Lenovo est l’inventeur du PC portable hybride tel qu’on le connaît aujourd’hui. D’ailleurs, il portait le nom de Yoga et c’est lui qui a donné son nom à la gamme de convertible du constructeur chinois. Depuis plusieurs années, Lenovo tente de décliner ces Yoga en différents formats parfois exotiques mais, il n’y a que lorsque le chinois revient aux fondamentaux qu’il tire son épingle du jeu. Exemple ? Le Yoga 920 était un très bon PC, le C930 qui lui a succédé et qui était plus un concept qu’autre chose, n’a pas su nous convaincre.
Sur le papier, le modèle C940 que nous avons reçu en test à tout pour faire un carton. Du processeur Intel de dernière génération à l’écran 13,9 pouces en passant par la batterie, tout est homogène. Même le tarif affiché sur l’étiquette, qui est de 1550 euros. De quoi bien le positionner sur un segment où la concurrence fait pourtant rage. Mais Lenovo semble confiant. A raison ?
On commence ce test par un petit rappel. Il existe deux types de PC portables hybrides. Les 2-en-1, dont le clavier et l’écran peuvent se séparer, tel le Surface Book de Microsoft ; et les convertibles. Le Yoga C940 rentre dans cette seconde catégorie car son écran 13,9 pouces tactile est solidaire de la partie clavier. Mais comme il est monté sur une charnière centrale qui lui permet d’effectuer une rotation à 360°, on peut utiliser la machine de quatre manières différentes.
- En mode PC portable classique, l’écran tourné vers vous, le clavier sous les doigts.
- En mode tente (comme ci-dessous), on utilise le doigt (ou un stylet) et l’interface tactile de Windows 10 pour piloter la machine.
- En mode stand ou présentoir, les touches du clavier reposent contre la table, l’écran est tourné vers vous. Même chose, là aussi, ce sont les doigts et/ou le stylet qui sont mis à contribution pour naviguer.
- En mode tablette, l’écran se positionne au dos du clavier. On empoigne le Yoga C940 à pleine main et on s’en sert comme d’un iPad Pro grand modèle.
De belles finitions et ce qu’il faut en connecteurs
A la première prise de contact avec le Yoga C940, le ton est donné. C’est une machine qui est faite pour voyager. Son boîtier est façonné en alliage métallique, solide, agréable sous les doigts, un gage de résistance aux périples et aux éventuels mauvais traitements involontaires. Comme beaucoup de PC portables du constructeur, il affiche une teinte à mi-chemin entre le gris anthracite et le chocolat cuivré qui lui va plutôt bien.
Les mensurations de cet ultraportable sont un peu plus importantes que les standards actuels. Notre pied à coulisse affiche précisément 1,78 cm d’épaisseur au plus haut (Il est donc 26% plus épais que la moyenne) et la balance annonce 1,38 kilo (soit un poids 16% plus lourd que la moyenne). Cela ne l’empêche pas d’être un vrai nomade. Seul point noir : le chargeur pèse plus de 400 grammes et se montre assez volumineux. Cependant, il délivre une puissance de 65 watts et la machine en consomme jusqu’à 60 lorsque vous la titillez. Mais, comme nous le verrons plus tard, prendre le bloc secteur avec soi n’est pas toujours obligatoire.
Un rapide tour du boîtier nous apprend que la connectique est sommaire mais suffisante. Lenovo n’a pas misé sur le tout USB Type-C et c’est heureux. Il y a toutefois deux prises de ce type, l’une destinée à recharger la batterie par exemple, l’autre pouvant alors officier comme sortie vidéo grâce au renfort du Thunderbolt 3. Un port USB 3.0 plein format est aussi de la partie, tout comme une prise audio qui combine l’entrée micro et la sortie audio. Tout ce petit monde est condensé sur le côté gauche de la machine, on aime.
Sur le flanc droit, il n’y a que le bouton de mise sous tension, situé très haut. Ainsi, il n’y a aucune chance que vous le heurtiez – provoquant une extinction inopinée de la machine – lorsque vous utilisez une souris externe.
Pour les connexions à la Toile, sans surprise, c’est Wi-Fi obligatoire. Le module présent supporte la dernière norme, le Wi-Fi 6. Vous êtes paré pour les transferts à grande vitesse.
Clavier, touchpad et stylet : vous le pilotez comme vous le voulez
Nous évoquions plus haut qu’il était possible d’utiliser un stylet sur la dalle de l’écran. Lenovo en livre un avec la machine, il se cache en haut à droite, près de la charnière. Ce crayon 2.0 peut tout à fait se substituer au doigt ou au touchpad lorsque vous utilisez la machine en mode PC portable.
Il sera même un excellent allié dans les autres modes d’utilisation et, pour éviter que vous ne le perdiez, Lenovo a eu la très bonne idée de lui trouver une place discrète dans le boîtier. Ce stylet se recharge par le biais de deux petits connecteurs, directement sur la batterie principale. Bien que plus fin qu’un Apple Pencil ou encore une Surface Pen, son corps tient bien en main et la glisse sur la dalle est agréable.
Il est possible de paramétrer les deux petits boutons via l’interface logicielle dédiée pour qu’une fois pressés, ils fassent office de gomme ou que le trait puisse être épaissi/aminci à la volée.
Dessiner, faire des croquis ou même prendre des notes directement depuis l’écran -et à condition de disposer des applications appropriées-, le stylet est à l’aise pour tout. Seul le détourage ultra précis sera peut-être parfois un peu laborieux, mais pour le gros oeuvre en imagerie, il suffit amplement.
Si vous êtes peu à l’aise avec le stylet, le touchpad se fera un plaisir de voler à votre secours lorsque vous utilisez le Yoga C940 en mode PC portable. Sa surface est bien proportionnée, la glisse y est agréable et elle réagit bien aux manipulations à plusieurs doigts. Par défaut, la sensibilité du curseur n’est toutefois pas assez élevée, mieux vaut l’augmenter.
Le clavier rétroéclairé est, pour sa part, un modèle classique de Lenovo. Les touches ne sont pas tout à fait carrées car elles optent pour une forme en arrondi sur le bord inférieur. Elles sont de bonne taille (sauf la touche Entrée, c’est agaçant !) et tombent bien sous les doigts. Nous les avons toutefois trouvées un peu bruyantes. Elles émettent un cliquetis assez marqué mais rien de rédhibitoire.
On salue l’effort fait par Lenovo pour que le clavier puisse bien occuper tout l’espace du plateau. Il a pour cela déporté le système audio dans la charnière de l’écran.
Luminosité correcte, taux de contraste élevé et colorimétrie… catastrophique
C’est la tendance : on rabote les bords sur les dalles des PC portables. Lenovo suit la mode et est parvenu à réduire au maximum les bords noirs de feu son écran 13,3 pouces pour gagner en surface d’affichage. Ainsi, c’est une dalle de 13,9 pouces qui est embarquée dans le boîtier. Pas de changement de définition toutefois : on reste en Full HD et c’est très bien comme ça !
Dalle tactile oblige, le revêtement brillant est de rigueur et, ici, c’est un vrai miroir. Il accroche tous les reflets et tous les parasites lumineux pouvant provenir de fenêtres environnantes. Heureusement que sa condition d’hybride le dote d’une charnière qui offre la possibilité de faire varier l’angle d’ouverture, cela permettra de limiter en partie les « dégâts ».
Vous pourrez aussi pousser la luminosité de la dalle pour travailler en terrasse ou dans un open space trop éclairé. Nous avons mesuré une valeur maximale moyenne à 343 cd/m2 et un pic à 361 cd/m2 en haut à droite de la dalle. C’est correct, sans plus. Le taux de contraste dépasse en revanche les 1860:1, une sacrée bonne valeur que nous ne croisons pas souvent. Et pour couronner le tout, l’homogénéité est vraiment excellente, avec une valeur de 0,009.
Une dalle brillante passe encore. Une luminosité un peu juste aussi, ce ne sera pas le premier et encore moins le dernier. Non, le vrai point faible de l’écran du Lenovo, c’est son non-respect des couleurs. Le Delta E est de 4,84 et c’est le pire que nous ayons mesuré sur les hybrides jusqu’à présent (la moyenne se situe à 2,7). Et ce sont les rouges les coupables puisqu’ils sont prédominants et éclipsent les bonnes prestations des verts et des bleus. La température générale des couleurs est comprise entre 6700K et 7200K au lieu des 6500K réglementaires. Le gamma, pour sa part, crève le plafond avec des valeurs supérieures à 2,3 quelles que soient les niveaux de gris.
Si cela ne gênera pas les yeux les moins aguerris ou peu à cheval sur la justesse et la précision de couleur, les photographes et autres amoureux de l’image trouveront à redire. C’est bien dommage parce que cet hybride abrite une plate-forme qui est à la fois à l’aise pour les applications traditionnelles et les plus spécialisées, comme celles de retouche par exemple.
Nouvelle démonstration de force des processeurs Intel Ice Lake
Nous l’évoquions en introduction, ce Lenovo Yoga C940 fait appel à la toute dernière génération de puces Intel. Nous parlons des modèles Ice Lake gravés en 10 nm (contrairement aux Comet Lake, gravés en 14 nm qui sont aussi de dixième génération) et dont la partie graphique a été améliorée.
A bord se trouvent donc un Intel Core i7-1065G7 qui profite du meilleur des contrôleurs graphiques Iris Plus, 16 Go de mémoire de DDR4 et 512 Go de stockage sur SSD (NVMe). Nous avons confronté cette plate-forme à plusieurs autres, de générations Intel et AMD plus ou moins récentes voire équivalentes, et dont les prestations sont à découvrir ci-dessous.
Voir le graphique des scores PC Mark 10 en plein écran et avec les animations
On remarque assez vite que le Yoga C940 (en bleu nuit) fait un peu mieux que le Dell XPS 13 classique de fin 2019 (turquoise). Il est aussi au coude à coude avec le Surface Laptop 3 13 pouces (violet) et aussi avec ses concurrents directs, le Dell XPS 13 2-en-1 version 4K (jaune) et son pendant Full HD (vert), équipées presque à l’identique
Sur le versant graphique, pas de surprises. Le Lenovo Yoga C940 (toujours en bleu nuit) fait jeu égal avec le dernier Surface Laptop de Microsoft sur les tests théoriques.
Voir le graphique des scores 3D Mark (Cloud Gate Graphics) avec les animations
Nous nous sommes amusés à faire tourner quelques jeux sur le Yoga C940. Seuls les titres dont les moteurs graphiques ne sont pas très gourmands en ressources passent allègrement sans avoir besoin de baisser la définition de l’image ni les niveaux de détails. Toutefois, pour attaquer du AAA daté d’un an ou deux, c’est de la HD (720p) avec un réglage des détails en Moyen voire Bas qu’il nous a fallu sélectionner dans les options graphiques, sous peine d’assister à une magnifique soirée diapo.
Quels que soient les scénarios d’utilisation ou de stress que nous avons pu faire subir au Lenovo, on notera toutefois que le processeur est resté droit dans ses fréquences. Il n’a jamais été victime de throttle, avec même la possibilité de jouer avec le mode Turbo alors que les charges de calcul étaient importantes et auraient dû vraiment faire chauffer très fort ses circuits.
Le constructeur a bien travaillé sa copie du côté de la dissipation thermique interne et, à l’extérieur, c’est pareil. Le maximum relevé s’élève à 42,3°C sous la machine (T. ambiante à 22,1°C) quand le repose-main, lui, reste à 28°C. Enfin, côté nuisance sonore, c’est un sans-faute : 33,5 dB maximum en stress intense. Chapeau Lenovo.
Le Lenovo Yoga C940 est le plus endurant des hybrides
Lors de notre test du Yoga 920 en 2018, cette machine nous avait impressionnés par son endurance record pour un convertible. Le C940 marche dans les pas de son aîné avec de très bonnes prestations dans nos protocoles de tests. Comme vous le voyez sur notre graphique, le Yoga (en bleu nuit) tient entre 10 et 11 heures selon les scénarios d’utilisation, avec une luminosité d’écran réglée à 200 cd/m2 et le Wi-Fi activé.
Voir le graphique des scores d’autonomie du Lenovo Yoga C940 et de ses concurrents en plein écran
En matière d’autonomie polyvalente, il n’a pas de concurrents dans le monde des PC sortis entre fin 2019 et début 2020 pour l’heure. Même les derniers MacBook sont battus.
En streaming vidéo, le Yoga pulvérise même la concurrence, y compris le très bon MacBook Pro 13 2019 qui n’est certes pas un hybride, mais l’une des machines les plus endurantes dans la catégorie ultraportable, tous formats confondus.
Il est toutefois bon de noter que la machine met du temps à se recharger. Pour atteindre 50% de charge, il lui faut plus d’une heure et vingt minutes et elle fait le plein en plus de 3 heures.
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