Lors de sa conférence de presse le 5 octobre dernier à New York, Sonos avait soufflé le chaud et le froid. On pouvait compter parmi les bonnes nouvelles la commercialisation prochaine de la One, sa compatibilité avec, à la fois, Amazon Alexa et Google Assistant (une première sur le marché!), sa compatibilité AirPlay 2 d’Apple et une mise à jour de l’application promettant une utilisation plus simple des enceintes de la marque. Parmi les mauvaises nouvelles, on apprenait qu’Alexa ne serait disponible qu’aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne, tandis que les compatibilités Google Assistant et AirPlay 2 ne seraient assurées qu’en 2018.
Il faudra donc attendre encore quelques mois avant de pouvoir commander les enceintes Sonos à la voix ou se servir d’AirPlay 2 pour gérer l’écoute multiroom nativement depuis un appareil Apple. Ne nous reste plus – pour l’instant – qu’à nous rabattre sur le test de l’enceinte elle-même et de sa nouvelle application, sur laquelle il y a beaucoup de choses à dire.
Pourquoi changer un design qui marche ?
Cette nouvelle One arbore un design très proche de celui de la Play:1. Et pourtant « elle n’en partage seulement que deux pièces », nous a assuré Tad Toulis, vice-président de Sonos en charge du design, lors de la conférence de presse new-yorkaise. Le facteur de forme de la Play:1 étant tout à fait satisfaisant, il n’y avait donc, selon lui, aucune raison d’en changer. Il est vrai qu’avec seulement 16 centimètres de hauteur, 11 de côté et 1,85 kg sur la balance, l’appareil peut être placé à peu près n’importe où dans un salon, une cuisine ou même… une salle de bain. Le boîtier, sans être étanche, est, en effet, résistant à l’humidité.
Les différences apparaissent surtout sur la partie supérieure de l’enceinte. On y trouve désormais un témoin lumineux d’activation du micro (dont nous ne ferons, pour l’instant, rien en France !). En dessous figurent les trois boutons de contrôle classiques chez Sonos : lecture/pause, volume haut et volume bas. La seconde nouveauté est la possibilité de passer à la chanson suivante en glissant son doigt sur les trois boutons de la gauche vers la droite. En sens inverse, on revient à la chanson précédente.
Excellente en mono, bluffante en stéréo
A l’intérieur de l’enceinte, protégés par une grille, on découvre deux haut-parleurs (un tweeter et un mid-woofer) alimentés par deux amplificateurs numériques de classe D, reconnus pour leur bon rendement. C’est la même architecture que celle utilisée dans la Play:1. Concrètement, l’enceinte délivre un son clair et équilibré. Les aigus sont précis, les médiums limpides et les basses présentes malgré la taille réduite de l’enceinte. Car c’est ce qui impressionne le plus dans cet appareil : son rapport qualité sonore/taille est certainement le meilleur du marché. En comparaison, le Google Home – qui n’est pas beaucoup moins volumineux (14 cm de haut pour 9,6 cm de diamètre) mais beaucoup plus léger – fait clairement pâle figure, en matière de son, à côté de la Sonos One.
Cerise sur le gâteau, Nous avons pu utiliser deux One en même temps pour reproduire un effet stéréophonique. Il suffit pour cela d’indiquer à l’application Sonos laquelle sera la voie de gauche, la seconde se configurant automatiquement en voie de droite. On profite alors des qualités sonores déjà évoquées avec en plus une image stéréo bluffante. Les deux petites enceintes occupent la pièce de manière impressionnante. L’image stéréo est large et l’on distingue très bien la place de chaque instrument.
Cela est encore plus vrai si l’on configure la ou les baffles avec le système Trueplay. Celui-ci adapte le rendu sonore en fonction de la configuration de la pièce. Pour cela, les enceintes émettent un signal sonore spécifique durant 30 secondes. Il est analysé lorqu’on se déplace pendant ce temps à travers la pièce avec son iPad ou son iPhone à la main (ce système de configuration n’étant compatible qu’avec les appareils iOS). Enfin, les réglages sont appliqués aux enceintes et permettent donc de tirer parti au mieux de l’acoustique de la pièce pour obtenir une spatialisation optimale.
L’application Sonos fait sa mue
Mais les nouveautés annoncées avec cette Sonos One ne sont pas que matérielles. L’arrivée de l’enceinte est accompagnée d’une nouvelle version de l’application Sonos, compatible avec tous les produits de la marque déjà existants. C’est elle qui centralise toutes les enceintes Sonos que l’on possède, mais aussi toutes les sources depuis lesquelles on diffusera de la musique. En France, une quarantaine est proposée, parmi laquelle les indispensables Deezer, Spotify et Apple Music, d’autres challengers comme Amazon Music Unlimited, Soundcloud, Tidal, Qobuz ; mais aussi TuneIn qui permet d’écouter les radios françaises et internationales.
Cette centralisation est à la fois un avantage et un inconvénient. Certains aimeraient en effet continuer à utiliser l’application native du service à laquelle ils sont habitués, c’est d’ailleurs possible avec Spotify, rare service de streaming à être nativement compatible avec les enceintes Sonos (et bientôt Tidal et Pandora). Cela le sera également en 2018 avec Apple Music, quand la Sonos One sera compatible AirPlay 2. Dommage, ces applications offrent parfois des services complémentaires que l’on ne retrouve pas sur celle de Sonos, comme l’affichage des paroles de chanson.
Une rubrique pour tous les rassembler
D’autres trouveront que la centralisation des services offerte par l’application Sonos évite justement de se disperser entre plusieurs autres. Dans ce sens, la nouvelle version permet de s’y retrouver un peu mieux avec l’apparition d’une barre d’icône tout en bas. La rubrique « Mon Sonos » regroupe tous les contenus auxquels on souhaite avoir accès sans avoir à naviguer dans des menus et sous menus. Cette section est complètement agnostique et accueille des raccourcis vers n’importe quel service.
On peut, par exemple, y placer ses radios préférées sur TuneIn, la rubrique « Ajouts récents » d’Apple Music ou une playlist de son choix issue de Spotify. Reste que la navigation au sein de l’application n’est jamais aussi fluide que si elle était effectuée au sein des applications natives. Une playlist ou des pochettes d’album mettent parfois une seconde à se charger avant de s’afficher. Ce n’est qu’un détail, mais cette petite seconde de décalage compte beaucoup dans l’expérience quotidienne de l’utilisateur.
Cette centralisation a aussi un autre bon côté : la synchronisation permanente entre n’importe quel appareil. Si l’on commence la lecture d’un album au sein de l’application Sonos installée sur sa tablette, celle installée sur son smartphone affiche exactement la même chose. On peut alors prendre la main très facilement sur le contrôle musical sans avoir l’appareil utilisé à l’origine à portée de main.
Enfin – pour ceux qui possèdent plusieurs enceintes Sonos – cette nouvelle version de l’application simplifie la gestion du multiroom. Tous les appareils sont désormais regroupés au sein de la rubrique « Pièces » depuis laquelle on gère la diffusion. On peut, par exemple, choisir de créer des groupes pour diffuser sur toutes les enceintes de la maison et contrôler le volume enceinte par enceinte, ou au contraire les séparer pour ne diffuser que dans le salon, la cuisine ou la salle de bain.
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