Faire du neuf avec du (presque) vieux. C’est le challenge que doit relever la marque japonaise Denon avec ses Perl Pro tout juste dévoilés durant le dernier IFA de Berlin. Propriété du groupe américain Masimo depuis l’année dernière, l’historique marque japonaise (fondée en 1910) est ici utilisée pour recycler la technologie d’une autre entreprise rachetée elle aussi par sa nouvelle maison mère.
En avril dernier, Masimo mettait en effet la main sur Nura, une entreprise australienne spécialisée dans l’audio personnalisé depuis sa création en 2015. Pour faire simple, ces Perl Pro de Denon sont tout simplement les NuraTrue Pro sortis l’année dernière « rebrandés ». Une façon pour le groupe de s’appuyer sur une marque mondialement connue pour mettre en avant la technologie de Nura passée relativement inaperçue, si ce n’est auprès des spécialistes de l’audio.
Le cours d’histoire terminé, il est temps de prendre en main ces Perl Pro. Et la première impression ne fait pas de doutes : le form factor du boîtier et celui des écouteurs est en tous points indentique. Ces derniers sont d’ailleurs très reconnaissables grâce à leur design de badge ou de gros bouton. C’est d’ailleurs certainement la première chose que l’on remarque lorsqu’on les porte pour la première fois : ils sont encombrants et il n’est pas certain que les petites oreilles ne soient enchantées à l’idée de les utiliser. Pour les maintenir au creux de nos pavillons, Denon utilise un système qui permet de les y caler. Deux modèles sont proposés en fonction de la taille des oreilles. Quatre paires d’embouts (dont l’une en mousse à mémoire de forme) de différentes tailles sont également fournies.
Étape de personnalisation indispensable
Lors de la première utilisation, il est indispensable de les configurer avec l’application Denon dédiée, tant la personnalisation des réglages est importante pour ce modèle. Tout d’abord, on nous propose de nous aider à trouver la bonne taille d’embouts et à tester leur étanchéité. Celle-ci permet une isolation et un fonctionnement optimaux de la réduction de bruit, mais aussi du rendu audio. Arrive ensuite l’étape la plus importante de l’installation : l’analyse de nos capacités auditives.
C’est ce système d’« Adaptive Acoustic Technology » qui est l’héritage le plus palpable de Nura. D’ailleurs, l’interface de l’application Denon ressemble à s’y méprendre à celle de l’ancienne application australienne. Le but est ici d’adapter complètement l’égalisation des écouteurs à l’audition de leur utilisateur. Pour ce faire, une série de sons est émise tandis que le micro interne des Perl Pro analyse les émissions oto-acoustiques. Ce sont de légers sons émis par la cochlée de l’oreille internet lorsqu’on la sollicite. Ils permettent d’indiquer l’état des cellules ciliées externes, indispensables dans le processus de traduction d’une vibration en influx nerveux. Selon l’intensité des émissions oto-acoustiques, on peut donc déduire la santé auditive de l’utilisateur et ainsi adapter au mieux ce que produisent les écouteurs. Un petit miracle de technologie.
Un son élégant et profond
Un petit miracle certes, mais le résultat dans tout ça ? Eh bien il est très convaincant. L’idée, bien entendu, est que chaque utilisateur perçoive au plus près la couleur originale du son des écouteurs Denon et non pas de leur proposer un son différent. Un peu comme on étalonnerait un moniteur pour en faire ressortir les couleurs le plus fidèlement possible. Autant dire qu’utiliser les Perl Pro sans réaliser cette étape est tout simplement inutile tant ce qu’ils proposent par défaut est insipide, plat et terne. Une fois la personnalisation passée par là, on accède alors à leurs réelles capacités.
Le relief des chansons ressort enfin, tandis que la scène sonore prend toute son ampleur au creux de nos oreilles. Les basses affichent une profondeur impressionnante, voire parfois presque trop pour ceux qui aiment la neutralité (mais cela peut ensuite se régler grâce à l’égaliseur au sein de l’application). Les voix sont mises en avant de manière satisfaisante via des médiums chauds et bien détaillés. Quant aux aigus, ils claquent quand il faut et sont d’une manière générale très précis, sans jamais aucune brillance superflue. Les plus mélomanes d’entre nous pourront également utiliser le codec AptX Lossless qui promet une transmission par Bluetooth d’un son de qualité CD (16 bits en 44 kHz). Mais encore faut-il disposer d’un smartphone Android compatible (Snapdragon 8 minimum) et de fichiers lossless. Autrement dit, le système n’est promis qu’à une toute petite partie de la base de smartphones installés.
La réduction de bruit à la traîne
Pour profiter de tous ces raffinements, encore faut-il que les écouteurs proposent une autonomie digne de ce nom. Avec 8 heures annoncées, Denon se place dans la roue des meilleurs du genre dans le haut de gamme. Malheureusement dans les faits, le labo de 01net.com a mesuré une autonomie de 5 h 30 réduction de bruit activée et 6 h 50 sans l’activer. On est loin des promesses de Denon, mais on reste dans une fourchette tout à fait acceptable pour ce type d’appareils.
Enfin, notre réel regret sur ces écouteurs vient de la réduction de bruit, efficace certes, mais absolument pas à la hauteur des références du marché. Nous avons remarqué qu’elle laissait notamment passer plus facilement les fréquences basses ; un camion ou une grosse moto qui passe dans la rue ne seront pas discrets. Pendant logique de cette faible performance, le mode transparence qui n’est pas des plus naturels, sûrement la faute à des micros de qualité insuffisante ou une puce de traitement peu performante. Si Denon veut jouer dans la cour des grands du true wireless, voilà donc sa priorité d’amélioration. Le reste est à la hauteur.
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