Depuis 2016, Apple a, par trois fois, défini sa vision des casques true wireless. En donnant un cadre clair à ce nouveau type de produit, tout d’abord, avec sa première génération d’AirPods. En leur apportant, une légère mise à jour en juin 2019, avec une deuxième génération capable de recharger son boîtier sans-fil et d’invoquer Siri, sans avoir à toucher les oreillettes. Enfin, la troisième fois avait été la bonne avec l’introduction des AirPods Pro, un modèle plus compact, intra-auriculaire et surtout doté d’une fonction de réduction de bruit active (ANC) d’une qualité exceptionnelle. Un modèle surtout qui définissait une nouvelle hiérarchie dans la gamme des écouteurs true wireless Apple, avant l’introduction de l’ovni passablement coûteux qu’est l’AirPods Max en fin d’année 2020.
Un design revu, inspiré du meilleur des AirPods
Deux ans plus tard, après bien des rumeurs, plus ou moins sages, plus ou moins réalistes, Apple revient donc au chevet des AirPods « classiques ». Il conserve le principe de la configuration en quelques secondes, de la connexion instantanée à votre iPhone, iPad, ou Mac, de la facilité d’utilisation au quotidien, tout ce qui a fait le succès des premiers AirPods, et, bien sûr, des oreillettes ouvertes. Elles se posent dans le pavillon sans obstruer le conduit auditif. Cela signifie qu’il n’y a pas d’isolation sonore, même passive.
Par ailleurs, ces nouveaux true wireless empruntent un peu aux AirPods Pro pour se renouveler, et gagner en attrait.
Ainsi, ses tiges, qui pendent hors des oreilles, sont plus courtes – 33%, si on en croit Apple. Si on se tourne vers la fiche technique, on constate qu’il ne mesure plus que 3,079 cm de haut, contre 4,05 cm précédemment. À l’œil, en main et à l’usage, ce raccourcissement des tiges est plutôt une bonne nouvelle, et ne nuit pas du tout à l’utilisation des écouteurs, que ce soit pour les sortir de leur boîtier ou pour les glisser dans une oreille. Mieux, l’embout n’appuie plus (ou moins) sur la mâchoire, ce qui n’était pas forcément des plus agréables.
Dans le pavillon, le nouveau design tient bien en place, même quand on sautille, s’agite ou court. Le léger gain en largeur (1,826 cm, contre 1,65) et en profondeur (1,921 cm, pour 1,8 cm sur les AirPods de 2e génération) assure un confort accru et une stabilité renforcée – au moins dans notre oreille.
Le poids de chaque oreillette augmente légèrement, mais pas de manière suffisamment significative pour que cela entraîne de désagrément ou de gêne.
Apple a prévu que ces nouveaux AirPods vous accompagnent pendant vos sessions sportives – hors piscine, évidemment. Ses écouteurs (et leur boîtier) sont résistants à la sueur et à l’eau. Pour être précis, ils répondent à la norme IPX4, le 4 indiquant qu’ils résistent aux éclaboussures, mais pas à une immersion.
Enfin, les AirPods 3 bénéficient d’un nouveau capteur, qui arrive à savoir si les écouteurs sont dans votre oreille ou dans votre poche. En plus du capteur de proximité, ce capteur optique détecte s’il est proche de votre peau, si c’est le cas, il (re)lancera automatiquement la lecture mise en pause quand vous avez ôté les AirPods. S’il détecte qu’il est dans un fond de poche, il arrêtera la musique, si ce n’est pas fait et mettra l’écouteur en veille.
Un nouveau boîtier, une nouvelle autonomie
Pour coller à ce changement de design, le boîtier des AirPods de troisième génération voit lui aussi évoluer sa forme. Plus large et râblé, il ressemble davantage à ce qu’on connaît avec les AirPods Pro. Tout comme les AirPods, ce petit boîtier est extrêmement bien fini, donne une impression de solidité, et produit un petit bruit sec et agréable lorsqu’on le referme. Le plaisir, comme le diable, est toujours dans les détails.
Comme pour tous les casques true wireless, le boîtier est essentiel. Non seulement il permet de ranger les écouteurs, et donc d’éviter de les perdre ou de les abîmer, mais aussi de les recharger.
Apple indique que le boîtier offre cinq recharges à ses écouteurs et annonce environ 30 heures d’autonomie totale. Selon le géant américain, ses AirPods 3 peuvent, en effet, tenir 6 h en écoute classique. Nous avons mesuré une autonomie bien plus importante, à 7 h 09 – soit 1 h 57 de plus que la génération précédente. Ce sont donc plus de 35 h d’écoute que devrait vous offrir ce petit ensemble.
Et puisque l’on parle d’autonomie, parlons un peu de charge. Le boîtier des AirPods 3 peut se recharger via sa prise Lightning habituelle, ou en sans-fil grâce à la technologie Qi, comme la génération précédente. En revanche, petite nouveauté, il est désormais possible de recharger le boîtier des AirPods 3 grâce à un chargeur MagSafe. Une petite surface aimantée le positionnera alors parfaitement pour une charge optimale. Dommage que les iPhone 12 et 13, eux aussi compatibles avec cette technologie ne puissent les recharger…
Petit aparté : le boîtier des AirPods Pro désormais en vente bénéficie lui aussi de cette petite amélioration. Les boîtiers précédents peuvent également être rechargés via MagSafe, mais sans aimantation, le positionnement devra être ajusté par l’utilisateur.
Un son agréable, mais un manque…
Le nouveau design de cette troisième génération s’accompagne également de quelques améliorations internes. Le driver, la partie qui produit le déplacement d’air et donc le son, est toujours conçu par Apple, évidemment. Les ingénieurs du géant californien ont aussi ajouté un micro, tourné vers l’intérieur de l’oreille, pour saisir ce qui est entendu, et ainsi ajuster le son produit. Cette nouveauté sert notamment de base à l’Adaptative EQ, qui ajuste en temps réel fréquences medium et basses. Le son fournit s’adapte à la forme de votre oreille, aux mouvements éventuels de l’oreillette dans le pavillon et aussi à des sons parasites.
Néanmoins, sans réduction de bruit active ou passive, il ne faudra pas s’attendre à des miracles. Dans les transports en commun, les avions ou un environnement bruyant, il n’y aura pas d’autre solution que de pousser le son au maximum, ou de trouver un endroit plus calme, si c’est possible. Toutefois, quand le bruit de fond est homogène et pas trop strident, on arrivera alors à écouter un podcast ou un audiobook sans devoir arrêter ou rembobiner régulièrement. On notera d’ailleurs plus de nuance dans les graves, notamment pour les voix.
D’ailleurs, les courbes de réponse en fréquence, issues de nos tests, montrent une couverture du spectre légèrement plus large sur cette troisième génération (80,7% contre 80% sur la deuxième génération d’AirPods). Les nouveaux AirPods attaquent un peu plus tôt dans les graves (46 Hz contre 111,8 Hz, précédemment) et finissent un peu plus loin dans les aigus (16 174 Hz, contre 16 097 Hz).
Néanmoins, on note que la courbe oscille. Elle s’effondre dans les bas mediums et plonge dans les aigus également. Les basses et mediums apparaissent bien plus dominants, et de fait, cela s’entend, se ressent.
À l’oreille, les aigus manquent en effet de présence. C’est surtout flagrant dans les morceaux complexes, notamment, qu’il s’agisse de jazz ou de classique. La dynamique est correcte, le plaisir d’écouter des morceaux est là, bien sûr.
Les AirPods 3 fournissent un son très honnête, sans être exceptionnel. Ils couvrent 22,6% de fréquences en plus que la moyenne des casques true wireless que nous avons testés ces 24 derniers mois. Ce qui en dit long finalement sur la très grande diversité de qualité des offres sur ce marché.
Dans un environnement silencieux ou relativement calme, on arrivera à apprécier ses morceaux favoris. On pourra même s’essayer à l’audio spatial qu’Apple met tant en avant. Si le rendu ne sera pas aussi incroyable qu’avec une installation 9.1.4, on arrivera en prêtant l’oreille à éprouver cette sensation un peu grisante de vertige musical sur certains morceaux. D’autant que les AirPods 3 permettent le suivi dynamique des mouvements de la tête.
Des AirPods à l’appel
Cette technologie s’applique d’ailleurs aussi bien à la musique qu’aux films, si vous les regardez avec les AirPods visés aux oreilles, ou encore à vos appels FaceTime en groupe. Car, les AirPods, comme tous leurs homologues, ne servent évidemment pas qu’à écouter de la musique. Ils sont également très pratiques pour passer ou recevoir des appels, téléphoniques ou autres.
Sur ce point, les microphones captent très bien la voix, même dans un environnement bruyant, et surtout même dans un environnement venteux. Ce sont ces mêmes microphones qui seront à la manœuvre quand vous invoquerez l’assistant d’Apple d’un « Dis, Siri » plein d’allant. Comme avec tous les appareils Apple, la phrase magique fonctionnera parfois… et parfois, non. Il faut dès lors s’armer de patience ou activer manuellement l’assistant en appuyant la zone de pression d’un des écouteurs. En définitive, on apprécie surtout l’assistant d’Apple quand il nous lit un message entrant et nous demande si on souhaite répondre. Cette fonction, désactivable, est très pratique quand on ne souhaite pas sortir son téléphone de sa poche.
Quoi qu’il en soit, la qualité audio des appels est toujours aussi bonne. Apple utilise son codec AAC ELD, pour un son HD. Difficile de coller une étiquette SD, HD ou autre au son fourni, mais il permet de bien entendre et comprendre son interlocuteur, ce qui est l’essentiel.
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