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Test Nothing du Phone (1) : méritait-il toute cette attention ?

Le Nothing Phone (1) est un des smartphones les plus médiatisés de 2022. Sur ce marché hyper compétitif, Nothing entend se démarquer en proposant un téléphone au design en rupture avec ce que fait la concurrence. Après plusieurs semaines en sa compagnie, voici notre verdict dans ce test complet.

L'avis de 01net.com

Nothing Phone (1)

Les plus

  • + Design très soigné
  • + Interface Glyphe originale et pratique
  • + Excellente qualité de fabrication
  • + Bel écran OLED 120 Hz
  • + Très bonnes performances
  • + Photos de jour

Les moins

  • - Photos de nuit
  • - Luminosité de l'écran bridée (pour l'instant)
  • - Pas de chargeur dans la boîte
  • - Charge pas si rapide

Autonomie & charge

1.5 / 5

Photo & vidéo

3.5 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 30/08/2022

Voir le verdict

Fiche technique

Nothing Phone (1)

Mémoire vive 12 Go
Capacité 256 Go
Taille 6.55 "
Voir la fiche complète

Cofondé par des anciens de OnePlus, Nothing a commercialisé son premier produit l’année dernière : les écouteurs true wireless Nothing Ear (1). Une entrée en matière réussie que la jeune marque londonienne doit confirmer avec son premier « gros produit » : le Nothing Phone (1).

À 469 euros, ce smartphone de milieu de gamme mise sur son design unique qui repose sur un dos transparent et des bandes lumineuses capables de réagir aux sonneries et notifications du téléphone. Une proposition aussi audacieuse qu’intéressante dans un marché où tous les smartphones tendent à se ressembler.

Présenté le 12 juillet dernier, le Nothing Phone (1) ne compte pas que sur son design. En effet, l’interface a également fait l’objet d’un soin particulier pour se démarquer des autres « surcouches » basées sous Android. Pour le reste, le téléphone a tout d’un smartphone milieu de gamme : un processeur Snapdragon 778G+, 8 ou 12 Go de RAM, un écran AMOLED Full HD+ 120 Hz, un double capteur photo de 50 mégapixels, une batterie de 4 500 mAh et une recharge rapide 33 W.

Dans cette gamme de prix, le Nothing Phone (1) doit faire face à une concurrence féroce en la présence du Pixel 6a de Google, du Samsung Galaxy A53, de l’iPhone SE 2022 ou encore du OnePlus Nord 2.

Un design unique et lumineux

nothing phone 1
© 01net.com – Lionel Morillon

Une fois le Nothing Phone sorti de sa boîte, il faut se rendre à l’évidence : c’est un grand smartphone. Malgré ses bordures noires relativement larges (mais uniformes, ce qui est rare), impossible de cacher la diagonale d’écran de 6,55 pouces. Un format généreux qui n’est clairement pas fait pour ceux qui aiment les modèles compacts, mais qui a le mérite de ne pas être trop lourd. En effet, avec 193,5 g sur la balance, il est à peine plus lourd que le Galaxy S22 et ses 189 g pour 6,5 pouces d’écran.

C’est surtout sa largeur de 7,58 cm et son épaisseur conséquente de 0,83 cm qui nous laisse cette sensation d’un téléphone massif. Ajoutez à cela des tranches plates qui ne sont pas sans rappeler les derniers iPhone et vous avez un produit qui ne se fera oublier ni dans votre main ni dans votre poche.

Notre seconde impression est celle de tenir un smartphone haut de gamme. Avec son dos en verre protégé par du Gorilla Glass 5, de Corning, et son cadre en aluminium, le Nothing Phone n’a pas grand-chose à envier à des téléphones vendus bien plus cher. Son côté anguleux lui offre une bonne tenue en main malgré un dos en verre glissant qui attrape les traces de doigts sans qu’elles soient trop visibles.

prise en main nothing phone 1

© 01net.com – Lionel Morillon

Puisque l’on parle dos du téléphone, soulignons le travail remarquable des équipes de Nothing pour proposer une coque transparente, mais qui ne dévoile pas l’intégralité des composants du téléphone. En effet, le Nothing Phone (1) ne laisse entrevoir que quelques parties de son intimité, pour mieux laisser briller ses bandes composées de 900 LED qui s’illuminent au son des appels et des notifications que vous recevez.

Cependant, ne vous attendez pas à les voir allumer en permanence comme la tour Eiffel un soir de Noël. Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous, elles peuvent s’allumer de manière sélective en fonction d’évènements que vous aurez déterminés au préalable. En ce sens, Nothing tente de ressusciter les LED de notifications sur nos smartphones, en poussant le concept beaucoup plus loin, nous y reviendrons dans la partie interface de ce test.

Ainsi, le « Glyph », comme l’appelle Nothing, reste un accessoire, mais il trouve son utilité lorsque le téléphone est posé à plat sur l’écran et que vous souhaitez être informé d’une notification ou d’un appel sans forcément activer les sons associés. Nous avons trouvé ces derniers un peu stridents, mais ils ont, encore une fois, le mérite de se démarquer de ce que proposent les autres smartphones.

La seule situation où le Glyph peut être totalement allumé, c’est lorsqu’il est utilisé comme flash pour prendre des photos. Si vous ne voulez pas trop éblouir les sujets que vous photographiez, le flash « classique » est évidemment de la partie. Le positionnement des deux modules caméras l’un en dessous de l’autre n’est pas sans rappeler un certain iPhone 12.

La tranche droite du Nothing Phone (1) accueille le bouton de mise sous tension. Le lecteur d’empreintes se trouve directement sous l’écran. Il se montre très réactif, mais il aurait gagné à être positionné un peu plus haut pour une meilleure accessibilité. Les boutons de réglage du volume se trouvent sur la tranche gauche. Ces derniers sont séparés, ce qui là encore n’est pas sans rappeler le design du smartphone d’Apple. La tranche inférieure est la plus garnie avec le port USB-C, une grille de haut-parleur et la trappe pouvant accueillir jusqu’à deux cartes nanoSIM. Pas de prise mini-jack 3,5 mm à l’horizon.

Un bon écran qui n’exploite pas tout son potentiel

ecran nothing phone 1
© 01net.com – Lionel Morillon

Le Nothing Phone (1) est équipé d’un écran OLED 120 Hz de 6,5 pouces avec une définition Full HD+ de 1080 x 2400 pixels, lui offrant une résolution de 402 pixels par pouces. Le tout est protégé par une dalle Corning Gorilla Glass 5, comme pour l’arrière de l’appareil.

Commençons par la luminosité de l’écran du Nothing Phone, qui a récemment fait polémique. En effet, la marque indiquait sur son site une luminosité maximale de 1200 cd/m2. En le testant dans le 01Lab, nous avons constaté qu’il ne pouvait en réalité aller au-delà des 715 nits de pic lumineux HDR.

Nous avons interrogé la marque à ce sujet qui nous a confirmé que l’écran du Nothing Phone est bien capable de monter jusqu’à 1200 nits. Nothing met toutefois en avant son choix délibéré de limiter la luminosité de l’écran à 700 nits pour ne pas trop pénaliser l’autonomie tout en offrant un bon confort de visionnage en toutes circonstances. La marque réfléchie actuellement à un moyen de mieux exploiter le potentiel de l’écran en proposant une mise à jour logicielle.

Dans les faits, c’est bien le cas. Avec 670 cd/m2 de luminosité moyenne et un pic lumineux à 715 cd/m2, le Nothing Phone (1) peut être utilisé sans aucun problème par grand soleil. Son écran est seulement 3 % moins lumineux que la moyenne des smartphones entre 400 et 500 que nous avons testé ses 18 derniers mois. Il n’a donc rien à envier à la concurrence sur ce point.

Pour ce qui est de la colorimétrie et de la fidélité des couleurs, le Nothing Phone (1) s’en sort relativement bien, sans faire des étincelles. Avec un Delta E2000 mesuré à 3,68 avec le mode d’affichage « Alive » configuré par défaut. Rappelons qu’un score idéal est proche de 2. Il est d’ailleurs possible de s’en rapprocher un peu plus en choisissant le mode d’affichage « Standard » qui fait passer le Delta E à 2,62. À ce petit jeu, le Nothing Phone (1) est 19 % plus juste que la moyenne des smartphones testés ses 18 derniers mois, toujours dans la tranche tarifaire des 400 à 500 euros.

ecran nothing phone 1

Un mot sur le taux de rafraichissement de l’écran qui peut être configuré sur 120 Hz pour profiter d’une fluidité exemplaire sur toutes vos applications. Il est également possible de forcer le mode 60 Hz pour privilégier l’autonomie. Notez que par défaut, l’écran du Nothing Phone (1) peut passer de 60 à 120 Hz automatiquement en fonction du contenu affiché, mais qu’il n’est pas capable de descendre plus bas ou de « naviguer » plus précisément entre ces deux fréquences.

Le téléphone étant équipé d’une dalle OLED, le contraste est infini. Les pixels noirs étant des pixels éteints, le mode « Always-on » peut être pertinent pour afficher en permanence la date, l’heure ou un message personnalisé.

Des performances honorables

Le Nothing Phone est équipé d’une puce milieu de gamme de chez Qualcomm, le Snapdragon 778G+, gravé en 6 nm et cadencé à 2,5 GHz. Le SoC est accompagné de 8 ou 12 Go de RAM LPDDR5 et d’un stockage flash UFS 3.1 de 128 ou 256 Go de stockage.

Nous avons testé la version avec 12 + 256 Go et n’avons jamais rencontré un seul ralentissement dans l’interface. Le multitâche est parfaitement fluide, on peut revenir sur n’importe quelle application ouverte sans que cette dernière redémarre.

Avec le benchmark AnTuTu 9, le score global se situe dans la moyenne de celle de ses concurrents. Sur le papier, la puce A15 Bionic de l’iPhone SE 2022 et la puce Tensor du Google Pixel 6a s’en sorte mieux. Même le processeur MediaTek Dimensity 1200 se permet de passer devant le Nothing Phone d’une courte tête. En revanche, ce dernier devance le Vivo V23 et son SoC MediaTek Dimensity 920, ainsi que le Galaxy A53 qui arrive bon dernier avec... l’Exynos 1280, de Samsung.

Avec Geekbench 5, les résultats sont similaires, avec un iPhone SE 2022 qui écrase la concurrence en monocœur comme en multicœurs. Le Nothing Phone se distingue légèrement sur le multicœur en arrivant second du classement.

Des scores qui s’expliquent par la légère tendance au throttling du Nothing Phone (1) par rapport aux autres smartphones équipés du Snapdragon 778G. Au bout de quelques minutes, les performances du SoC tombent autour des 75 % avant de se stabiliser. Le téléphone se comporte de la sorte pour éviter de trop chauffer. Sur ce point, la maîtrise est parfaite avec une température maximale constatée à 38,5 °C, pour une amplitude de seulement 14 °C, ce qui est un peu mieux que la moyenne des smartphones dans sa catégorie.

Des tests que nous avons pu vérifier en jeu en faisant tourner Fortnite avec des gaphismes au maximum à 30 i/s. Dans ces conditions, le titre d’Epic Games est stable avec très peu de chutes de framerate. Il est possible de baisser un peu la qualité graphique pour monter à 60 i/s, mais au prix d’un confort de jeu dégradé. Sans être un smartphone de gamer, le Nothing Phone peut être utilisé pour jouer occasionnellement, y compris à des titres 3D gourmands en ressources.

Une interface efficace qui manque de personnalisation

interface nothing phone 1

La création d’une nouvelle marque de smartphones est également l’occasion d’introduire une nouvelle interface. C’est le cas ici avec Nothing OS qui repose sur Android 12. Qu’on se le dise, nous sommes très proches de l’interface proposée par Google sur ses Pixel 6.

Nothing a tout de même ajouté sa petite touche en la présence d’une identité visuelle basée sur des textes écrits sous forme de point façon pixel art. On retrouve cette signature sur l’écran de verrouillage, dans les paramètres ou encore dans les widgets. Les modifications dans l’interface sont finalement assez minimes. On note la possibilité d’afficher des icônes plus grandes, le volet des notifications avec des raccourcis plus grands pour la partie réseau et des widgets pour afficher l’heure, la date ou un de vos NFT.

Côté personnalisation, cela reste très basique comparé à ce que peuvent proposer les concurrents. Ainsi, on retrouve le mode sombre, les couleurs qui s’adaptent à votre fond d’écran ou encore la personnalisation des icônes en téléchargeant de nouveaux packs sur le Play Store.

interface glyph nothing phone 1

Nous avons testé le Nothing OS dans sa version 1.1.3. Nous n’avons rencontré aucun bug particulier et l’interface s’est toujours montrée très réactive. On apprécie également les trois ans de mises à jour majeures d’Android et les quatre ans de mises à jour de sécurité promises par Nothing. C’est tout simplement excellent dans la mesure où seul Samsung fait mieux en la matière dans l’univers Android. Cependant, Nothing a encore du travail à fournir au niveau de la réactivité des mises à jour. En effet, la marque ne proposera pas Android 13 avant 2023.

Un mot sur l’interface « Glyph » que l’on qualifiera de rafraîchissante. Les nostalgiques des notifications lumineuses seront aux anges. Les bandes LED situées au dos du téléphone peuvent s’allumer lorsque vous recevez un appel, une notification, lorsque vous rechargez le téléphone ou lors de l’activation de l’assistant Google. Une LED rouge s’allume également lorsque vous enregistrez une vidéo.

Chaque sonnerie est associée à une notification lumineuse particulière. Vous pouvez importer vos propres sonneries ou utiliser celles de Nothing (que nous avons trouvé un peu stridentes). On apprécie la possibilité de désactiver les sonneries en posant le téléphone côté écran pour n’avoir que les notifications lumineuses.

Une expérience photo simple et efficace

module photo nothing phone 1
© 01net.com – Lionel Morillon

Nothing a joué la simplicité en équipant son bloc caméra de deux modules, en plus de celui présent dans le coin supérieur gauche de l’écran, sur la face avant :

  • Un grand-angle de 50 mégapixels composé d’une optique avec une focale de 24 mm et une ouverture f/1.88. Le capteur intègre, quant à lui, une lentille flottante pour offrir une stabilisation optique de l’image, en plus de la stabilisation numérique.
  • Un ultra grand-angle de 50 mégapixels avec focale 14 mm et ouverture f/2.4.
  • Un module frontal de 16 mégapixels avec une focale de 24 mm et une ouverture f/2.45.

Côté vidéo, le Nothing Phone est capable de filmer jusqu’en 4K à 30 i/s ou en 1080p à 60 i/s.

Grand-angle et ultra grand-angle

Par défaut, le Nothing Phone capture des photos en 12,5 mégapixels. Le niveau de détails est bon et les couleurs légèrement saturées, sans pour autant avoir l’impression d’être dans un dessin animé. Le contraste est bien géré, tout comme la plage dynamique qui permet de bien faire ressortir les différents éléments de l’image en débouchant les zones d’ombres.

Malheureusement, le capteur ultra grand-angle a une tendance à surexposer l’image. De plus, la continuité colorimétrique n’est pas assurée entre les deux capteurs, la faute à une balance des blancs moins bien gérée sur l’ultra grand-angle. Le traitement de l’image est globalement réussi pour un premier smartphone. Un travail à saluer.

Zoom numérique

Le Nothing Phone n’ayant pas de module téléobjectif, il faut se contenter du zoom numérique. Le zoom x2 conserve un niveau de détails suffisant pour être exploitable. Au-delà, on constate une perte assez nette de la qualité. Vous trouverez également ci-dessus des clichés en x10 qui dépanneront, mais ne serviront pas pour vos photos de vacances. Le zoom numérique peut monter jusqu’à x20, mais nous avons préféré préserver votre rétine.

De nuit

Quelle que soit la gamme de smartphones, les photos de nuit sont toujours l’épreuve du feu. Sans surprise, le Nothing Phone est en difficulté sur les clichés nocturnes. L’activation du mode nocturne se révèle quasiment indispensable dans ces conditions lumineuses. Moyennant un temps d’exposition plus long et un minimum de lumière sur la scène, le résultat est bien plus convaincant.

Portrait et selfies

photo mode portrait
Mode portrait

Le mode portrait du capteur grand-angle est très convaincant, avec un bon détourage du sujet, des couleurs naturelles et un flou logiciel progressif qui offre un rendu naturel très réussi. On ne peut malheureusement pas en dire autant des portraits capturés avec le module caméra avant. Comme vous pouvez le constater, le mode portrait souffre d'une légère tendance à surexposer l’image. De plus, le flou logiciel est ici très « plat ».

Autonomie et charge

La batterie de 4 500 mAh du Nothing Phone lui offre une autonomie confortable. Elle permet de tenir toute la journée sans difficulté si vous l’utilisez de manière intensive, comme cela a été le cas lors de notre test. Dans le cadre d’un usage plus modéré, il est tout à fait possible d’aller chercher la journée et demie d’autonomie.

Une très bonne impression confirmée par le test d’autonomie polyvalente réalisé par le 01Lab. En effet, le Nothing Phone se positionne dans la tranche haute du classement avec 15 heures et 26 minutes. Seul le Vivo V23 lui grille la politesse dans cette catégorie de prix.

En revanche, le téléphone de Nothing reprend l’avantage sur notre test d’autonomie vidéo. Il devance le smartphone de Vivo de presque une heure trente avec un total de 16 heures et 39 minutes. C’est tout simplement excellent et largement devant ses autres concurrents du jour.

Côté recharge, le Nothing Phone (1) est compatible avec la recharge rapide 33 W en filaire, 15 W sans-fil et 5 W pour la charge inversée. Malheureusement, aucun chargeur n’est fourni dans la boîte. Pour 35 euros, vous pouvez vous procurer le chargeur officiel sur le site de Nothing. Il délivre une puissance de charge jusqu’à 45 W.

En utilisant un chargeur compatible, le smartphone de Nothing est capable de passer 0 à 62 % environ en 30 minutes. Comptez 1 heure et 9 minutes pour une recharge complète.

vitesse charge nothing phone 1

Ce temps de recharge n’impressionne pas si on le compare à certains concurrents comme le OnePlus Nord 2 et son chargeur de 65W ou le Vivo V23 et ses 44 W. En revanche, le Nothing Phone n’a pas à rougir face au Galaxy A53, à l’iPhone SE 2022 et au Google Pixel 6a, qui termine bon dernier de ce classement.

 

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