Qu’il est étrange ce monde des compteurs pour vélo où le produit le plus haut de gamme du leader du marché affiche comme principale nouveauté un écran LCD de 3,5 pouces. Retour vers le futur pour les habitués du smartphones dont les dalles AMOLED de 6 pouces sont désormais monnaie courante. Mais dans le petit monde du cyclisme, il est une performance à laquelle les constructeurs ne peuvent pas déroger : l’autonomie. C’est pour cela que l’Edge 1050 et son nouvel écran transmissif à la résolution de seulement 480 x 800 pixels et une luminosité de 1 000 nits affiche un prix pourtant élevé de 750 euros.
Il faut dire que jusqu’à présent, les clients de la marque étaient habitués à de simples écrans TFT transflectifs. Ce n’était pas uniquement le rétro-éclairage qui illuminait l’écran, mais aussi un miroir permettant de réverbérer la lumière ambiante. Une manière là encore d’économiser de l’énergie. C’est pour cela que cet Edge 1050 constitue une sorte de petite révolution sur ce marché.
Le compteur le plus lourd de la gamme Garmin
Le boîtier plastique est très soigné et parfaitement assemblé. Il tient bien en main (60,2 x 118,5 x 16,3 mm) et l’écran est recouvert d’un verre 2D très élégant. Les boutons on/off, start/stop et lap sont quant à eux en métal, comme sur les Edge 540 et 840. L’ensemble pèse son poids pour ce type d’appareil : 161 g. 35 grammes de plus que l’Edge 1040 (126 g) et tout de même deux fois plus lourd que l’Edge 840. À l’arrière, le support de fixation est démontable et remplaçable en cas de casse. L’ensemble est certifié IPX7 (un cache étanche protège le port USB-C) et embarque tout de même 64 Go de mémoire pour pouvoir y stocker bon nombre de cartes.
Celles-ci peuvent d’ailleurs se télécharger et se gérer directement depuis l’appareil équipé d’une connexion Wi-Fi. Autre nouveauté, on peut configurer ses parcours là aussi directement sans avoir à passer par l’application Garmin Connect. Il est même possible de les transférer à un autre Edge 1050. Lors de la première utilisation, on peut transférer l’organisation des pages de navigation (jusqu’à 10) auparavant configurée sur un autre Edge. Bien pratique pour ne pas avoir à tout recommencer.
Tout de même 20 heures d’autonomie
Pour préserver son autonomie, Garmin a donc dû transiger avec les caractéristiques de la dalle qui est loin des standards d’autres appareils électroniques de 2024. Mais en le dotant d’une batterie lithium-ion de 3 000 mAh, le constructeur lui permet tout de même 20 heures d’utilisation, avec l’écran constamment allumé. En mode économie d’énergie — où l’écran ne s’allume que lorsqu’il faut afficher des informations — on atteint alors 60 heures.
On est loin des performances de l’Edge 1040 Solar (équipé en plus d’un verre solaire produisant de l’énergie) qui peut quant à lui tenir 45 heures (voire 100 h en mode économie d’énergie). Malgré tout, ces 20 heures (tenues lors de nos tests) nous ont paru largement suffisantes lors de nos sorties, n’ayant pas besoin de le recharger systématiquement entre elles. Bien entendu, les cyclistes les plus intensifs, faisant plusieurs heures de vélo par jour, ou voyageant sans possibilité de recharger facilement, risquent de tiquer à devoir charger leur appareil plus souvent.
Les autres seront ravis de bénéficier enfin d’un affichage qui monte malgré tout en gamme. Même si sa luminosité de 1 000 nits semble limitée, nous avons toujours réussi à lire les informations à l’écran, même en plein soleil. Très agréable donc, l’écran est également bien épaulé par un nouveau processeur double cœur (900 et 216 MHz) et une interface remaniée. Celle-ci se remarque notamment sur l’aspect de la cartographie, bien plus claire à notre goût qu’auparavant. L’ensemble est réactif, même si les animations manquent sensiblement de fluidité, là encore par rapport à n’importe quel smartphone moderne.
Toujours aussi complet
Il est temps malgré tout d’arrêter de comparer l’incomparable puisque ce type de compteur spécialisé va bien plus loin que n’importe quelle application iOS ou Android. Depuis l’écran d’accueil, ce sont tout d’abord quatre types d’activités qui sont proposées : route, VTT, gravel et intérieur (sur home trainer).
En glissant son doigt depuis le haut de l’écran, on accède à quelques raccourcis (luminosité, paramètres, sons, etc.), mais aussi aux notifications, à la météo ou Garmin Pay.
Cette dernière fonctionnalité est l’une des nouveautés de l’Edge 1050. Avec sa puce NFC, il est en effet possible de payer en l’approchant de n’importe quel TPE sans contact, pratique quand on s’arrête pour se ravitailler à la boulangerie par exemple. Il faut avant cela configurer manuellement sa carte via l’application Garmin Connect. On aurait en effet aimé pouvoir la prendre en photo pour renseigner directement tous les champs, comme cela est proposé sur beaucoup d’autres systèmes de paiement.
En glissant son doigt vers le haut, toujours depuis l’écran d’accueil, on affiche ici une multitude de widgets personnalisables : calendrier d’entraînement, heure du lever/coucher de soleil, historique de ses sorties, accès à un GroupRide, etc.
Cette dernière fonctionnalité, apparue sur cet Edge 1050 et déployée depuis aux 580, 840 et 1040, permet de voir en direct la position des autres membres du même groupe. Pratique si certains n’ont pas le même rythme ou sont en difficulté dans une côte. Des fonctions sociales exclusives sont également possibles comme la réception et l’envoi de messages entre participants ou encore une alerte émise à tous les membres si la détection de chute s’active sur le compteur de l’un d’entre eux. Un classement en direct est même établi après chaque segment, tandis qu’à la fin de la sortie, on peut gagner des récompenses en fonction de la personne ayant atteint la vitesse maximale ou développé la puissance la plus importante.
Le Waze du cycliste
Garmin a également ajouté une couche de social grâce au signalement des dangers sur la route. À la manière de Waze, on peut signaler en roulant des zones gravillonneuses, des travaux ou un revêtement glissant. Cela est transmis en temps réel aux serveurs de Garmin qui les indique ensuite aux autres utilisateurs qui peuvent alors confirmer le danger s’il est encore présent. Pour étendre un peu plus le nombre d’utilisateurs, Garmin a d’ailleurs déployé cette possibilité sur les dernières mises à jour des Explore 2 et Edge 580, 840 et 1040.
L’autre grande nouveauté de cet Edge 1050 est l’apparition d’un haut-parleur. Celui-ci permet au guidage d’être clairement énoncé par une voix, plutôt qu’un bip qui obligeait auparavant à forcément regarder l’indication sur l’écran. C’est pratique, même si on aurait aimé que le volume s’adapte automatiquement à la vitesse ou au bruit ambiant. On a tendance à augmenter le son lorsqu’on roule vite sur route et ce réglage peut vite surprendre quand on se retrouve soudain à vitesse réduite ou sur un sentier en forêt.
Autre avantage du haut-parleur : le 1050 est désormais doté d’une fonction sonnette. Ça ne semble pas grand-chose comme ça, mais sur un vélo de route qui n’en dispose généralement pas, c’est bien utile. Pour l’activer, il faut toutefois tapoter l’écran de navigation n’importe où pour faire apparaître l’icône et la tapoter une nouvelle fois pour la déclencher. Inutile en cas d’urgence réelle, le système peut cependant être couplé à un bouton de sélecteur Shimano Di2 ou SRAM Red AXS et devient là bien plus pertinent ! Surtout que le son très réaliste est suffisamment fort pour être entendu de tous. Très pratique donc dans cette configuration.
Guidage (presque) sans faille
Bien entendu, ce type de compteur ne serait rien sans une partie GPS irréprochable. Avec son système multibande L1+L5, l’Edge 1050 s’avère performant dans ce domaine. Il trouve le signal rapidement, même au milieu d’immeubles et le retrouve tout aussi promptement à la sortie d’un tunnel par exemple. Sur route, aucun problème pour se diriger facilement. Sur des sentiers étroits façon gravel, la précision atteint parfois ses limites. On active dans ce cas volontiers le guidage vocal (en réglant le bon volume donc) pour garder un œil sur le chemin caillouteux plutôt que de lorgner constamment l’écran.
En plus du signalement du type de revêtement (une nouveauté), notre fonctionnalité favorite reste certainement ClimbPro, désormais un classique chez Garmin. Ce système indique en amont les pentes à venir et surtout les variations de pourcentage une fois qu’on y est. C’est extrêmement utile — notamment pour les piètres grimpeurs comme nous — pour savoir combien il nous reste encore à monter. De quoi constituer une source de motivation qui donne envie d’aller au bout et permet de savoir exactement ce qui nous attend.
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