En dénonçant le programme Prism, Edward Snowden a rendu les services secrets américains encore plus méfiants qu’ils ne l’étaient. Pour ne plus risquer de voir divulguer ses méthodes, la NSA, l’organisme de surveillance des communications, n’y va pas par quatre chemins. Elle a décidé de supprimer 90% de l’effectif d’informaticiens qui gèrent son système informatique.
Lors d’une conférence sur la cybersécurité qui s’est tenu à New-York, Keith Alexander, directeur de la NSA, a expliqué que l’agence qu’il dirige sera désormais gérée, non plus par des humains, mais par des machines. « Ce que nous sommes en train de faire – pas assez vite il est vrai – est de réduire nos administrateurs de systèmes d’environ 90 % », a-t-il indiqué.
Pour ce responsable, il s’agit de mieux protéger les informations qui transitent par les réseaux électroniques qui seront « plus facile et plus sûrs à défendre ». Pour les opérations qui nécessitent une présence humaine, l’agence a aussi décidé de rendre obligatoire la présence de deux personnes, qui se surveilleront mutuellement.
Des conséquences diplomatiques et commerciales
Depuis la révélation du programme Prism par Edward Snowden, consultant informatique pour la NSA, les États-Unis sont face à une crise à la fois diplomatique et commerciale. Diplomatique puisque de nombreux états s’inquiètent des méthodes des services secrets américains et de leur partenariat avec les géants du web.
Ces révélations ont effectivement affaibli les relations des États-Unis avec nombre de pays partenaires. En France, Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Économie numérique, avait réagi sur BFMTV cette « surveillance généralisée est très choquante, si elle est prouvée. » La ministre considère que ce « n’est pas vraiment un acte amical de la part d’une puissance amie [mais] ce n’est pas une nouveauté ».
De fait, Prism a aussi généré une crise commerciale majeure. Avec Apple, Google, et Facebook, entre autres, les high-tech sont devenus le principal pilier de l’économie américaine. En révélant un accès autorisé aux services secrets, ces entreprises perdent de la crédibilité. Une étude publiée cette semaine par le cabinet d’analyse ITIF (The Information Technology & Innovation Foundation) a fait une estimation des pertes potentielles pour les géants des high-tech américains. Ils pourraient subir une perte de revenus de 22 à 35 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.
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Notre dossier spécial sur l’affaire Prism.
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