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AMD lance sa première puce 3D gravée en 7 nm et elle n’est pas pour vous

AMD travaille d’arrache-pied pour revenir dans la course à la puissance graphique. C’est le secteur professionnel que le concepteur rouge choisit de privilégier pour le moment, avec le lancement des Radeon Instinct MI50 et MI60.

C’est à l’occasion d’un événement baptisé AMD Next Horizon que le concepteur de processeurs et de puces graphiques a dévoilé ses premières cartes embarquant des puces 3D gravées en 7 nm. Malheureusement pour les gamers, les Radeon Instinct MI50 et MI60 ne sont pas faites pour leurs PC mais pour les data centers, les calculs scientifiques et toutes les installations dédiées au machine learning et au deep learning. Des cartes très spécialisées donc mais qui donnent, tout de même, un bon aperçu des avancées qu’AMD a effectué ces derniers mois. Des déclinaisons grand public pourraient bien par ailleurs être annoncées lors du prochain CES de Las Vegas.

AMD, premier sur le 7 nm pour les pros

C’est donc la première puce 3D du marché façonnée en 7 nm et compatible PCIe 4.0 qu’AMD cache au sein des cartes MI50 et MI60. Elle est construite sur la base de l’architecture Vega (et non Navi). La MI60 sera la première livrée aux professionnels intéressés, dès la fin de l’année. Elle renferme une puce de 331 mm2, constituée de 13,23 milliards de transistors. Une densité importante pour une puce graphique de cette taille.

Pour rappel et comparaison, la puce Turing TU102 de Nvidia que l’on trouve sur les Quadro RTX 6000 et dont une version un peu allégée est embarquée sur la RTX 2080 Ti est gravée en 12 nmFF, mesure 754 mm2 et embarque 18,6 milliards de transistors. Un bébé au regard du GV100 des cartes Tesla dont la puce atteint 815 mm2 !

AMD

Le GPU des cartes MI50 et 60 porte le nom de code de Vega 20, sa fréquence annoncée est de 1800 MHz et il embarque 64 grosses unités de calcul, portant le nombre de processeurs de traitement à 4096. Seize ou 32 Go de mémoire HBM2 sont présents (deux à quatre blocs de 8 Go très haute densité) suivant la carte, offrant une bande passante totale susceptible d’atteindre jusqu’à 1 To/s. Le tout développe une puissance de calcul de 7,4 TFLOPS en double précision (FP64) et jusqu’à 118 TFLOPS (en INT4).

De leur côté, les cartes Tesla à architecture Volta de Nvidia offrent une puissance de calcul comprise entre 7,5 TFLOPS et 120 TFLOPS (en Mixed Precision et en cumulant les Tensor Core et les Cuda Core), avec plus d’unités de calcul à disposition (5120 Cuda Core) et 16 Go de mémoire HBM2 (bande passante de 900 Go/s).

Il est bien sûr possible de chaîner plusieurs cartes Radeon Instinct pour augmenter encore la puissance de calcul. Les échanges entre les puces se font via un lien de type Infinity Fabric, comme celui que l’on trouve sur les plus gros CPU d’AMD, les Threadripper et leurs déclinaisons serveurs, les Epyc. Ils assurant la communication entre les différents groupes de coeurs.

Avec le lancement des MI50 et MI60, AMD veut sans doute rassurer les observateurs quant à sa capacité de continuer d’innover sur le segment GPU professionnel alors que son pendant grand public semble, lui, toujours en friche. Des rumeurs persistantes font état de la sortie d’une potentielle Radeon RX 590 dans les jours à venir, toujours basée sur l’architecture Polaris qui commence à accuser le poids des années maintenant. Elle ne devrait pas permettre à AMD de venir se frotter aux RTX de Nvidia, au mieux à une GeForce GTX 1070 si l’on en croit les dernières données techniques en fuite.

Source :
AMD (1) et (2)

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Aymeric Siméon