Destruction d’invendus, système de reprise des déchets inexistant… La liste des griefs des Amis de la Terre contre Amazon est longue. Cette association écologiste vient de déposer un dossier à la Direction générale de la concurrence (DGCCRF).
Tout a commencé par la diffusion d’un reportage télévisé sur la chaîne allemande ZDF au mois de juin dernier. Des salariés du géant américain y avouaient détruire les produits invendus ou retournés par les utilisateurs, même lorsqu’ils étaient en parfait état de marche ou avec de légers défauts. Les Amis de la Terre disent avoir enquêté et confirment cette pratique scandaleuse mais pas illégale en Europe. Ce n’est pas le seul problème.
Amazon se défausse sur les fabricants
Selon l’association, Amazon n’informerait pas correctement les consommateurs sur la provenance des produits vendus sur son site. Elle héberge effectivement des vendeurs tiers sans distinguer leurs produits de ceux qu’elle distribue directement. Amazon se protègerait derrière ce rôle d’intermédiaire. « En cas de défectuosité d’un produit acheté en vente directe, Amazon.fr renvoie le consommateur vers le fabricant, alors que la loi lui impose de prendre en charge la garantie directement », explique encore l’association. Enfin, elle affirme que le système de reprise des déchets électriques et électroniques imposé par le Code de l’environnement est tout simplement inexistant. On se souvient notamment qu’il avait remboursé mais pas pris en charge le rapatriement de ses batteries externes défectueuses commercialisées sous sa gamme AmazonBasics.
Au printemps dernier, dans le cadre de sa feuille de route sur l’économie circulaire, le gouvernement avait annoncé qu’il favoriserait des pratiques comme le réemploi et le recyclage, en prônant la lutte contre les déchets. Début juillet, Brune Poirson, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, avait confirmé le lancement d’un indice de réparabilité des produits, qui serait effectif au 1er janvier 2020.
Les Amis de la Terre demandent au gouvernement « de faire cesser les infractions constatées et d’imposer la réparation et la non-destruction des biens par la vente en ligne, au niveau européen ». Si la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ne constate pas le délit, Les Amis de la Terre saisiront le procureur de la République.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.