Energy Star, ça vous dit quelque chose ? Ce label a été réclamé par Bill Clinton dès son arrivée à la présidence des Etats-Unis, en 1992. Il répondait à un v?”u pieux : limiter la consommation électrique des équipements
informatiques. A l’époque, la puissance d’une alimentation de PC variait entre 150 et 200 watts, contre 400 watts ou plus aujourd’hui ! Les années 90 ont donc marqué l’avènement d’une Amérique écolo dont l’administration ne s’équipait plus que
de machines frappées du logo ‘ Money Isn’t All You’re Saving ‘ (en français, vous n’économisez pas que de l’argent). Les fabricants de PC et d’écrans, consciencieux, ont fait le nécessaire pour fournir
des machines dotées de systèmes de mise en veille automatique. La chasse au gaspillage semblait bien lancée…Mais quinze ans plus tard, qu’en est-il ? Depuis 1992, les préoccupations écologiques des constructeurs se sont fortement estompées ! Le label Energy Star n’est plus indispensable à leur business. Son cahier des charges n’a
fait l’objet que de peu d’évolutions. Les consommateurs n’y font presque plus attention. Quant aux fabricants de matériel informatique, force est de constater que, bien souvent, ils ne le traitent plus avec le même sérieux :
‘ En 2003, nous avons étudié cent unités centrales et autant d’écrans portant le label Energy Star, explique Alain Anglade, responsable de projet à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)
et membre du bureau européen d’Energy Star. Seulement 10 % des unités centrales et 35 % des écrans étaient préréglés pour entrer automatiquement en mode veille, comme l’exige le label. ‘ Amer
constat !D’autant que la situation ne s’améliore pas… Au contraire ! Et ce, faute de nouvelles directives mondiales ou européennes. Alors même que les PC se montrent de plus en plus gourmands en énergie : ils consomment
aujourd’hui entre deux et trois fois plus d’électricité qu’il y a dix ans. Ne serait-ce qu’à cause de leurs alimentations, qui doivent répondre aux besoins de nouvelles générations de composants électroniques dont la puissance (mesurée en watts) et
la consommation énergétique (mesurée en watts par heure) ont décuplé rapidement. Ajoutez à cela le taux d’équipement informatique des ménages qui ne cesse de croître, et le nombre toujours plus important d’ordinateurs demeurant allumés du matin au
soir, voire 24 heures sur 24. Le temps d’attente au démarrage du PC, mais aussi et surtout, désormais, les mises à jour, les inspections antivirales programmées ou les téléchargements nocturnes, la radio et la téléphonie sur Internet, entre autres,
sont à l’origine de ce phénomène. Les utilisateurs de PC sont eux aussi de plus en plus gourmands…A l’heure où le gouvernement nous encourage à économiser l’énergie, les fabricants semblent peu motivés à l’idée de faire diminuer la consommation électrique de nos machines. Et cette situation a peu de chance d’évoluer si les
consommateurs et les gouvernements ne manifestent pas plus ouvertement leur mécontentement. En attendant, nous pouvons nous montrer plus scrupuleux au moment de l’achat et lors de l’utilisation de nos ordinateurs. D’autant plus qu’en effectuant de
petits gestes simples pour l’environnement, nous pouvons chouchouter aussi notre porte-monnaie !
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