Depuis son lancement en 2018, la marque Poco s’attache à proposer des smartphones équilibrés regroupant toutes les attentes des consommateurs de milieu de gamme. Puissance, autonomie, versatilité, le tout enrobé dans un habillage qui tranche. C’est la formule Poco.
Le Poco X6 Pro ne déroge pas à cette règle. Sa livrée, tout d’abord, est à nulle autre pareille. Pour sa gamme 2024, le constructeur chinois a opté pour un peu d’exubérance avec un module photo élargi et une finition texturée. La puissance aussi est dopée avec l’apparition du Mediatek Dimensity 8300 Ultra, un processeur qui veut batailler avec le haut de gamme de 2022, Snapdragon 8+ Gen 1 en tête. Enfin, le Poco X6 Pro, c’est aussi l’occasion de découvrir la nouvelle version d’HyperOS, la surcouche maison de Xiaomi pour sa division Poco.
Le Poco X6 Pro affiche, sur le papier, de sérieux arguments que nous avons apprécié lors de sa prise en main. Proposé à moins de 400 €, il est à la portée du plus grand nombre. Et s’il tient ses promesses, on est en présence d’un des meilleurs smartphones puissants et pas chers de ce début d’année.
Design : léger et confortable
Nous avions salué en 2023 le design soigné du Poco X5 Pro. Son successeur conserve le même coup de crayon et améliore ses lignes par petites touches.
On est toujours en présence d’un modèle de 6,67 pouces. Côté mensurations, les différences avec la génération précédente se jouent sur quelques dixièmes de millimètres. Idem pour le poids. Le Poco X6 Pro s’alourdit de 6 à 10 grammes en fonction de sa finition, c’est négligeable.
La prise en main de ce smartphone est excellente avec un poids bien réparti. Les boutons d’allumage et de volume situés sur la tranche droite sont facilement accessibles. En revanche, le capteur d’empreinte situé sous l’écran est placé un peu trop bas. On peut faire sans en utilisant la reconnaissance faciale, mais elle est moins sécurisée, comme le rappelle Poco. Sollicité, le smartphone de Poco a tendance à chauffer. Nous avons mesuré une température maximum de 43°C avec un point chaud au niveau du module photo. Rien d’alarmant pour autant, cela ne nous a pas empêchés de jouer à Genshin Impact durant quelques heures sans éprouver aucune gêne.
Le X6 Pro est disponible en trois finitions : noir, gris et jaune. Les deux premières ont un dos en plastique. La dernière est la plus emblématique puisqu’elle reprend la couleur iconique de Poco. Exit le plastique et place au cuir végan. Son toucher texturé est agréable et offre une bonne accroche. Posé sur une table, il ne glisse pas.
À l’instar du Poco X5 Pro, le capteur photo avant loge dans un poinçon au centre de l’écran. À l’arrière, on trouve un module photo retravaillé. Poco supprime la protubérance du X5 Pro pour quatre oeillets indépendants (trois capteurs et le flash LED). Ils sont placés dans un cadre noir à l’effet marbré. C’est plus épuré et élégant, le design général en sort grandi.
Une boîte bien fournie
Dans les points positifs, notons aussi que le X6 Pro est protégé dès sa sortie de boîte. Un film de protection est placé d’origine sur l’écran. C’est d’un grand confort pour l’acheteur, d’autant plus que Poco inclut aussi une coque dans chaque boîte de X6 Pro. En silicone, elle est fine et légère.
Et s’il est protégé contre les rayures, il en va de même pour l’eau et la poussière puisque l’on peut compter sur sa certification IP54. Attention, il n’est pas waterproof, mais résistant aux projections d’eau. C’est toujours ça de pris.
Écran : Amoled, 1,5K, 120 Hz et bien calibré
La surface utile de l’écran du Poco X6 Pro évolue par rapport à son prédécesseur. On passe à 90,2 % de la face avant occupée par l’affichage. Les bords noirs se limitent à un millimètre. Même un iPhone 15 ne fait pas mieux en la matière.
De 6,67 pouces, la dalle du Poco X6 Pro est Amoled. Par définition, elle offre donc un contraste infini. En revanche, elle est plus sujette aux reflets que la moyenne de ses concurrents. Le film protecteur qui la couvre y est sans doute pour quelque chose.
Côté définition, on gagne en précision avec un affichage en 2712 x 1220 pixels contre 2400 x 1080 pixels sur le X5 Pro. On conserve le rafraîchissement à 120 Hz. Il est possible de le bloquer en 120 ou 60 Hz ou de le laisser en dynamique. Il varie alors en fonction des contenus affichés.
Poco a effectué un très bon travail de calibration sur son X6 Pro. Son mode par défaut, “Couleur original PRO”, est à privilégier. C’est lui qui donne la meilleure justesse colorimétrique avec un DeltaE mesuré à 2,44. Pour rappel, en dessous de 3, l’oeil humain est trompé et ne voit plus les incohérences.
Et si cette calibration ne vous sied pas, sachez que Poco propose un mode avancé permettant d’accéder aux gamuts P3, sRGB et même de bidouiller vous-même votre propre colorimétrie.
Enfin, on a droit à une très bonne luminosité moyenne qui s’établit à 1134 cd/m², soit mieux qu’un Galaxy S23 Ultra ou un Pixel 7 Pro. Le pic lumineux est quant à lui atteint à 1255 cd/m².
Poco prouve que malgré un tarif contenu il est tout à fait possible d’avoir un affichage de qualité qui n’a rien à envier aux smartphones premium. Pour une copie parfaite, il aurait juste fallu que le rafraîchissement dynamique ne soit pas limité à la plage 60-120 Hz.
Performances : digne d’un haut de gamme de 2022
Poco change de crèmerie en 2024. Les entrailles de son X6 Pro sont garnies par un Dimensity 8300 Ultra, un SoC de Mediatek gravé en 4 nm. Nulle surprise, il est plus puissant que le Snapdragon 778G installé dans la précédente génération.
Mieux encore, il vient batailler sur les terres du Snapdragon 8+ Gen 1 avec des capacités équivalentes, voire supérieures en gaming. Là, c’est son processeur graphique – Mali G615-MC6 – qui a tous les honneurs avec 456523 points sur le bench CPU d’Antutu 9. Idem sur GFXBench Aztec en 1440p où il parvient à tenir 52 fps en moyenne.
De ce constat, on n’a pas voulu laisser les graphismes par défaut de Genshin Impact. En poussant tous les curseurs à fond, en mode 60 fps activé, le jeu de MiHoYo est parfaitement fluide pour notre plus grand bonheur ! Là c’est validé, le Poco X6 Pro est vraiment puissant pour le prix demandé.
Surcouche : fluide, mais désagréable à utiliser
Livré en Android 14, le Poco X6 Pro a un gros défaut : sa surcouche logicielle. Nommée HyperOS, elle remplace l’ancienne MIUI. Plus légère, elle est plus rapide et fluide. Elle plaira surtout aux bidouilleurs tant ses éléments de personnalisation sont poussés. A contrario, elle peut faire peur aux néophytes ou ceux en quête de sobriété.
Mais le pire reste encore à venir. Au démarrage du téléphone, on est accueilli par des dizaines d’applications préinstallées. Les pourriciels pullulent et cela se poursuit même dans les applications estampillées Poco, lesquelles sont bourrées de publicités. Un grand ménage s’impose dès le premier allumage.
Terminons sur une note positive avec l’interface gaming mise en place par Poco. Sous forme d’application nommée Game Turbo, elle regroupe les jeux installés et optimise les performances avant de lancer un titre. On peut notamment bloquer des applications pour libérer de la mémoire et limiter la chauffe de l’appareil. Un volet récapitulatif comprenant une fenêtre de raccourcis est aussi disponible en jeu.
HyperOS est fluide, on ne peut lui ôter. En revanche, c’est une usine à gaz avec une interface trop chargée et des pourriciels en pagaille. Certainement pas la surcouche la mieux pensée du marché.
Photo/vidéo : ce n’est pas un photophone
À l’avant, le Poco X6 Pro est équipé d’un capteur selfie de 16 Mpx. Il prend des clichés honnêtes, détoure bien en mode portrait, mais assure une teinte un peu trop chaude.
Sur son dos, un triple capteur photo est installé :
- capteur principal grand-angle de 64 Mpx
- capteur ultra grand-angle de 8 Mpx
- capteur macro de 2 Mpx
Poco a fait le choix de réduire la voilure de son capteur principal qui passe de 108 Mpx en 2023 à 64 Mpx cette année. Est-ce moins bien ? Dans les faits non puisque ce nouveau capteur se pare d’un stabilisateur et d’une meilleure ouverture (f/1.7 contre f/1.9 sur le Poco X5 Pro).
Ce capteur de 64 Mpx offre des images bien détaillées quoiqu’un peu chaudes. La colorimétrie n’est pas des plus juste, la faute en incombe à la surexposition systématique et à une saturation un peu trop poussée. De facto, on a des couleurs trop pétillantes et un mauvais contraste dans les zones sombres. Le cadran de la montre ici est invisible alors qu’on le distingue parfaitement avec un Pixel 8 Pro.
Poco X6 Pro vs. Google Pixel 8 Pro © 01net
Si l’on passe outre ce défaut, les photos du capteur principal sont correctes. Le mode portrait offre un bon rendu et ne se laisse pas piéger facilement dans son effet bokeh respecté sur nos prises de test.
Son mode macro est contre toute attente plutôt satisfaisant. On peut voir la poussière accumulée sur certaines parties de cette petite voiture, notamment.
Les choses se compliquent avec le capteur ultra grand-angle. Un peu faiblard, il pèche par un manque flagrant de définition. Les détails sont tout bonnement effacés et au global on a des images plutôt floues, aux détails gommés et aux zones claires bouchées. En revanche, la colorimétrie est étonnamment mieux respectée qu’avec le capteur principal.
Pas de zoom optique sur ce modèle, mais c’est en accord avec son tarif. Le rendu du zoom numérique est exploitable en x2, mais pas au-delà. On a une image assez pixelisée, brouillonne et sans grande qualité.
Le mode nuit
Le Poco X6 Pro se débrouille plutôt bien en mode nuit. Il exploite à fond la grande ouverture de son capteur grand-angle. Un maximum de lumière est donc capté pour faire ressortir beaucoup de parties de la scène, voire certaines invisibles à l’oeil nu. S’il n’est pas réaliste, le résultat est flatteur. Attention tout de même aux photos proches qui peuvent voire certains détails grillés par les sources de lumière environnantes.
Même constat sur l’ultra grand-angle qui se comporte de la même manière, surexposant même un peu moins ses clichés. On reste tout de même sur des prises de vue très lumineuses.
Vidéo
Malgré un prix serré, le Poco X6 Pro est capable de filmer en 4K à 30 images par seconde. On peut débrayer à 24 ips ou passer à 60 ips en 1080p. Tout ça, c’est valable pour son capteur principal. En ultra grand-angle, on est limité à du 1080p à 30 ips.
La stabilisation du capteur principal joue son rôle, mais reste loin des systèmes proposés par des Pixel 8 Pro, iPhone 15 Pro Max ou Samsung Galaxy S24 Ultra. Ce n’est pas le même budget non plus. Le rendu vidéo n’est pas excellent avec un manque de finesse, des détails trop compressés, malgré une bonne colorimétrie. Le Poco X6 Pro n’est pas l’idéal pour un vidéaste.
Autonomie : jusqu’à 15h en streaming vidéo
Malgré sa puissance, le Dimensity 8300 Ultra se montre assez peu gourmand. Le Poco X6 Pro est équipé d’une batterie de 5000 mAh qui lui autorise jusqu’à 15h de fonctionnement en streaming vidéo. En usage polyvalent, on peut ajouter deux heures à ce résultat. De beaux résultats pour un smartphone aussi puissant. Poco n’a pas délaissé l’autonomie de son smartphone ni sa charge. Passer de 0 à 100 % s’effectue en 57 minutes avec le bloc secteur de 67 Watts fourni avec le X6 Pro. Un sans faute sur tous ces points.
Audio : mieux avec des écouteurs
Deux haut-parleurs se chargent de diffuser l’audio du Poco X6 Pro. Leur rendu n’est pas terrible. Malgré sa compatibilité Dolby Atmos, on a du mal à être immergé. On est plus au niveau d’une stéréo boostée. Peu de basses et tout sur les médiums. Bien pour des vidéos YouTube, mais on préférera chausser un casque ou des écouteurs pour de la musique ou un film.
À noter également la disparition de la sortie minijack de ce modèle. Les autres modèles 2024 de Poco en restent pourvus.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
