On ne l’attendait pas de sitôt, mais l’avènement de la puce M3 a précipité sa mise à jour. Quelques mois seulement après un Macbook Pro M2 très remarqué, Apple a levé le voile sur une nouvelle version de son PC portable, équipé de la toute dernière puce M3 cette fois-ci. Que vaut vraiment cette nouvelle itération ? La plus puissante des puces du SoC Apple Silicon fait-elle preuve de réels progrès ? Qu’est-ce que ça change concrètement pour l’utilisateur d’un MacBook ? Afin d’en avoir le coeur net, nous avons testé le MacBook Pro 14 dans sa version la plus musclée, celle qui le voit embarquer une puce M3 Max.
Ce joli bébé, à plus de 5 260 euros s’il vous plait, est une machine d’exception, destinée à un public averti ou professionnel. Il n’en demeure pas moins un cas d’étude intéressant, afin de juger du niveau technique atteint par Apple et de ce qui pourrait arriver sur des MacBook plus abordables au cours des prochaines mises à jour. Après une semaine de test intensive et des passages répétés sur notre banc d’essai, voici le test du plus puissant des ultraportables d’Apple.
Un nouveau châssis sans traces de doigts, ou presque
Si Apple a beaucoup parlé de sa nouvelle puce M3 et de la déclinaison M3 Max qui nous intéresse ici plus particulièrement, il ne s’agit pas pour autant de la seule nouveauté de ce MacBook 14. Son design aussi a évolué, du moins très légèrement. Pas de changement de forme à l’ordre du jour, il s’agit du même bloc rectangulaire de 1,6 kg aux mêmes bords arrondis qu’auparavant. Non, cette fois Apple a travaillé sur la surface de son châssis avec une mission précise en tête : réduire les traces de doigts qui font rarement bon effet.
Pour y parvenir, la firme de Cupertino a opté pour un procédé « révolutionnaire ». Réservé au coloris noir sidéral il s’agit d’une nouvelle finition obtenue grâce à un procédé chimique qui a lieu lors de l’anodisation du châssis en aluminium. Il ne s’agit donc pas d’un nouveau type de revêtement mais bien d’un traitement lors de la conception qui change très légèrement la sensation au toucher, notamment sur le trackpad, mais qui a aussi pour conséquence de réduire les traces de doigts. Sur ce point, le nouveau procédé porte ses fruits sans toutefois faire de miracles. Si le gros des traces de doigts disparaît, certaines persistent. Néanmoins, le résultat est plutôt satisfaisant, surtout lorsqu’on le compare au coloris minuit d’un MacBook Air, par exemple.
Une fois le MacBook ouvert, on retrouve l’habituel clavier Magic qui remplace le regretté « papillon » à la frappe plus dynamique, mais aux soucis de fiabilité largement documentés. Les habitués de la marque retrouveront donc un design connu, particulièrement soigné et doté d’un rétroéclairage au poil, réglable dans les paramètres de MacOS Sonoma.
L’écran, toujours un sans faute
L’évolution du côté de l’écran est assez subtile en revanche. Le Macbook Pro M3, quelle que soit sa taille (14 ou 16 pouces) bénéficie d’un écran Liquid XDR Retina. Derrière cette technologie « Extreme Dynamic Range », particulièrement vantée par la marque, se cache plus simplement une dalle IPS secondée par un filtre mini-LED. D’une diagonale de 14,2 pouces et d’une définition de 3 024 x 1 964, l’écran offre un excellent rendu, notamment en termes de luminosité. C’est sur ce point uniquement que l’écran du MacBook Pro évolue. Celle-ci a été mesurée à 577 cd/m2 en moyenne, soit une valeur très proche des 600 cd/m2 annoncés par le constructeur. Le pic lumineux, lui, peut atteindre 1 600 nits sur certains contenus HDR, ce qui place l’écran du MacBook Pro parmi les tous meilleurs du marché. Enfin, l’ultraportable se repose sur la technologie ProMotion pour faire varier la fréquence d’affichage de 24Hz à 120 Hz.
Côté fidélité des couleurs et angles de visions, le bilan est aussi excellent. Notre 01Lab a mesuré un Delta E moyen de 2,95. Rappelons qu’en dessous de 3, l’œil humain n’est plus en mesure de constater les dérives colorimétriques. Quant aux angles de vision et à la gestion des reflets, Apple, comme à son habitude, a fait du très bon boulot ce qui devrait permettre aux utilisateurs du MacBook Pro 14 (2023) de travailler en terrasse les jours ensoleillés.
En faisant légèrement évoluer sa dalle, Apple améliore un autre aspect de son ordinateur portable de référence. La question est désormais de savoir quand la marque californienne se décidera à passer à un écran OLED, prochaine étape attendue, pour ne pas dire espérée des utilisateurs de MacBook Pro et prochain palier nécessaire pour porter le l’ultraportable d’Apple un cran plus loin.
M3 Max : des performances dingues
16 coeurs pour le CPU, 40 coeurs pour le GPU et jusqu’à 128 Go de mémoire unifiée, les caractéristiques techniques de la puce M3 Max ont de quoi décrocher la mâchoire. Pour autant une fiche technique, même alléchante, ne vaut pas grand-chose tant que la machine qu’elle décrit n’a pas été confrontée à la réalité. Dans notre cas, nous avons suivi notre procédure de test habituelle, celle qui avait été utilisée pour juger des performances du MacBook Pro 14 M2 Max, en début d’année. Une seule différence est à noter : le benchmark Cinebench a également été réalisé sur la version R24, qui n’était pas disponible au moment de la sortie du prédécesseur de ce MacBook Pro.
Comme nous l’avions noté lors de la publication des premiers résultats de tests du MacBook Pro 14 M3 Max, le terme « monstrueusement rapide » n’est pas usurpé. La nouvelle puce M3 Max gravée en 3 nm offre d’excellents résultats sur Geekbench 5 et 6. L’outil qui permet de calculer la puissance calcul en single core et Multi-core affiche des résultats nettement à la hausse par rapport au M2 Max, entre 8% et 20% selon les tâches exécutées. Ces résultats sont d’autant plus étonnants que lors de la présentation de la puce M3, Apple l’a surtout comparée à la puce M1 ou aux processeurs Intel des derniers MacBook à en être équipés. Voir un tel écart de performance avec la puce M2 Max est donc pour le moins surprenant.
Ainsi, le MacBook Pro 14 M3 Max est non seulement le plus puissant des MacBook, il dépasse aussi ou fait jeu égal avec certains PC gamer équipés de Core i7 ou de Ryzen 9 d’AMD. Côté SSD, c’est aussi très bon. Notre modèle de 2 To a été flashé à 8,4 Go/s en lecture et 4,2 Go/s en écriture. Côté performances graphiques, le gain en puissance est tout aussi important et ne peut être résumé à l’ajout d’une paire de cœurs.
Sur Baldur’s Gate 3, qui nous a accompagné tout au long de ce test, les performances sont très largement supérieures à ce que nous constatons habituellement sur notre MacBook Air en M2. Tous les paramètres peuvent être poussés à leur maximum sans que l’expérience de jeu ne soit dégradée. Idem sur Lies of P, qui peut être joué au niveau de performance le plus élevé, de manière tout à fait fluide.
Est-ce à dire que le MacBook Pro 14 M3 Max peut être considéré pour le jeu ? Sur le seul critère des performances, le M3 Max a tout ce qu’il faut pour faire tourner des jeux AAA, il reste sans doute à régler la question du catalogue et de la volonté d’Apple d’aller sur ce terrain-là. Preuve en est, la difficulté de trouver un jeu digne de ce nom pour juger des capacités de notre machine à gérer le ray tracing. Enfin, pour l’anecdote, il est intéressant de souligner que la conception de cette puce M3 Max a une paternité européenne. Bien entendu, elle a été pensée à Cupertino avant d’être fabriquée par TSMC, mais entre ces deux étapes, pour la première fois, le Silicon Design Center de Munich a joué un rôle déterminant en s’occupant de la partie “power management” et connectivité de la dernière puce maison.
Autonomie : sans rival aucun
Le Macbook Pro 14 M2 Max tenait déjà lieu de référence en matière d’autonomie dans la catégorie avec des résultats très au-dessus de la moyenne. La nouvelle puce M3 Max gravée en 3 nm ainsi que les optimisations logiques d’un SoC désormais bien connu devaient pousser l’endurance du nouveau venu un peu au-delà des limites précédemment atteintes.
Sur ce point précis, Apple a visiblement choisi de donner la priorité à la gestion de la vidéo sur ce nouveau modèle. Précisons tout d’abord que les valeurs d’autonomie relevées par notre 01Lab sont conformes à ce que le fabricant avait annoncé. Conformes ou supérieures. La surprise cependant vient du fait que le test d’autonomie polyvalente de notre MacBook Pro 14 M3 Max (réalisé plusieurs fois) affiche des résultats légèrement inférieurs au MacBook Pro 14 M2 Max. Notre machine de test dépasse toujours les 15h annoncées, mais finit sa course 47 minutes plus tôt que son prédécesseur. Parallèlement, la puce M3 Max donne des résultats nettement supérieurs sur notre test d’autonomie vidéo. Là ou le MacBook Pro 14 sous M2 dépassait tout juste les 11h, la nouvelle livrée atteint presque 13h, soit 2 heures de mieux dans l’exercice le plus exigeant.
Finalement, en matière d’autonomie, le seul rival de ce MacBook Pro 14 M3 Max n’est autre que son prédécesseur, sous M2 Max. Car pour le reste, la comparaison est plus que déséquilibrée. Un chiffre tiré des statistiques de notre 01 Lab permet de prendre la mesure de l’écart qui sépare les MacBook de leurs rivaux sous Windows. L’autonomie vidéo du MacBook Pro 14 M3 Max est 74,3% plus élevée que celle de tous les ordinateurs portables passés par le labo de 01net.com au cours des 12 derniers mois. Certes, ce chiffre est symbolique dans la mesure où il dépend des différentes références de PC portables qui ont été testées, mais il n’en demeure pas moins symptomatique de la différence qui sépare l’Apple Silicon du reste de la mêlée.
À cette endurance, il faut également ajouter une capacité à refaire le plein de batterie plus rapidement que ses concurrents (32,3% plus rapidement, en moyenne, selon notre 01Lab). Et de fait, notre test de charge confirme cette donnée en précisant qu’il faut moins d’1h30 (1h26 précisément) pour charger complètement l’accumulateur du MacBook Pro 14 et ainsi repartir pour de longues heures d’utilisation. De manière plus spécifique, la partie consommation de la puce M3 a été le sujet d’un travail d’optimisation poussé, dévolu en partie aux ingénieurs européens d’Apple situés au Silicon Design Center de Munich. Ainsi a-t-on appris qu’à performance égale la puce M3 consommait deux fois moins de Watts que la M1.
Travailler, monter et jouer avec un MacBook Pro
Il va sans dire, compte tenu de la puissance de l’engin, que les tâches basiques ne posent aucun souci au MacBook Pro 14 M3 Max. La rapidité avec laquelle MacOS Sonoma exécute les actions les plus simples est sidérante et c’est tout à fait normal pour une machine à plus de 5 000 euros. Pour titiller un minimum le nouveau MacBook Pro 14, il faut le soumettre à des actions plus gourmandes. Pour cela, nous avons eu recours aux applications incontournables de la Creative Suite d’Adobe, à savoir Photoshop, et Premiere Pro. C’est sur ce dernier que nous avons enfin réussi à entendre les ventilateurs (en dehors de nos sessions de jeu bien sûr) de notre machine dans un autre contexte que celui d’un stress test. Mais là encore, si le MacBook devient légèrement plus bruyant lorsqu’on lui demande d’exporter un gros projet en 4K, il s’exécute en quelques dizaines de secondes, contre plusieurs minutes sur un MacBook Air M2 ou même un MacBook Pro 14 M2 Pro.
Enfin, il est une utilisation qui ne fait guère l’objet de tests mais qui mérite pourtant qu’on s’y attarde. En effet, dans la limite évidente de la longueur de sa diagonale, le MacBook Pro 14 M3 Max est un excellent compagnon pour visionner des films et des séries. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il parvient à combiner une excellente image, fidèle qui plus est en termes de colorimétrie comme nous l’avons indiqué précédemment, à une partie audio tout simplement étonnante compte-tenu de son gabarit. Sur ce dernier point, le dernier-né de la gamme n’a pas spécialement évolué, mais il nous semblait nécessaire de souligner les prouesses de ses quatre woofers et de ses deux tweeters. Apple de son côté met en avant la compatibilité avec la technologie Spatial Audio. Nous n’irons pas jusqu’à conseiller de visionner vos contenus Dolby Atmos sur votre MacBook Pro, mais lorsque l’occasion se présente ou qu’il n’y a pas d’alternative, l’ultraportable de d’Apple sait se montrer au niveau.
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