Nouvelle édition du PC portable hybride haut de gamme de HP annoncée en mai de cette année, le Spectre x2 12 met le paquet sur la finition et la finesse. Et le constructeur assure que côté puissance et autonomie, il y a aussi de quoi satisfaire les plus exigeants. Proposé à partir de 1500 euros environ, cet hybride a pour vocation de challenger la Surface Pro de Microsoft d’abord, et tous les produits hybrides de la concurrence ensuite. La version que nous avons eue en test est la plus haut de gamme disponible au catalogue et coûte la bagatelle de 2000 euros, soit 500 euros de moins que l’ardoise de Microsoft équipée sensiblement de la même façon. Pour ce prix, vous avez aussi le clavier et le stylo livrés dans la boîte… Bref, une machine complète prête à l’emploi, alors que ces accessoires sont en option chez Microsoft. Passons au test !
Moitié tablette, moitié PC portable, le Spectre x2 nouvelle génération ressemble beaucoup au modèle précédent. Comme sur ce dernier, pour passer du mode ordinateur à celui d’ardoise tactile 12,3 pouces sous Windows 10, rien de plus facile. Il suffit d’empoigner l’écran du Spectre x2 d’une main, le clavier de l’autre et de tout simplement les séparer.
De puissants aimants maintiennent les deux parties solidaires. Précisons que, dans la partie clavier, il n’y ni composant, ni batterie contrairement au Microsoft Surface Book 2 ou au Book One de Porsche Design.
Sur le plan esthétique, le boîtier du Spectre x2 bénéficie de finitions très soignées, avec une conception tout métal. Comme pour rappeler le tout dernier Spectre 13, ce PC hybride détachable (ou 2-en-1) adopte des couleurs assez chaudes, un mélange de gris/marron pailleté et bronze rosé. De notre point de vue, c’est réussi !
Premier passage obligatoire, celui de la balance. Le Spectre x2 accuse 770 grammes pour la tablette seule et 1,13 kilo pour l’ensemble. Seconde étape, le pied à coulisse dont les repère affichent 0,8 cm d’épaisseur pour l’ardoise contre 1,32 cm lorsque le clavier est aimanté à cette dernière. Pour rappel, la Surface Pro dernière génération, avec le clavier en option, affichait des mensurations de 1,08 kg et 1,34 cm d’épaisseur. Elle pèse en revanche bien moins lourd que la Spectre (0,82 kg contre 1,13 kg, clavier inclus)
Comme chez Microsoft, la tablette de HP intègre un kick stand, un pied, qui se déploie manuellement et qui offre la possibilité de faire varier l’inclinaison de l’écran. On regrette toutefois que le constructeur américain n’ait pas réutilisé le même système que sur l’ancien Spectre x2 (le pied qui se déploie en actionnant un bouton) car, vu le prix de cette nouvelle édition, cette petite subtilité aurait été plus que bienvenue. Dernier point, le Spectre x2 se voit handicapé par le format et le poids de son chargeur : un beau bloc secteur de plus de 300 grammes ! On a connu plus nomade.
Connectique peu variée
Compte-tenu de la finesse du boîtier, impossible de placer des prises USB plein format ! HP a donc positionné une prise de type USB Type-C sur chaque flanc de l’engin. C’est à ces prises que se raccordent le cordon d’alimentation (comptez 3 secondes de delai avant la mise en charge) ou encore l’adaptateur USB/USB Type-C fourni par HP pour connecter les clés et disques durs externes USB classiques.
Une prise casque/micro et un lecteur de carte microSD caché derrière un petit tiroir constituent les autres éléments de connectique présents. Enfin, comme sur toutes les tablettes, les boutons de mise en marche et de réglages de volume sont aussi répartis sur le dessus et le côté droit de l’appareil. Une connectique somme toute assez classique voire un peu chiche.
Ecran tactile, stylet, clavier et touchpad
A l’inverse de Microsoft qui vend le clavier pour la Surface en option, HP livre le sien en standard avec le Spectre x2. Ce dernier reprend, bien entendu, les couleurs de l’appareil. Les touches sont de bonne taille, rétro-éclairées (alimentées par la batterie de la tablette) et offrent un toucher agréable. Signalons toutefois que pour que tous les caractères rentrent sur le plateau, HP a dû changer la place de la touche « < » pour la positionner à droite de la barre d’espace (elle est àgauche normalement) ; la touche « Entrée » se résume pour sa part à un simple rectangle horizontal et non vertical, si bien que l’on heurte assez souvent et involontairement la touche « * » du petit doigt en voulant passer à la ligne, par exemple.
Le repose-paume est constitué d’un alliage de magnésium et, tout comme le clavier de la Surface, celui du Spectre peut se positionner de deux façons différentes. Soit à plat sur la table sur laquelle le revêtement situé sous le clavier l’empêche de déraper : soit légèrement incliné vers l’avant. Une disposition qui s’obtient en faisant jouer les aimants à la fois présents dans l’un des éléments de la charnière souple de la partie clavier, et dans le cadre de la tablette.
Autre élément présent sur la partie clavier, le touchpad. Difficile de ne pas être critique à son égard. Il est un peu trop mou et les boutons de clic cachés sous la surface ne sont pas assez francs à notre goût. Bref, il n’a pas su nous convaincre totalement.
Pour faire du pointage de précision, HP a la bonne idée de livrer un stylet dans le carton de la machine. La prise en main est bonne et son corps est garni de deux boutons, configurables via un logiciel préinstallé.
Nous avons relevé un tout petit peu de latence lors de tracés un peu rapides mais l’expérience d’écriture sur l’écran tactile (et l’appli appropriée) reste satisfaisante tant qu’on ne se lance pas dans du dessin de haute volée.
Une fois qu’on en a terminé avec le stylet, il suffit de le glisser dans le logement en tissu cousu à même le revêtement du clavier.
Un très bon écran
Passons à la partie la plus importante de ce type de produit, l’écran. Ce dernier mesure 12,3 pouces de diagonale et affiche le Bureau de Windows en 3000 par 2000 pixels. Une définition vraiment petite pour un écran de ce genre si bien qu’il faut jouer avec la mise à l’échelle de Windows 10 (150%) pour ne pas avoir de toutes petites icônes ou polices de caractères à l’écran.
Sur nos photos et vidéos de test, la dalle IPS tire très légèrement sur le jaune. Après un passage à la sonde, l’écran du Spectre x2 12 marque des points : la luminosité est époustouflante, mesurée à 444 cd/m2 maximale en moyenne. Le taux de contraste suit la même voie, avec plus de 1250:1 mesurés. Une qualité d’affichage qui s’apprécie dès que l’on veut regarder des films ou des séries à la photographie riche en couleurs. Ou tout simplement travailler dans le train alors que le soleil tape en plein sur l’écran !
Grosse puissance de calcul, chauffe mal maîtrisée
Malgré le prix très élevé de la machine, celle-ci se réserve aux traitements des tâches les plus usuelles comme la bureautique, le surf ou encore du multimédia à haute dose. En atteste son score de « Performances ». Le Spectre x2 12 excelle en la matière, s’improvisant tantôt machine de travail, tantôt grande tablette pour surfer ou regarder du contenu seul ou à plusieurs. A ce propos, ne comptez pas sur les enceintes estampillées Bang & Olufsen pour ravir vos tympans, le rendu audio est particulièrement médiocre, même en utilisant le logiciel dédié pour corriger le tir. Ce sera donc casque analogique ou Bluetooth obligatoire !
Que les tâches basiques ? Oui, malheureusement. Malgré la présence d’un puissant Intel Core i7-7560U (double cœur à 2,4 GHz) avec puce graphique Iris Graphics (plus puissante que le HD 620 usuel), de 16 Go de mémoire et 512 Go de SSD, le Spectre x2 n’est pas monteur vidéo ou encore grand retoucheur de gros JPEG ou RAW. Pourquoi ? Tout simplement parce que dès que l’on sollicite pleinement les ressources de la machine, celle-ci encaisse difficilement la charge ! A vouloir placer des composants très puissants dans des boîtiers trop fins… voilà ce qui arrive.
HP n’est pas le seul à succomber à ces sirènes, en témoigne notre test du Surface Book 2. Sauf que contrairement à la machine Microsoft dont la partie tablette dispose d’un refroidissement passif, le modèle HP opte, lui, pour un ventilateur supposé le préserver de tout souci.
En situation de grosse montée de charge, le processeur s’échauffe, le système de dissipation actif a malheureusement du mal à évacuer toutes les calories produites et, dans plus de 70% de nos tests lourds, c’est le throttle assuré ! En clair, le 7560U abaisse ses fréquences – tant sur les cœurs que sur la partie graphique – pour rester fonctionnel, continuer à faire tourner la machine afin de rester dans son enveloppe thermique (15 watts). Des chiffres ? Les cœurs maintiennent une fréquence comprise entre 600 et 800 MHz plusieurs (longues) minutes dès qu’on les malmène… c’est peu par rapport au 2,4 GHz annoncés !
Et, pourtant, avec le bruit produit par le petit ventilateur, nous ne nous attendions pas à être confrontés à ce phénomène. D’ailleurs, impossible pour nous de correctement mesurer les nuisances maximales produites par le Spectre x2 12 puisque le processeur joue sans cesse avec ses fréquences (et donc la ventilation) pour se préserver. Enfonçons encore un peu plus le clou en précisant qu’au dos de la tablette, le mercure grimpe presque à 44°C…
Un peu moins endurant que Surface Pro !
Généralement, un hybride Windows 10 qui est équipé d’une configuration haut de gamme et d’un écran ultra lumineux plein de pixels parvient rarement à faire des prouesses en matière d’endurance. Le Spectre x2 12 ne fait pas du tout exception à la règle !
Il ne tient que 4 h 36 en lecture vidéo continue (en local), écran au maximum et 4 h 25 en scénario d’utilisation polyvalente, avec l’écran réglé à 200 cd/m2, Wi-Fi connecté et sollicité à intervalle régulier. Mieux vaut ne pas oublier le chargeur ou, alors, accepter de jouer fréquemment avec les paramètres de batterie Windows et accepter d’abaisser énormément l’intensité du rétro-éclairage. Quoi qu’il en soit, carton rouge HP, à 2000 euros, c’est impardonnable.
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