Comme nous l’indiquions précédemment, Eric Besson, ministre chargé de l’Economie numérique, souhaite que WikiLeaks – le site qui affole la diplomatie mondiale depuis plusieurs jours –, ne soit pas hébergé en France. Il a écrit en ce sens au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies. Pour le ministre, « la France ne peut héberger des sites Internet qui violent ainsi le secret des relations diplomatiques et mettent en danger des personnes protégées par le secret diplomatique ».
On attendait la réaction de l’hébergeur OVH. Elle vient de nous parvenir. Dans un message envoyé à ses clients, Octave Klaba, son directeur général, écrit qu’il a été décidé de « saisir le juge en référé afin qu’il se prononce sur la légalité ou non de ce site sur le territoire français », et ce « compte tenu des dernières déclarations politiques et de pressions qui commencent réellement à se faire sentir, même ici à Roubaix-Valley ».
Pour Octave Klaba, « ce n’est pas au monde politique ni à OVH de demander ou de décider la fermeture d’un site, mais à la justice. C’est comme cela que ça doit marcher dans un pays de droit. Nous espérons que le juge donnera sa décision avant ce soir ou demain. Et OVH appliquera la décision immédiatement ».
« Une histoire banale et quotidienne »
OVH confirme ce que nous écrivions hier, 2 décembre, à savoir qu’il héberge en partie le site WikiLeaks depuis hier matin. L’hébergeur précise que la chose s’est faite par la commande d’un serveur dédié « avec les blocs RIPE et des protections contre les attaques ». « Juridiquement parlant, OVH n’est pas l’hébergeur de ce site. OVH est juste le prestataire technique de la solution technique que le client a commandée. Bref, l’histoire est banale et quotidienne. Le système est totalement automatique et fonctionne 24 heures sur 24. Nous avons découvert comme vous tous que ce site était chez nous hier… dans la presse. »
L’hébergeur nordiste se dit « ni pour ni contre ce site. La question est hors sujet pour nous. OVH est une entreprise qui fournit les infrastructures, le fameux cloud computing disponible en quelques heures…, et notre rôle est d’assurer cette prestation technique. C’est tout. On n’a pas demandé d’héberger ce site ni de ne pas l’héberger. Maintenant qu’il est chez nous, on assure le contrat. C’est notre boulot. Il est fonctionnel. »
Contacté, le site ne souhaite pas donner d’autres détails ni expliquer s’il a reçu ou non une demande pour cesser de fournir une prestation à WikiLeaks. Le site de Julian Assange annonçait par ailleurs ce matin son rapatriement vers une adresse suisse, après avoir été déconnecté par EveryDNS.
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