Lenovo – un peu comme HP – est arrivé assez tard sur le segment des PC portables pour joueurs. Historiquement c’est sa filiale Medion qui se chargeait de produire des machines pour faire tourner les jeux vidéo, mais, depuis plusieurs années maintenant, Lenovo a repris le flambeau. Sont donc nés les Legion, des PC de bureau, mais aussi nomades qui veulent venir se confronter aux Alienware de Dell, aux ROG d’Asus et à toute la ribambelle d’Acer Predator ou encore d’Omen HP.
Le modèle 17,3 pouces que nous avons testé est issu de la toute dernière collection Legion. Il n’est pas disponible en tant que tel dans le commerce, mais des versions aux caractéristiques différentes, affichant un prix plus ou moins élevé sont disponibles. Ainsi, toutes nos remarques concernant l’ergonomie, la qualité de l’écran, le confort d’utilisation et même dans une certaine mesure, l’efficacité de la ventilation peuvent tout à fait être adaptées à tous les ressortissants de la gamme.
Nous ne nous étendrons en revanche pas sur les performances. Pas la peine de vous faire rêver (ou cauchemarder) en vain. Sachez toutefois que si d’aventure, le Y740-17lRHg (81UJ001CFR) devait un jour pointer le bout de son clavier sur les étagères, il serait, selon Lenovo, commercialisé aux alentours de 3600 euros.
Lenovo avait promis de verser dorénavant dans « le simple, mais efficace » sur l’ensemble de ses PC. Nous ne pensions pas que cela s’appliquerait aussi aux gamers de la famille Legion. C’est pourtant le cas : pas de lignes folles, ni de boîtier truffé d’illuminations à gogo (il y en a quelques-unes, mais rien d’ostentatoire). Sans doute vieillissons-nous un peu, mais ça fait parfois du bien de ne pas avoir un arbre de Noël sous les yeux et les doigts.
Sur le boîtier de ce puissant mastodonte 17,3 pouces, c’est le gris anthracite qui est à l’honneur. Une couleur que l’on retrouve aussi sur le clavier. Le seul élément un peu brillant, c’est la charnière de l’écran. Le dos de l’écran conserve la couleur, mais se compose d’un alliage métallique et il est frappé du nom de sa famille.
En main, l’alliage (sans doute à base de magnésium et ABS) qui compose la partie clavier confère à la structure une bonne robustesse. Il s’en dégage une sensation de confiance, c’est appréciable pour une machine qui peut coûter plusieurs milliers d’euros.
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Un rapide tour du propriétaire nous apprend que la connectique est peu présente sur les côtés et bien plus à l’arrière. C’est très bien, surtout pour un PC qui a vocation à remplacer une machine de bureau. On ne se prendra pas les mains dans les câbles et ceux qui n’ont pas vocation à être connectés/déconnectés sont isolés.
Ainsi, sur les flancs, seule une prise USB 3.0 est présente à droite. Une prise USB Type-C, accompagnée de la connectique audio, se trouve à gauche.
Tout le reste est à l’arrière (sorties vidéo HDMI et miniDP, réseau, 2 x USB 3.0), y compris le connecteur d’alimentation . Dans ce dernier cas, il s’agit d’une prise propriétaire à laquelle on vient brancher le gros bloc de 960 grammes.
– L’adaptateur délivre une puissance de 230 watts, et le Legion peut en consommer jusqu’à 218 lorqu’on sature ses composants au maximum.
Puisque nous sommes sur la balance et à la toise, précisons que le Legion 17,3 pouces pèse 3 kilos, que son épaisseur est de 3,2 cm au plus haut et qu’il reprend pour le reste des mensurations classiques (41,3 x 30,4 cm).
Pas vraiment nomade, l’animal, mais nous nous en doutions. D’ailleurs, parlons tout de suite de l’autonomie mesurée sur la batterie : presque 3 heures dans nos deux scénarios de test (streaming vidéo et utilisation polyvalente, écran à luminosité réduite et Wi-Fi activé). Cela laisse la possibilité de regarder un film ou de surfer dans le canapé, alors que l’adaptateur est resté dans le bureau. Pour jouer, en revanche, c’est branchement obligatoire sinon votre partie ne sera que de très courte durée.
Clavier : une disposition exotique mais pratique
Le clavier du Legion n’est pas celui que nous nous attendions à trouver sur une machine de gaming. Son toucher et la morphologie des touches sont très proches de ce que l’on trouve sur les Ideapad de la marque, les PC portables plus grand public et moins « orientés » jeux vidéo.
Mais rassurez-vous, il s’agit bien d’un clavier gaming. Silencieuses, les touches s’illuminent de mille feux et toutes les teintes sont à régler à l’aide du logiciel maison. Comme celles des bandes de LED latérales.
La disposition des touches n’est pas tout à fait la même que sur une machine classique. En témoigne la place des flèches directionnelles : elles sont situées juste en dessous du pavé numérique et non à côté. D’autres boutons ont aussi déménagé pour éviter de se retrouver dans le champ de frappe des joueurs. Il y en a même dédiés à des utilisations purement jeux vidéo, l’un d’eux permet, par exemple, de lancer un stream.
Une fois qu’on l’a pris en main, le clavier fait preuve d’une bonne efficacité. Toutefois, vu que le Legion Y740 n’est pas voué à beaucoup voyager, un clavier externe risque bien de le remplacer, à plus ou moins court terme.
Ecran Full HD à grande vitesse
L’écran 17,3 pouces du Y740 ne colle pas tout à fait aux standards esthétiques actuels. Mais que font ces gros bords en plastique autour de la dalle ? Nous n’étions plus vraiment habitués à en avoir d’aussi larges sous les yeux. A l’heure de dalles dites « sans bords », ce parti-pris est étonnant.
Pour se faire pardonner, Lenovo a eu la bonne idée d’éviter d’équiper son monstre d’une dalle 4K et ce, malgré la présence d’une puissante carte graphique Nvidia (voir plus bas). Le 17,3 pouces présent est mat, offre une définition d’image Full HD et sa fréquence de rafraîchissement grimpe à 144 Hz. Les amateurs de jeux de tir vont apprécier la réactivité de l’affichage et les autres, parviendront sûrement à percevoir la différence dans leurs titres favoris entre cet écran et leur vieux moniteur.
Même les passionnés d’images justes pourront trouver leur compte avec le Y740. La précision des couleurs (deltaE) a été mesurée à 2,63 (plus on approche de 0 mieux c’est). Une valeur qui le positionne plutôt dans les bons élèves par rapport à ses concurrents testés à la rédaction ces derniers temps. On note toutefois que la température des couleurs se situe plus aux alentours des 6700K contre les 6500K réglementaires, avec des rouges qui ont tendance à être un peu déformés. Cependant, nous avons déjà vu bien pire sur des PC portables commercialisés à des tarifs voisins ou même plus élevés donc, on lui pardonne.
Visualiser le graphique en plein écran
Ce qui pardonne moins en revanche, ce sont nos mesures de luminosité et de contraste. La première s’élève à 279 cd/m2 en moyenne maximale, avec un pic à 322 cd/m2 au centre. Pas terrible. Le contraste remonte un peu le niveau, et dépasse les 1170:1. L’homogénéité globale de la dalle est de 0,037 ce qui dénote d’une cohérence assez bonne. Au global, nous attribuons la note de 3,5/5 à cet écran, sauvé par son taux de rafraîchissement.
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Puissance de feu au rendez-vous
Avec la configuration reçue à la rédaction, le Y740 est, comme on le dit dans le monde de l’auto, le modèle suréquipé. Il convient largement pour les jeux mais pour aussi pour le montage vidéo, la retouche photo ou tout travail créatif numérique.
Entre le processeur Intel Core i7-9750H, les 32 Go de mémoire (utiles uniquement pour le montage vidéo), le stockage de 1 To sur SSD et 1 To de disque dur et la carte graphique GeForce RTX 2080 Max-Q de Nvidia, Lenovo n’a pas lésiné sur les moyens pour nous en mettre plein les yeux.
Visualiser le graphique en plein écran
C’est donc sans trop de surprise que le Legion est à l’aise dans tous les scénarios. Le score obtenu sous PC Mark 10 le classe dans les cinq meilleures machines reçues ces derniers mois à la rédaction.
Pour les plus accrocs aux scores et autres valeurs numériques, sachez que dans le test 3D Mark le Legion Y740 marque 116930 (Graphics Cloud Gate), 92461 (Night Raid Graphics) ou encore 7995 (Time Spy) points. Dans le vieillissant, mais toujours aussi efficace Heaven Benchmark, en mode Custom (avec la Tesselation poussée presque à fond), ce mastodonte génère plus de 84,3 ips. Tout cela est de bon augure pour les tests applicatifs dans les jeux.
Visualiser le graphique en plein écran et animé
Dont acte. Le Legion Y740 parvient à afficher presque 95 images par seconde dans The Division (premier du nom) et plus de 125 ips dans Rise of the Tomb Raider en DX12 avec tous les détails graphiques poussés au maximum. Dans les jeux les plus anciens, nous avons relevé jusqu’à 371 images par seconde débitées par la 2080 Max-Q.
En clair, si vous êtes un grand amateur de frags dans CS : GO ou le dernier Call of’ voire Apex ou encore Fortnite, vous n’avez aucun souci à vous faire. La puissance de la configuration associée à la rapidité de l’affichage va vous permettre de finir dans les premiers du tableau… sous réserve que le skill suive. Mais, en la matière, le Legion ne peut rien pour vous.
Pour les plaisirs en solo, plein de belles textures et de polygones complexes, le Legion fait un joli carton et se montre à la hauteur des AAA actuels et de ceux des deux ans à venir. Au moins.
Chauffe assez bien maîtrisée, mais du bruit
Reconnaissons-le, le Legion s’est montré tout à fait constant dans ses prestations lors de nos tests. Nous avons analysé le comportement de son processeur et de la carte graphique avec une montée en charge progressive puis, beaucoup plus brusque. L’un comme l’autre enclenchent bien leurs modes Turbo et parviennent à les tenir assez longtemps lorsque la charge est incrémentielle.
En stress brutal, la puce 3D se cale à sa fréquence nominale et ne bouge plus, comme scotchée. Le processeur Intel, lui, parvient à tenir la barre au-dessus des 2,6 GHz sur chacun de ses coeurs pendant plus de 6 minutes. Puis, ensuite un léger effet de throttling apparaît. On passe de 2,6 à 2,47 GHz de façon assez régulière pendant plus de 4 minutes. Mais la puce ne descend jamais en dessous de cette vitesse, on salue la prestation.
Le mercure, à l’intérieur du Legion Y740, peut vite grimper, mais cela ne se ressent pas beaucoup sur le boîtier. Les repose-paumes demeurent à bonne température (28 à 29°C) quant à la valeur maximale relevée sous le PC portable, elle est de 47,7°C (et 32,5°C en moyenne). Les deux ventilateurs et le réseau de caloducs font dont plus que correctement leur travail.
Ils ne le font toutefois pas dans le silence complet puisque nous avons relevé des pointes à 45,3 dB (prise effectuée à 50 cm de la machine). Sous votre casque gaming, vous ne les entendrez pas… ce qui ne sera surement pas le cas de votre entourage. Pensez-y lorsque l’envie de faire des sessions nocturnes vous prendra.
Évolutivité : Lenovo coche presque toutes les cases
Accéder aux entrailles du Legion Y740 est assez aisé pour peu qu’on ait les bons tournevis. Bien entendu, changer le processeur CPU ou le GPU est impossible, mais nettoyer leurs ventilateurs et radiateurs se fait en deux temps, trois mouvements.
Comme nous le disions, notre configuration était sous stéroïdes, mais il n’en sera pas de même pour toutes celles du commerce. Si vous avez besoin d’augmenter la capacité de la mémoire, c’est possible, les emplacements sont accessibles.
Il en va de même pour le disque dur et le SSD. Le berceau du premier se démonte facilement et le second n’est maintenu en place que par une simple vis.
Attention si vous achetez une configuration dans laquelle il y a déjà un SSD et un disque dur, vous ne pourrez rien ajouter. Au mieux, vous pourrez remplacer l’existant. Si Lenovo avait pu trouver un peu de place pour un second emplacement SSD, cela aurait été parfait !
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