelière allemande avançait également un argument que les opérateurs ont tendance à souvent mettre en avant face au développement des acteurs dits over the top, qui profitent des réseaux sans participer à leur développement : il est impossible de permettre la neutralité du Net avec les réseaux existants.
Si cette vision devait prévaloir, la question serait alors de savoir comment seraient définis ces applications et services spécifiques. Le seront-ils pour le bien commun ou au profit de quelques acteurs et industriels ?
A lire aussi :
Treize sénateurs américains tentent à nouveau de sauver la neutralité du Net – 16/07/2014
Source :
The Local
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.