Les bagues connectées sont chères. Presque autant que les montres, si ce n’est plus. Chez le français Circular, on l’explique par les difficultés de conception et de fabrication de ces si petits objets technologiques, bardés de capteurs. « Cela fait presque deux ans et demi que l’on travaille sur la production de la bague, pour réduire l’épaisseur et pouvoir atteindre une échelle importante. On utilise des procédés qui sont très longs à développer avant de pouvoir faire de gros volumes », nous expliquait son cofondateur et COO Laurent Bsalis durant l’été 2023.
Nous avions échangé avec le responsable des opérations à quelques mois du lancement d’un nouveau modèle, censé pouvoir démontrer les avancées de la marque en matière de miniaturisation. Baptisé Circular Ring Slim, l’anneau est présenté comme le plus fin du marché : 2,3 mm contre 2,5 à 2,8 mm chez la concurrence. Le tout pour un prix moins élevé que la référence Oura Ring 3 : 264 euros. Sur le papier, la Circular Ring Slim est donc particulièrement attrayante et se frotte à une Ice Ring, disponible au prix de 199 euros.
Autonomie, pertinence des données, confort, robustesse… nous avons porté la Circular Ring Slim au doigt pendant un mois, pour nous faire un avis sur la bague connectée. Un test un peu précoce, puisqu’au moment de la recevoir, le fabricant a réalisé pas moins de cinq mises à jour pour y apporter des correctifs. Notre avis sur la Circular Ring Slim s’est quelque peu amélioré au fil des semaines, mais plusieurs défauts ont perduré et limitent toujours la bague dans son intérêt.
Débuts difficiles sur l’application
Il faut le reconnaître, nos débuts avec la Circular Ring Slim n’ont pas été très agréables. Et en partie du fait d’une application trop jeune, avec de nombreux bugs et une interface mal organisée. Au fil des semaines, cinq mises à jour ont été effectuées pour obtenir une application plus simple et plus fluide. L’expérience s’est améliorée, mais il en faudra encore un peu plus pour obtenir quelque chose de fluide et d’agréable.
Le premier grief concerne le design de l’interface. En recevant la bague au début de l’année, nous nous sommes retrouvés avec une application à moitié traduite en français. La plupart du texte présent sur l’écran d’accueil était en anglais. De multiples informations étaient proposées sans que celles-ci ne soient rangées et hiérarchisées dans des menus. Au fil du temps, Circular a fait un peu de ménage, traduit entièrement son application, et fait passer son application d’un affichage trop complexe à un autre version trop simpliste.
On ne reste pas longtemps sur l’application malgré le mode Performance de l’anneau enclenché. Les graphiques et les statistiques observées par les capteurs sont mal retranscrits à notre goût. Ils semblent trop simplistes et pas suffisamment précis. On aurait aimé pouvoir trouver davantage de rapports avec des informations croisées sur notre santé. Circular tente de se rattraper avec un assistant textuel qui ne fait finalement que lire les données indiquées sur l’application.
Le deuxième défaut de l’application concernait le temps des transferts de données. Circular revient de loin avec sa Ring Slim : pendant plus de deux semaines, nous devions attendre trois voire quatre minutes avant de pouvoir consulter nos données sur l’application. La connexion et le transferts étaient particulièrement lents et ils nous ont régulièrement fait abandonner l’idée de regarder nos mesures. À titre de comparaison, il faut compter au maximum 15 secondes avec l’application d’Oura pour connecter et transférer ses dernières données.
Circular a amélioré son processus, « qui reste lent » reconnaissait Laurent Bsalis, ajoutant que ses équipes travaillaient actuellement pour un processus de synchronisation en arrière-plan pour régler le défaut.
Enfin, on préfèrera désactiver les notifications de Circular pour éviter de recevoir des messages et des alertes sans grand intérêt. La remarque a déjà été soulignée chez Oura. Chaque jour de bon heure, l’application de la bague nous rappelle d’aller nous coucher (y compris pendant les fêtes de fin d’année). Les messages pour nous inviter à bouger sont nombreux aussi, tout comme l’invitation à boire du café, pour renforcer notre productivité. Pas sûr qu’une technologie discrète comme celle d’une bague connectée se doive de compenser sa passivité par des notifications intempestives.
Recharge et autonomie
Les limites de la Circular Ring Slim ne se concentrent pas que sur la partie logicielle. Du côté du hardware, on regrette les difficultés observées pour la recharge. Pas question de câble ou de socle à poser sur une table chez Circular mais un petit port sous la forme d’une clé USB-C. Pour brancher la bague, il faut la déposer sur les deux bandes magnétiques disposées au bout, et croiser les doigts pour que l’anneau ne soit pas mis en biais. En effet, il nous est régulièrement arrivé de mal le positionner ou que ce dernier bouge pendant la recharge et que celle-ci s’interrompe. Résultat, au bout de l’heure que devrait prendre la recharge, on réalise que celle-ci n’est pas venue à bout et qu’il faut recommencer.
L’autonomie de la Circular Ring Slim n’est pas aussi bonne que celle du modèle « Pro » ou de la concurrence. Selon notre expérience avec le mode Performance, il ne faut pas compter plus de trois jours. Et cela peut-être moins. C’est à trop peu à notre goût, surtout avec une méthode de recharge aussi peu confortable que celle de la Circular Ring Slim. Une bague connectée devrait au moins pouvoir tenir cinq jours. À noter que durant les 14 premiers jours avec la Circular Ring Slim, il est obligatoire d’activer le mode Performance.
Mesures imprécises
Les mesures effectuées avec la Circular Ring Slim n’ont pas été au niveau de nos attentes. Du côté du suivi du sommeil, nous n’avons jamais réussi à passer une nuit avec plus de 10 minutes (2 %) de sommeil profond depuis que nous portons la bague. Les heures de coucher se confondent avec celles d’endormissement. Il nous est ainsi arrivé d’obtenir un score de 12 heures de sommeil alors que l’anneau avait confondu une soirée film avec du temps passé à dormir.
Le constat est le même du côté du suivi d’activité, avec des mesures plus faibles que dans la réalité. On se retrouve à chaque fois avec 1 000 à 3 000 pas de moins que ce que peuvent nous indiquer notre iPhone ou nos montres connectées. En général, les bagues connectées ont tendance à surévaluer notre activité. Circular fait l’inverse. Il n’est pas possible d’enregistrer une activité physique non plus, sans même parler de sport. La bague se rattrape avec ses mesures de santé plutôt propres, mais là encore, les données sont brutes et sans grand intérêt.
On obtiendra alors son profil de santé avec notre moyenne de battements cardiaques par minute et notre taux d’oxygène dans le sang, mais c’est tout. À noter que la bague n’est pas équipée d’électrocardiogramme pour prévenir la fibrillation auriculaire.
Une bague légère, mais qui manque d’accroche
Avec le temps, nous avons découvert que les bagues connectées ne se devaient pas seulement d’être légères. Pour un meilleur confort, il faut aussi qu’elles possèdent une bonne accroche avec le doigt, pour éviter qu’elles ne bougent, ou qu’elles ne tombent. Les anneaux ne doivent pas être trop serrés, pour la simple et bonne raison qu’ils sont amenés à être retirés fréquemment (ne serait-ce que pour les recharger). Alors, comment faire en sorte qu’une bague s’enlève facilement et accroche bien ?
La Circular Ring Slim est à notre goût trop légère et n’a pas suffisamment d’accroche à la peau. Malgré son format avec un méplat sur la partie inférieure du doigt, la bague bouge plus facilement qu’une Oura Ring et en secouant le bras, nous avons fini par la perdre. Elle se met et s’enlève très facilement (c’est un avantage), mais elle ne donne pas la même sensation de sécurité qu’une Oura Ring. L’explication se trouve dans le choix des matériaux : pour garantir sa légèreté et son prix accessible, elle ne possède pas un traitement spécial sur la partie intérieure en contact avec la peau, qui permet justement cette meilleure accroche.
Sa légèreté se fait aussi au détriment d’une bonne résistance à l’eau. En effet, Circular ne garantissait pas son étanchéité, jusqu’à récemment où l’on peut lire la mention IPx8 (immersion possible entre 1 et 3 mètres de profondeur) sur le site officiel. Néanmoins, la marque conseille toujours de ne pas immerger la bague et se limiter à se doucher et à se laver les mains avec. Rien qui permettrait de nous donner confiance au quotidien avec la bague sur ce point. Il vaut mieux privilégier une Circular Ring Pro (5 mètres de profondeur) ou la Oura Ring 3 (100 mètres de profondeur).
Un prix moins élevé, mais vraiment justifié ?
Au final, pour 264 euros, la Circular Ring Slim ne se montre pas plus attractive que ses concurrentes. À ce prix, il faut aussi dire adieu à un panel de personnalisations possibles sur la version Pro. La bague n’est disponible qu’en teinte noire et possède un petit logo blanc qu’il n’est pas possible d’enlever. On la reconnaîtra tout de suite, ce qui peut être apprécié par les utilisateurs qui aiment son design, mais elle ne prend clairement pas le parti pris de ressembler à un bijou classique.
En regardant l’intérieur de la bague, on s’étonnera de voir autant de traces d’usinage de la pièce, et de l’intégration des capteurs. Ce n’est clairement pas du niveau de finition d’une Oura Ring 3. Ces traces ne sont pas visibles une fois la bague portée mais après un mois d’utilisation, des premières dégradations sont apparues. Elles ne sont pas aussi nombreuses que ce relevé par d’autres journalistes, mais elles sont particulièrement visibles car elles laissent un contraste entre le coloris noir et la couche inférieure de l’anneau plus métalisée.
Pour se sauver et se démarquer d’une Oura Ring, Circular a équipé sa bague connectée d’un système de vibration haptique. Ce dernier permet d’inclure dans les fonctionnalités de la bague un réveil. À la manière de ce que propose Withings sur sa montre connectée ScanWatch, la Circular Ring Slim peut vous proposer un réveil intelligent. Au lieu de paramétrer une heure précise de réveil, ce dernier se déclenchera dans une fenêtre de 30 minutes à 1h30. Il sera déterminé en fonction de votre phase de sommeil, et cherchera donc le moment le plus opportun pour vous réveiller.
C’est sur ce dernier point que la bague vient se sauver et explorer des fonctionnalités additionnelles à celles de mesures de santé, ce qui ne fait pas de mal au marché des bagues connectées. On regrette de ne pas pouvoir aller plus loin, avec une puce NFC pour les paiements par exemple, mais il semblerait que la miniaturisation des technologies ne soit pas encore à même d’allier capteurs de santé et technologie de paiement sans contact. Évidemment, les bagues connectées sont amenées à évoluer et Circular devrait pouvoir corriger à terme les défauts de sa bague et potentiellement lui fournir un chargeur digne de ce nom.
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