Des écouteurs true wireless à réduction de bruit active, de qualité et à moins de 100 euros ? C’est le défi que s’est fixé le constructeur danois Jabra avec ces Elite 4. Ils sont également un nouveau modèle de plus dans une gamme déjà extrêmement riche, qui s’étend de l’entrée de gamme, l’Elite 3, au plus haut de gamme, l’Elite 85t, concurrent sérieux des offres d’Apple et Sony dans le domaine.
Si la profondeur de gamme semble un peu trop brouillonne pour s’y retrouver facilement, sachez que les Elite 4 se placent assez logiquement entre les Elite 3 et Elite 5. En proposant un peu plus de fonctionnalités que les premiers et un peu moins que les seconds. Il ne faut pas non plus les confondre avec les Elite 4 Active, plus anciens, et dédiés aux pratiques sportives. Vous êtes toujours un peu perdu ? C’est normal.
Qualité de fabrication minimum
Malgré cette complexité, le positionnement des Elite 4 nous semble tout à fait pertinent. Alors que les prix des modèles haut de gamme explosent (des Elite 85t à 250 euros et des AirPods Pro à 300 euros !), cette déclinaison fait le pari de l’essentiel à un prix tout à fait contenu. Pour atteindre ce but, il a bien entendu fallu rogner sur certaines choses.
La première est comme souvent la qualité de fabrication et des matériaux employés. Le boîtier est constitué d’un plastique dur et lisse qui ne respire pas la résistance aux rayures. Il faudra à coup sûr en prendre soin pour les éviter tout au long de la durée de vie du produit. La charnière du boîtier ensuite ; elle propose un jeu latéral accompagné de quelques craquements qui là aussi trahissent une fabrication moins soignée. Les écouteurs sont logés à la même enseigne. Le plastique est lisse. Si on a les mains plutôt sèches, il sera même parfois difficile de les extraire de ses oreilles à cause de leur forme arrondie, démunies de « branches » à la manière des AirPods Pro. Enfin, le bouton situé sur chaque écouteur est physique et non tactile.
Malgré tout, ces défauts ne sont pas rebutants pour autant et les Elite 4 ne renvoient pas non plus une image de produit bas de gamme acheté pour quelques dizaines d’euros sur Wish. On en a simplement pour son argent, ni plus ni moins. Ils sont livrés avec les accessoires standards du marché : un court câble USB-A vers USB-C et trois paires d’embouts de différentes tailles (S, M et L).
Appairage facilité pour Android et Windows
L’appairage est tout à fait pratique pour les utilisateurs Android et Windows puisque Jabra a inclus dans ses Elite 4 les systèmes Google Fast Pair et Microsoft Swift Pair. Les utilisateurs macOS passeront par les réglages Bluetooth, tandis que ceux sous iOS lanceront d’abord l’application Jabra Sound+ pour les détecter. Rien d’insurmontable toutefois, la procédure est simple, rapide et transparente.
L’application développée par le constructeur danois est d’ailleurs encore et toujours l’une des mieux pensées du marché. Claire et pratique, elle va à l’essentiel. Sur la page d’accueil (dont les rubriques et leur ordre sont personnalisables), on accède ainsi à l’autonomie des écouteurs — il manque d’ailleurs celle du boîtier qui n’est renseignée que par un voyant de couleur qu’il arbore —, les modes audio (ANC, transparence ou passif), l’égaliseur et les préréglages. Les fonctionnalités sont basiques, mais toutes accessibles rapidement.
Parmi les réglages possibles, Jabra propose de personnaliser la réduction de bruit active. Le processus doit évidemment être réalisé dans un environnement bruyant. Plusieurs réglages doivent alors être essayés en faisant glisser un curseur sur une réglette, le but étant de trouver le plus efficace. Et, effectivement, nous avons décelé quelques différences entre chacun d’entre eux. D’aucuns masquent mieux certaines fréquences, tandis que d’autres évitent le léger effet de soufflement que peut parfois produire l’ANC. En tout cas, ce réglage personnalisé nous a en effet permis d’améliorer celui proposé par défaut. Un bon point donc pour cette fonctionnalité.
ANC et qualité sonore au diapason
D’autant plus que pour un appareil à 100 euros, cette réduction de bruit active est tout à fait correcte. Bien entendu, on n’atteint pas l’effet de bulle d’isolation que peuvent proposer les produits de Sony, Bose ou Apple. Mais qu’il s’agisse d’atténuer les bruits de rue (moteurs, sirènes, etc.) ou de roulement dans les transports en commun, les Jabra 4 s’en sortent honnêtement, bien aidés, il est vrai, par l’isolation passive efficace qui lui facilite le travail. Celle-ci fait même le plus gros de la tâche dans les fréquences aiguës où l’ANC est là en revanche mis à mal. Aucun doute, les Elite sont de vrais écouteurs intra-auriculaires, le choix de la bonne taille d’embouts en silicone qui bouchera parfaitement le conduit auditif est donc cruciale.
Une fois bien réglés et bien installés, on peut profiter de la qualité sonore de ces Jabra. Et force est de reconnaître que la marque danoise s’en sort là aussi très bien pour des écouteurs de ce prix. Ses transducteurs de 6 mm, déjà utilisés sur d’autres modèles de sa gamme, procurent un signal très équilibré, si ce n’est dans les aigus. Sensiblement brillants, ils peuvent en effet s’avérer fatigants à haut volume et en cas d’écoute prolongée. A contrario, les basses et les médiums sont quant à eux bien équilibrés, présents sans que jamais les uns ne l’emportent sur les autres. Les amateurs de basses survitaminées passeront leur chemin, ou pourront s’amuser avec l’égaliseur inclus dans l’application pour s’arroger un surcroît de basses fréquences. En résulte des écouteurs à l’aise dans beaucoup de styles musicaux. On oubliera toutefois les styles musicaux les plus radicaux (au hasard le metal industriel) ou les plus raffinés, comme le classique.
Dès que les sonorités se complexifient et se font de plus en plus exigeantes, les Elite 4 ont du mal à suivre et à reproduire parfaitement les œuvres. Même constat lorsque la subtilité est nécessaire, les attaques des marteaux sur les cordes du piano de Simon Ghraichy, dans Recuerdos de la Alhambra, ne sont par exemple pas très bien retranscrites. Rien d’alarmant toutefois pour des écouteurs dans cette gamme de prix, ces Jabra s’en sortent même plutôt bien face à leurs concurrents directs.
En communication en revanche, la marque danoise — pourtant historiquement spécialiste du genre — n’a pas doté ses Elite 4 de ses meilleurs atouts. Le volume sonore peut s’avérer faiblard si on téléphone dans un environnement bruyant. Ce dernier sera quant à lui parfaitement retranscrit à votre interlocuteur. Votre voix ne sera absolument pas isolée au risque de se perdre dans le brouhaha ambiant.
Une fonctionnalité pratique manquante
Au rayon des défauts, notons également l’absence de capteur de port. Les Elite 4 ne peuvent ainsi pas savoir s’ils se trouvent dans vos oreilles ou non. Si vous les enlevez, la musique ou la vidéo que vous écoutez ou regardez ne se mettra pas en pause automatiquement. Une fonctionnalité pas si gadget que ça au quotidien, surtout si l’on se trouve dans un environnement où l’on peut être sollicité régulièrement, comme un open space.
Mais deux ultimes bons points redorent quelque peu le blason de ces Elite 4. Tout d’abord le confort. On sait que les écouteurs intra-auriculaires peuvent être envahissants, toutefois les embouts en silicone fournis par Jabra sont tout à fait confortables et permettent de porter ces appareils pendant plusieurs heures d’affilée. Ils tiennent également bien en place et permettent une pratique sportive sans risque de les perdre (ils sont certifiés IP 55).
Enfin, l’autonomie est à la hauteur de ce qu’annonce Jabra. Le 01Lab a mesuré un fonctionnement de 5 h 43 avec ANC activée et 7 h 27 avec ANC éteinte (5 h 30 et 7 h promises par la marque). Par rapport aux différents modèles testés par nos soins, ils se situent ainsi dans la parfaite moyenne.
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