Nous vous avions présenté le Gigabyte Aero 15 OLED XB, il y a quelques semaines. Un beau PC portable, au format 15,6 pouces, dont le principal souci est de contenter ceux qui veulent un super ordinateur, polyvalent, pas trop voyant, mais qui en a assez sous le clavier et dans l’écran pour encaisser des heures de création numérique ou de gaming.
À l’issue de nos premiers tests, nous nous étions même amusés à le comparer au MacBook Pro 16, la référence haut de gamme des ordinateurs portables pour créateurs (mais pas pour joueurs). Et si le fleuron de Cupertino a clairement des atouts et des avantages, le Gigabyte n’est pas en reste. Surtout qu’il peut abattre la carte du gaming sur la table, une figure que le MacBook, lui, n’a pas dans sa main.
Si vous cherchez un Aero 15 XB plus pour le jeu que pour la création, il y a une version de la machine avec un écran Full HD IPS 144 Hz et un processeur Intel Core i7-10750H (au lieu du 10875H du modèle OLED) qui coûte 2300 euros environ.
La version de l’Aero 15 que nous testons ici est commercialisée entre 2700 et 2800 euros dans le commerce. Et, par chance, Gigabyte ne décline pas ses machines sous tout un tas de noms complètement obscurs. Aussi, si vous saisissez précisément cette référence dans un moteur de recherche, vous tomberez sur l’exacte copie de la configuration que nous avons eue entre les mains.
Lors de notre première évaluation, nous avions pleinement détaillé les contours de la machine, et nous avions fait le tour de sa connectique par le menu. Aussi, nous n’y reviendrons pas dans cet article. Après la première bonne impression que nous avait laissé cette machine, nous nous contenterons juste de préciser si cela se confirme après un test complet.
Le boîtier noir est vraiment très réussi. Il est 20% plus fin que celui des PC portables 15,6 pouces concurrents (2,3 cm). Et presque 18% plus léger, aussi (2,17 kg).
Le mélange des aspects texturés flatte la rétine. On lui reprochera juste d’un peu trop apprécier les traces de doigts, vous obligeant à sortir le petit chiffon et le produit « qui va bien » pour les faire disparaître.
Le 15,6 pouces gaming caméléon
Ce qu’il y a de bien avec l’Aero 15 OLED XB, c’est qu’on a sous les doigts une machine très pro, très sérieuse et studieuse. Elle ne tient pas très longtemps sur batterie toutefois – entre 4 h 30 et 6 heures – donc n’oubliez pas le chargeur à la maison. Et ce qui est valable pour travailler… l’est aussi pour jouer bien sûr.
Car, l’Aero se transforme en bête de jeu, d’un simple claquement de doigts. C’est son (super) clavier qui révèle ce côté de sa personnalité. Il est compatible RGB, vous pouvez choisir la teinte du rétroéclairage qui vous plaît le plus, parmi plus de 16 millions dans le logiciel Gigabyte préinstallé. Il est même possible de programmer les illuminations touche par touche ou d’associer des profils de lumière en fonction des jeux ou des applications que vous lancez. C’est un classique du PC portable gaming et pas des machines plus professionnelles.
Le clavier des Aero s’avère très similaire à celui des Aorus de Gigabyte. Il fait toutefois un peu moins de bruit et, question de toucher et de ressenti, nous le préférons à celui des machines 100% gaming de la marque taïwanaise.
La taille des touches est… top. Et aucune ne manque : même le pavé numérique -qui a parfois tendance à disparaître sur les machines 15,6 pouces-, est là. Un large dispositif de pointage est aussi présent. Il est agréable à utiliser et, surtout, il est équipé d’un lecteur d’empreintes digitales (voir photo ci-dessous), bien visible et bordé par une texture de plastique différente. Malin.
Nous avons toutefois préféré utiliser une souris externe au quotidien, pendant le confinement. Le touchpad, ça dépanne mais pour faire du détourage, ce n’est pas le meilleur des alliés. Ni pour fraguer d’ailleurs.
Le travail et le plaisir !
Nous aurions pu tester l’Aero 15 OLED XB avec les pilotes RTX Studio de Nvidia ainsi qu’avec un panel d’applications de créations numériques musclées. Car c’est, après tout, l’une des utilisations que l’on peut faire de la machine. Toutefois, nos protocoles de test ne sont pas calibrés pour cela. Mais nous n’excluons pas de le faire dans un futur plus ou moins proche.
Nous avons donc testé la machine comme tous les autres PC portables gaming, avec les pilotes Game Ready installés sur le SSD Optane H10 de la machine. Les pilotes ont fait fonctionner la RTX 2070 Super Max-Q comme une carte 3D de choc, capable de traiter toutes les informations vidéoludiques que le processeur Intel Core i7-10875H (2,3 GHz), accompagné de ses 16 Go de mémoire DDR4, pouvait lui envoyer.
Toutefois, pour vous montrer à quel point la configuration peut être une arme de création massive, nous avons extrait de notre base de données des scores PC Mark 10 qui illustrent les appétences de la machine à faire tourner les applications bureautiques (Productivity), de retouche photo, de montage ou d’encodage vidéo (Digital Creation Content).
Nous avons comparé ses prestations à celles des derniers PC portables 14 ou 15,6 pouces gaming tombés entre nos mains ces derniers mois et vendus à partir de 1900 euros environ. En jaune, ci-dessus, le Gigabyte mène clairement les débats, ne faisant qu’une bouchée de ses adversaires qui, pourtant, ne sont pas de petits joueurs
Parlons peu, mais parlons jeux. L’Aero 15 OLED XB a dû faire tourner tous nos AAA préférés et il s’en est bien tiré. Comme le montre notre graphique ci-dessous, là aussi, ce PC portable 15,6 pouces (en turquoise) a le dernier mot et se hisse tout en haut du classement.
Le panel d’adversaires est ici bien plus important : ce sont tous des ordinateurs 15,6 pouces récents ou encore en vente. Nous préciserons cependant que les résultats reportés sont ceux que nous avons obtenus en Full HD pour tous. Pas dans la définition native de l’écran du Aero, de la 4K, on le rappelle à nouveau.
Justement, en 4K, bonjour les dégâts ! Les résultats ne sont plus du tout les mêmes. La RTX 2070 Super Max-Q et ses 8 Go de mémoire GDDR6 ont bien du mal à afficher les jeux avec nos réglages de test. Quelques exemples :
- The Division en Full HD en Ultra : 89,8 ips
- The Division en 4K en Ultra : 37,9 ips
- Rise of the Tomb Raider (DX11) Full HD à fond : 115,74 ips
- Rise of the Tomb Raider (DX11) 4K à fond : 42,07 ips
- Rise of the Tomb Raider (DX12) Full HD à fond : 114,63 ips
- Rise of the Tomb Raider (DX12) 4K à fond : 44,84 ips
On reste au-dessus du palier minimum de 30 images/seconde, qui garantit une fluidité convenable. On peut donc considérer, que la plupart du temps, ces deux titres (ou des jeux approchants) seront fluides. Mais pour nous qui sommes exigeants, si les 60 images par seconde ne sont pas atteintes, c’est rédhibitoire, nous ne pouvons pas assurer que jouer en 4K à des AAA s’avère confortable.
Bien entendu, les jeux anciens ou récents mais dont le moteur graphique n’est pas un gouffre à ressources tournent en 4K. Sans souci. Les scores varient même entre 100 et 160 ips suivant les titres, ce qui est plus que suffisant.
Par chance, la dalle AMOLED digère extrêmement bien (oui, oui) les descentes en définition. Donc, jouer en Full HD aux AAA se fera dans d’excellentes conditions, à tous les niveaux. L’image ne bave pas, il n’y a aucun gros défaut visuel : un fait suffisamment rare pour être souligné et mis au crédit de l’Aero… et de la technologie d’affichage de Samsung.
L’écran AMOLED est très très bon
Si seulement Gigabyte avait pu recouvrir ce bel écran, à bords fins, d’un revêtement un peu moins brillant ! Et pourtant, la marque assure l’avoir traité anti-reflets. Il faut souvent jouer avec l’inclinaison pour éviter que l’écran 15,6 pouces ne se transforme en miroir. Carton jaune.
On range toutefois le carton jaune une fois les mesures d’écran effectuées. Notre sonde est formelle : la fidélité des couleurs de cette belle dalle AMOLED est vraiment bonne. Gigabyte la certifie comme conforme à la norme « Pantone » et assure l’avoir calibrée à la sonde « X-Rite ». Nous confirmons. Le deltaE est à 1,06 (sRGB) ce qui est excellent (plus on approche de 0 mieux c’est). On est loin des premières mesures que nous avions faites lors des tests préliminaires et pour cause : un profil colorimétrique était venu jouer les trouble-fête. Quoi qu’il en soit, une telle valeur va ravir les photographes et les retoucheurs d’images toujours soucieux de voir à l’écran ce qu’ils obtiendront plus tard sur un autre dispositif de projection ou sur papier.
À lire aussi – Guide d’achat : comment bien choisir son PC portable gaming
Nous l’avions évoqué lors de nos premiers tests, la luminosité est le point faible de l’écran. Toute proportion gardée. La moyenne maximale grimpe à 391 cd/m2 avec une intensité maximale mesurée au bas de l’écran (405 cd/m2). Au centre, on culmine à 383 cd/m2. Au global, l’écran est 10% moins lumineux que ceux des PC portables gamers reçus ces derniers temps. Niveau contraste, il est parfait, c’est le propre de l’AMOLED. L’homogénéité est donc, elle aussi, parfaite et pointe à 0 : la meilleure note possible.
L’écran est donc excellent, seule la luminosité pèche un peu. Il faut dire que Samsung nous a habitués à des prestations de la techno AMOLED hors normes, sur les dalles de ses smartphones, presque toujours les meilleures de leur catégorie.
L’Aero a chaud, ventile, mais reste dans les clous
La photo ci-dessous dévoile les entrailles de la bête. On note que Gigabyte a pensé que les futurs acheteurs de l’Aero aimeraient sans doute le faire évoluer. La mémoire DDR4 est donc accessible et se change rapidement. Il y a aussi un emplacement vide pour un second SSD au format M.2 SATA III ou NVMe. Vous ne risquez donc pas de tomber en manque d’espace d’installation ou de stockage rapide.
Le système de refroidissement est bien identifiable, conséquent et compétent. Oui, par le passé Gigabyte n’a pas toujours été au point en la matière. La marque a même été l’une des plus mauvaises élèves que nous ayons rencontrée !
Mais cet Aero réalise une jolie prouesse thermique et acoustique. Ne vous méprenez pas : on l’entend lorsqu’on le pousse dans ses retranchements, cet Aero. Nous avons mesuré plus de 43,5 dB en mode « Normal ». Mais le bruit n’est pas aigu ou strident, ce qui le rend presque plus supportable surtout… avec un casque pour joueur sur les oreilles.
Trois profils de ventilation sont prédéfinis dans le Control Center de Gigabyte. On peut les activer d’un simple raccourci clavier, ou à partir de l’interface logicielle. Il est aussi possible d’en créer un, personnalisé. Passer un peu de temps dans l’interface peut se révéler utile pour appréhender et comprendre le comportement de chacun des profils et, surtout, leur incidence sur la thermie de la machine. Si vous vous sentez l’âme aventurière, vous pouvez tenter de les personnaliser un peu.
Toujours en mode « Normal », la configuration peut chauffer. Fort. Sous le boîtier, on monte jusqu’à 64°C par endroit, surtout en haut à droite de la prise d’air principale. Investir dans une plaque ventilée pour PC portable peut être une idée judicieuse si vous avez prévu de beaucoup solliciter l’Aero.
Sur le dessus du PC portable, la température au niveau des repose-paumes peut grimper jusqu’à 32,2°C. et jusqu’à 52,8°C au niveau du bouton de mise sous tension. La zone ZQSD, très utilisée dans les jeux, reste à bonne température tout le temps et ça, c’est bien.
Impossible de ne pas surveiller le comportement du processeur avec de tels relevés thermiques à l’extérieur du boîtier. Nous pensions trouver un Core i7 en pleine crise de throttling durant nos phases de stress, mais il ne s’est jamais laissé démonter. Le processeur Intel se maintient à sa fréquence nominale, de manière stable.
Même constat du côté de la carte graphique RTX qui, aussi bien en mode classique qu’après avoir subi un petit overclocking maison, a su rester dans des limites de températures sans baisse de régime. C’est vraiment très impressionnant, surtout quand on a connu les générations antérieures des PC portables Gigabyte haut de gamme.
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