Apple revient aux enceintes connectées. Non pas qu’il soit vraiment parti, puisque le HomePod mini était toujours là, mais le HomePod lui s’était retiré des affaires – pas assez vendu ? Trop cher ? Pas assez fonctionnel ? Difficile de dire avec certitude ce qui a motivé Apple à pousser sa première enceinte connectée à la retraite. Mais plutôt que de laisser le produit en place, le géant de Cupertino l’a laissé s’éteindre. En quelque sorte, Apple a coupé le son… Aujourd’hui, il remet le son !
Design : l’art des micro-changements
Extérieurement, de loin tout au moins, le nouvel HomePod a tout de l’ancien. Il est même toujours disponible en noir, enfin, pardon, en Minuit, qui remplace le Gris sidéral, et en blanc. En y regardant de plus près, on note toutefois quelques différences. A commencer par un rien de taille en moins, sans doute dû à un petit changement de design venu du HomePod mini. La partie supérieure circulaire ne dépasse plus des rebords en tissu maillé qui recouvre l’ensemble du corps cylindrique du HomePod. Elle est légèrement renfoncée, tandis que la surface d’affichage est plus grande. On parle d’affichage mais on continue de seulement y voir les manifestations visuelles de l’activité de Siri. Toujours sous forme d’aurores boréales miniatures ou de pulsions lumineuses blanches. Toute la surface est tactile pour invoquer Siri du bout du doigt si vous le souhaitez. Il est également possible de contrôler la lecture en fonction du nombre de pression ou de régler le volume sonore avec les boutons tactiles Plus et Moins.
Au rayon des autres changements bienvenus, l’alimentation (qui ne se fait pas en USB-C) est désormais amovible, ce qui s’avère pratique quand on veut redémarrer rapidement le HomePod ou le transporter – ce qui peut arriver, même si l’enceinte n’est clairement pas un oiseau migrateur.
Pour le reste, rien ne change vraiment, le maillage en textile laisse toujours le son s’épandre largement. Et il faudrait pouvoir plonger derrière cette fine muraille pour constater les changements intérieurs. Apple a réduit le nombre de micro embarqués. Il y en a désormais quatre, contre six précédemment. On comptait également sept tweeters sur le premier modèle et seulement cinq désormais.
Lors de la présentation du produit, Apple nous a indiqué que cette réduction matérielle est compensée par les progrès en audio computing de la marque. Et, évidemment, c’est un des points qu’il nous fallait vérifier.
La même, en musique
La détection de l’environnement immédiat du HomePod et la répartition intelligente des sons étaient un des points forts de la génération précédente. Faites l’expérience : placez votre HomePod contre un mur, et il dirigera la voix des personnes directement en direction de la pièce (et donc de ceux qui écoutent la musique) tandis qu’il enverra contre le mur les sons d’ambiance qui seront réverbérés ensuite vers l’auditoire. Un moyen de donner du volume à une piste sonore. Et de jouer de l’environnement aussi. Bien entendu, mieux vaut éviter d’enfouir le HomePod sur une surface molle, au milieu de piles de livres ou de magazines. Il faut que le son puisse se répandre. Puisque nous en sommes au conseil, éviter les surfaces qui pourraient vibrer également. En revanche, un meuble en bois de qualité pourra apporter un petit surplus de résonnance.
Parlons du Dolby Atmos, le son spatialisé qu’Apple pousse tant depuis quelques mois. Une fois encore, tout dépend des morceaux, de leur production, et même, d’une certaine manière, de la façon dont ils ont été conçus en amont par l’artiste. Certains morceaux anciens explosent littéralement emplissant l’espace, d’autres récents peinent à convaincre réellement. Ce sera donc à vous d’élire parmi vos titres préférés ceux qui jouissent au mieux de ce petit regain de spatialisation.
Comme la génération précédente, le HomePod n’est pas l’arme ultime du féru de musique, c’est une évidence – d’ailleurs, en passant, où est l’application Classique qu’Apple devait lancer l’année dernière ? Toutefois, l’enceinte connectée arrive à satisfaire avec agilité une grande variété de genres sans souffrir de trop de faiblesses. La partition de La Forza del Destino, de Verdi, bénéficie à plein de la clarté des aigus – qui pourraient peut-être avoir plus de vivacité, projetés vers le bas par les tweeters, tandis que les grosses caisses et partitions basses sont portées avec assez de finesse par le woofer placé au sommet du HomePod. Le classique n’est donc pas incompatible avec l’enceinte d’Apple, même si bien entendu, ce n’est pas son genre de prédilection. A la fois présentes, englobantes mais pas écrasantes, ses basses donnent leur plein potentiel dans les morceaux rock, rap ou électro, c’est évident. Dans certains morceaux, elles pulsent et soulèvent la piste, lui donnant une ampleur très agréable.
En paire, comme sur la génération précédente, il est possible d’obtenir un rendu stéréo. Là encore, le son est plaisant. Si vous avez optez pour des HomePod mini et êtes tentés par ces HomePod du « renouveau » (timide), vous aurez sans doute le plaisir de redécouvrir certaines subtilités musicales dans vos morceaux. Si vous possédez un HomePod de première génération, la différence n’est pas flagrante, pour tant est qu’il y en ait une. Il est à noter que vous ne pourrez associer en stéréo que deux modèles de la même génération, deux anciens HomePod entre eux, deux HomePod mini entre eux ou deux nouveaux HomePod. C’est dommage et Apple n’a pas fourni de véritables justifications sur ce point. Heureusement, cette limitation n’existe pas dans le cadre de la lecture d’un même morceau en multiroom – même si deux enceintes sont dans la même pièce. Elles se comporteront seulement comme deux HomePod séparés et ne se répartiront pas les voies comme en Stéréo. A noter qu’en stéréo, parfois, il arrive qu’en plein film, un des HomePod décroche, ne jouant plus de son, avant de reprendre quelques secondes plus tard. Cela n’arrive pas souvent, mais suffisamment pour être relevé. C’est un problème que nous avons également relevé au fil du temps avec les HomePod mini.
Enfin, quand vous regarderez des films, il sera facile de noter que la scène sonore est plus ample, plus large, qu’elle accompagne davantage l’action d’une certaine manière. La différence avec les HomePod mini est flagrante. Les HomePod sont des compagnons parfaits pour l’Apple TV 4K. Bien évidemment, il faudra se contenter de la stéréo, Apple semblant se refuser à proposer des assemblages de HomePod pour offrir un ensemble 2.1 ou plus. Ici aussi l’avenir est l’Atmos, semble-t-il.
A noter que l’eArc permettra aussi d’utiliser les HomePod pour profiter du son provenant d’autres appareils connectés à votre téléviseur. Une bonne chose si vous n’avez pas cédé aux appels des barres de son, par exemple.
Maison : il veut être au centre de tout
Depuis 2018, un domaine a connu une évolution discrète mais favorable. C’est le petit monde de la domotique. L’arrivée de Matter, protocole pensé pour unir tous les appareils connectés de votre domicile, change la donne depuis la fin d’année dernière. Le nouveau HomePod est compatible avec cette nouvelle technologie domotique et peut servir de concentrateur à vos différents appareils – il supporte le protocole Thread, qui est à la base de Matter. Vous pourrez donc facilement contrôler à la voix un store, un point de chauffage, etc. tant qu’ils sont connectés.
Mais Apple lui a aussi ajouté des capteurs de températures et d’humidité, afin de permettre l’automatisation de certaines actions. Outre que vous pouvez consulter aisément la température dans la pièce où est placé le HomePod, il sera ainsi possible de faire en sorte que votre chauffage connecté ne se mette en route que si la température dans votre domicile tombe en deça d’un certain seuil. Même chose pour la planification de l’ouverture d’une fenêtre ou le lancement d’une ventilation en fonction du degré d’humidité. La procédure est assez simple à suivre.
Il faudra toutefois faire attention à l’emplacement retenu pour votre HomePod. Ce qui ne sera pas toujours évident. Eviter de le placer près d’un radiateur ou vous risquez de fausser la mesure et le déclenchement des scénarios automatisés. De même, nous avons noté quelques aberrations. Ainsi, la chambre à coucher de notre logement qui est la pièce la plus froide était quasi systématiquement donnée comme étant plus chaude que le salon. Ce que démentait des thermomètres classiques. Cela se jouait parfois à un petit degré, mais tout de même.
En tout cas, ces données peuvent être facilement consultés depuis l’application Home sur votre iPhone ou iPad ou via Siri – si l’assistant veut bien comprendre que vous demandez la température dans la chambre et non dehors – -3°C dans une chambre à coucher, ça commence à être un peu frais.
Applications et ergonomie : au gré de Siri
Les applications Apple (Maison, Musique, AirPlay, etc.) et Siri sont toujours les moyens d’interaction privilégiés des HomePod, soulignant définitivement que ces enceintes sont pensées et conçues pour étendre et s’ébattre dans l’écosystème Apple. Il vous faudra a minima posséder un iPhone ou un iPad pour que ces enceintes aient un véritable sens. Le HomePod bénéficie d’une puce Ultra Wideband pour pouvoir transférer facilement les morceaux en cours de lecture de ou vers l’iPhone.
Avant de parler des applications, parlons de Siri. L’assistant d’Apple souffre toujours des mêmes travers. L’incapacité à trouver certains morceaux – même français – la lenteur à réagir, même quand la vitesse d’accès à Internet ne peut pas être mise en doute, bref ce qu’on nommerait volontiers stupidité, s’il était ici question d’intelligence.
Le plus agaçant en fait est effectivement sa lenteur à allumer ou éteindre une lampe, ou même à lancer la lecture d’un morceau. La lenteur dans la réaction aboutit parfois à des situations assez amusantes. Notamment quand on invoque la fonction Interphone pour appeler les enfants à table et se retrouve à diffuser un message tronqué ou commençant par un second « Dis, Siri » excédé…
Parfois, sans trop qu’on sache pourquoi il refusera d’allumer l’Apple TV à laquelle sont connectés les HomePod, pour s’exécuter sans problème un peu plus tard dans la journée… De même, l’obligation de découper les commandes s’avère assez pénible. Impossible d’allumer deux lampes distinctes sans avoir conçu un scénario spécifique, ce qui n’a pas réellement de sens, alors qu’il serait si pratique de dire « Dis, Siri, allume la lampe piano et la lampe commode ». Vous aurez remarqué l’absence d’articles lampe et piano ou commode, car si vous en mettez, Siri ne comprendra pas. Ou alors un jour de chance. Le langage naturel promis est encore loin.
Nous listons nos désagréments et ces ratés, mais il faut néanmoins reconnaître que dans la majorité des cas, pour les commandes simples, l’assistant d’Apple s’exécute. Siri est donc le moyen le plus simple d’interagir avec les enceintes d’Apple, quand il le veut bien.
Les applications Musique et Maison sont les autres moyens de configurer, contrôler, mettre à jour les HomePod ou d’accéder à certaines informations. Musique, depuis un iPhone, sera un bon moyen de choisir précisément les morceaux lus, et leur ordre. Sans compter que vous pourrez vous livrer à une petite séance de karaoké, avec Sing.
Maison vous permettra d’établir les scénarios d’activation des produits connectés, comme on l’a dit plus haut, mais aussi de déterminer l’heure de votre réveil et le morceau qui vous tirera des bras de Morphée.
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