Il y a deux ans, Google lançait le Nest Hub, un produit qui reprenait les fonctions de son enceinte Google Home et lui ajoutait un petit écran tactile. Cet appareil multifonction, conçu pour être commandé principalement à la voix, permettait pêle-mêle d’accéder à Assistant, de contrôler ses objets connectés, d’afficher vos photos et vidéos… Un cocktail de fonctions que ne nous avait pas tout à fait convaincus à l’époque.
Google remet le couvert avec une nouvelle version du Nest Hub, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur. Même design, même écran de 7 pouces (1024 x 600 pixels), mêmes boutons à l’arrière (volume et activation / désactivation du micro) … on est en terrain connu. Seul un œil attentif remarquera une différence subtile : la présence d’un nouveau capteur au-dessus de l’écran, entre les deux micros.
C’est pourtant ce capteur, que Google a baptisé Soli, qui apporte LA nouvelle fonction du Nest Hub. Il ne s’agit pas d’une caméra (comme sur le Nest Hub Max) mais d’un radar miniature, capable de repérer vos mouvements avec une grande précision… lorsque vos dormez. En combinant les données de Soli à d’autres capteurs (luminosité, micro…) et à des algorithmes entraînés, le Nest Hub est en mesure de découvrir à quelle heure vous vous endormez et vous réveillez, vos agitations nocturnes, les moments ou vous toussez… ou ronflez.
Depuis presque trois semaines, nous avons donc posé l’appareil sur notre table de nuit pour savoir si les mesures du Nest Hub étaient fiables et s’il était capable de nous aider à changer nos habitudes de sommeil.
Une détection efficace, mais…
Première constatation : ça marche bien ! À vrai dire, on doutait un peu de la précision de l’appareil. Mais force est de constater qu’il suffit de quelques étapes de configuration simples (orienter l’écran dans votre direction, sans obstacle, à hauteur du lit…) pour obtenir des mesures fiables de durée du sommeil.
Pour nous en assurer, nous avons les avons en effet comparées à celles d’une montre connectée Withings, et les résultats sont chaque jour identiques, à quelques minutes près. Bluffant ! Chaque matin, le Nest Hub fait donc un bilan de votre nuit, accessible depuis un nouveau menu « bien-être » dans son interface.
Il est possible de consulter la durée de votre sommeil, le temps que vous avez passé au lit avant de dormir et après vous être réveillé, votre rythme respiratoire… Mais aussi de découvrir si vous avez ronflé ou toussé.
On touche ici d’ailleurs à une première limite de ces fonctions de tracking : le micro du Nest Hub n’est pas en mesure de distinguer la toux ou les ronflements de ceux d’un.e éventuel.le partenaire avec qui vous partageriez votre lit. Il peut donc vous attribuer à tort des agitations nocturnes. C’est bien dommage.
Tous les résultats sont en tout cas présentés sur l’appareil de manière claire et synthétique, mais parcellaire. Pour consulter vos données, mieux vaut passer par votre smartphone et l’application Google Fit – dont l’emploi est de toute façon obligatoire – afin de découvrir des statistiques détaillées.
Au bout de quelques nuits d’analyse, le Nest Hub en sait assez sur vos habitudes pour tenter de vous conseiller. Il vous propose alors une « routine de coucher », en fonction d’un temps estimé de sommeil minimum et de vos habitudes de coucher et de réveil. Il vous livre aussi des « tips » ponctuels pour tenter de corriger vos mauvaises habitudes.
Des statistiques et fonctions sympathiques… Mais qui restent pour l’instant en retrait par rapport à ce que propose la concurrence, notamment Withings, par le biais de ses montres connectées ou de son dispositif Sleep Analyzer. Le Nest Hub ne sait, par exemple, pas distinguer les phases de sommeil léger et profond, ni, évidemment, capturer votre rythme cardiaque, contrairement à une montre que l’on porte toute la nuit.
Ce Nest Hub reste un Nest Hub
Quoi de neuf sur ce Nest Hub, mis à part le suivi de vos nuits ? C’est bien simple : pas grand-chose. L’écran dispose strictement des mêmes fonctions que la première version : on peut s’en servir comme hub pour piloter sa maison connectée – ampoules, caméras de surveillance, etc. Il bénéficie toutefois d’une compatibilité avec le nouveau protocole sans-fil Thread, qui promet de mieux faire dialoguer les objets connectés à l’avenir… Mais cette fonction n’est pas encore activée.
Il fait aussi office d’interface pour Google Assistant, toujours prêt à répondre à vos questions… avec plus ou moins de bonheur. Il affichera également vos plus belles photos, à condition, bien sûr, que vous stockiez vos clichés sur Google Photos.
On peut aussi évidemment lire – en apostrophant Assistant ou en utilisant sa fonction Chromecast – des émissions de radio, de la musique, ou des contenus vidéo (via Netflix, MyCanal ou Molotov, par exemple). Le son produit par l’enceinte est d’ailleurs tout à fait correct, même à plein volume. Le Nest Hub peut parfaitement servir d’enceinte d’appoint.
Le vrai problème, c’est que le Nest Hub souffre des mêmes maux que l’ensemble des produits du genre, qu’ils soient signés Google, Amazon ou Facebook : il s’agit d’un terminal fermé, extrêmement limité dans ses fonctions. Il est loin d’être aussi versatile qu’un smartphone ou une tablette, car il n’est pas possible d’y ajouter la moindre application supplémentaire, d’étendre ses fonctions à sa guise : il faut se contenter de celles que Google et ses partenaires ont prévu.
Il faut à cela ajouter sa relative lenteur. Que c’est long et parfois pénible de naviguer dans ses menus ! Il faut par exemple bien trois ou quatre secondes pour accéder à vos données de sommeil depuis l’écran d’accueil.
Le Nest Hub compense ses défauts avec un tarif peu élevé : 99 euros. Ce qui est, finalement, le prix d’un radio réveil très haut de gamme. Mais attention, Google l’a annoncé : le tracking du sommeil, pour l’instant gratuit, ne le sera pas éternellement. Dès l’année prochaine, il faudra passer à la caisse… et nous ne connaissons pas encore le montant que l’entreprise demandera. Mieux vaut donc réfléchir à deux fois avant de craquer pour cet appareil.
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