Canon EOS 1D Mark IV : la promesse
Avec quel appareil la photo de la une de L’Equipeest-elle faite chaque jour ? La réponse est double : un Nikon D3s ou un EOS 1D Mark IV, un appareil pour les professionnels que nous vous proposons de découvrir. Vous qui pestez contre la petite rafale de votre 550D et sa petitesse, venez découvrir un réflex numérique « d’homme » qui carbure à 10 images par seconde, construit comme un tank.
Canon EOS 1D Mark IV : la réalité
Les Français auraient sans doute construit la ligne Maginot avec des 1D Mark IV s’ils avaient pu. Car son boîtier en alliage de magnésium lui confère un toucher – et un poids ! – digne d’une brique. Mous des bras s’abstenir ! Dans cette gamme de prix, Canon fait aussi bien que Nikon en termes de qualité de fabrication : 76 joints d’étanchéité vraiment efficaces, toucher très qualitatif et robustesse à l’épreuve des reptations des photographes animaliers à la chasse aux pangolins.
Mode auto, je bannirai ton nom
Ne cherchez pas le mode automatique, il n’existe pas ! Ne cherchez pas la molette de mode, il n’y en a pas ! L’EOS 1D Mark IV n’est pas de ce monde. L’ergonomie extérieure est proche de celle des boîtiers argentiques haut de gamme de la marque et s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs numériques. On passe des modes P, A, S et M avec une combinaison de touches. Les habitués seront chez eux, les autres se diront qu’il faut bien débuter un jour.
L’interface logicielle est, elle, identique à celle des autres reflex Canon, et c’est une grande force. Selon nous, c’est la meilleure de la compétition, moins labyrinthique que celle de Nikon.
La montée en ISO qui fait plaisir
Equipé d’un capteur CMOS APS-H de 16,1 Mpix, l’EOS 1D Mark IV est une machine à produire des images. Lesquelles profitent d’une définition 33 % supérieure à celle du Nikon D3s. Avec une telle définition, la question était de savoir ce que Canon arriverait à faire du côté des hautes sensibilités. En extérieur sombre, c’est tout bonnement bon jusqu’à 12 800 ISO… N’espérez pas en parler à votre compact.
Repris sous DxO Optics pro 6 et Lightroom 3, les clichés sont parfaitement utilisables à ce niveau de sensibilités si l’on active un tant soit peu les outils d’amélioration de bruit numérique. Au-delà, c’est très dégradé (à 25 600 ISO), moche (à 51 200 ISO) et horrible (à 102 400 ISO). Qu’on se le dise, le 1D Mark IV fait presque aussi bien que le D3s.
Qualité des images en adéquation avec les optiques
Testé avec le 24-105 mm F4 IS USM, le 70-200 mm F4 IS USM et le très bon 50 mm F1.4 USM, l’EOS 1D Mark IV n’a pas déçu. Ses images sont excellentes. Le capteur tire le meilleur parti des optiques, presque autant que le 5D Mark II, plus riche en pixels. Revers de la médaille : les optiques de conception ancienne ne tireront pas pleinement parti des 16,1 Mpix de l’appareil.
Les clichés délivrés sont propres, les couleurs assez justes (un peu trop chaudes sous éclairage incandescent) et l’exposition, convaincante, on note cependant une petite tendance à la sous-exposition. Les images sont détaillées et la définition se prête parfaitement au recadrage.
Pour rappel, le capteur au format APS-H, quoique plus grand que l’APS-C, n’est pas plein format : il faut appliquer un coefficient multiplicateur de 1,33 pour obtenir la vraie plage optique. Ici, notre 24-105 mm est devenu un 32-140 mm. Un petit coup de pouce au zoom apprécié des photographes de sport et de nature, les bons téléobjectifs coûtent cher.
Mise au point réactive, suivi perfectible
On attendait Canon sur l’autofocus, un domaine dans lequel Nikon est roi. Roi il est, roi il reste ! L’EOS 1D Mark IV est bon, mais il décroche plus vite les sujets en mouvement – nos amis les pigeons de la porte de Versailles et les mouettes de la Seine – que le Nikon D3s.
Là où le D3s continue d’anticiper la course du sujet même lorsqu’il passe hors cadre pendant une petite seconde, le 1D Mark IV mouline un petit coup de plus. Comme avec tout appareil, on en vient à connaître ses faiblesses et ses particularités et ce n’est pas handicapant à l’usage. Mais Nikon reste le maître.
Rafale performante, mais limitée par la définition
16 Mpix, c’est une définition de rêve pour la photo d’action. Mais ça se paie en RAW. Quand un appareil carbure à 10 images/s et que les clichés font jusqu’à 35 Mo, la carte mémoire est pliée en moins de 3 secondes – 28 images au maximum en théorie, nous ne sommes allés que jusqu’à 26. En Jpeg, la rafale est largement plus généreuse – 121 clichés théoriques, 110 constatés.
Se borner au format Jpeg serait gâcher. Les 12 Mpix du D3s lui permettent d’encaisser un peu plus d’images : la course aux mégapixels n’a pas que du bon. Côté cartes mémoire, inutile de regarder autre chose que le très haut de gamme, les modèles de milieu de gamme peinant à absorber les 12 premières images en RAW. Ce sera le haut de gamme – comme celles de notre petit duel – ou rien…
La vidéo au top
Pas de surprises, cet EOS 1D Mark IV est tout simplement au top de la qualité vidéo. Tirant parti du même processeur d’image que le 5D Mark II, cet énorme reflex offre à qui en a les moyens de bonnes optiques et une structure adéquate (matériel et personnel) une qualité de vidéo tout bonnement professionnelle. Encore plus que le 5D Mark II, l’ergonomie n’est pas son fort – c’est un reflex, pas une caméra – et il faudra privilégier une capture externe du son (ou utiliser un adaptateur XLR, type Beachtek ou Juicelink). Du tout bon pour les boîtes de production audiovisuelle et les ultramotivés, mais anecdotique pour les photographes pro juste curieux.
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