l’Oi : La souris a été inventée il y a plus de quarante ans. Comment expliquer une telle longévité ?MC : En fait, c’est le moyen le plus simple qui ait été inventé pour interagir avec un ordinateur. Bien sûr, il existe d’autres systèmes, comme les interfaces tactiles ou le trackpad (le pavé tactile) sur les portables. D’autres expériences ont été menées, notamment avec les capteurs de vision. Le trackpad suffit pour des tâches qui ne demandent pas une grande précision, mais pour l’instant, c’est la souris qui offre le plus de confort pour les utilisateurs et qui dispense la meilleure coordination entre l’?”il et la main. Je ne sais pas ce que le futur nous réserve, mais je vois bien les gens utiliser des souris encore pendant quelques années.l’Oi : Pourtant, les interfaces tactiles montent en puissance…MC : Certaines d’entre elles sont vraiment impressionnantes. Une nouvelle catégorie de produits, dotés d’interfaces très naturelles, est en train de naître. Certaines tâches se prêtent vraiment bien au pilotage par gestes, ce sont juste des interactions différentes. Je considère que le tactile est complémentaire du pilotage au clavier et à la souris, chacun apportant des sensations différentes pour l’utilisateur.l’Oi : Quelle est l’étape la plus plaisante lors de la conception d’un produit ?MC : Lorsque nous avons développé l’Arc Mouse (une souris en forme de demi-lune, creusée et repliable pour occuper moins de place quand on l’emporte avec soi, NDLR), nous sommes d’abord partis sur un projet ‘ concept ‘. L’une des phases les plus réjouissantes de sa conception fut lorsque nous avons présenté un prototype de la souris à des groupes de testeurs pour obtenir leurs impressions. Passés les premiers moments de scepticisme, nous les avons vus découvrir l’objet, véritablement se l’approprier, jouer avec lui… et créer une sorte de lien émotionnel.l’Oi : Quels chemins empruntez-vous avant d’arriver au produit fini, disponible en magasin ?MC : Tout part d’une table ronde entre les équipes du marketing et du design. Nous travaillons ensuite beaucoup en laboratoire sur l’ergonomie. L’étape suivante est la création d’un modèle ‘ cosmétique ‘, une maquette très proche dans sa forme du produit final, qui nous permet d’essayer différentes textures et couleurs. Nous le soumettons à des groupes de testeurs dont nous observons les réactions, gestes et postures. Les concepteurs sont très attentifs lors de cette phase car certaines personnes ne savent pas toujours mettre des mots sur leurs impressions. On peut ensuite corriger le tir si besoin… Et il arrive qu’en cours de route, nous nous réunissions de nouveau avec le marketing pour recentrer le projet !l’Oi : Qu’est-ce qui vous retient de sortir plus de produits ‘ sexy ‘ ?MC : C’est au programme. Notre catalogue de produits est vaste, et c’est un challenge de trouver le bon équilibre entre technologie, esthétique et ergonomie. Il est de plus en plus courant de faire passer un message sur soi-même à travers ses appareils électroniques et informatiques : nous allons suivre cette tendance.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.