Souvent gratuits, presque toujours superbes, les logiciels de planétarium permettront aux curieux de découvrir le ciel et aux passionnés de préparer leurs soirées d’observation.
Quelle meilleure saison que l’automne pour admirer la voûte céleste ? Le soleil se couche plus tôt qu’en été et les nuits ne sont pas encore trop fraîches. Il faut juste s’éloigner des grandes villes et de leur pollution lumineuse… et lever les yeux. On pourra alors observer jusqu’à 2 000 étoiles sans télescope, distinguer la voie lactée, et même apercevoir quelques merveilles, comme la galaxie d’Andromède ou la grande nébuleuse d’Orion… à condition de savoir où regarder. Pour préparer ces observations nocturnes et apprendre à repérer étoiles et constellations, il existe des logiciels de planétarium. Ces programmes fonctionnent sur le même principe que les vrais planétariums, ces salles au plafond hémisphérique dans lesquelles un opérateur fait apparaître tout ou partie du ciel pour délimiter les constellations, afficher le nom des astres ou simuler une éclipse. Sur l’ordinateur, il faut juste fixer la date, l’heure et le lieu de l’observation pour que le planétarium affiche la vue du ciel correspondante. Les astres sont modélisés en tenant compte de leur éclat et de leur couleur. Pour faciliter le repérage, on peut afficher les points cardinaux ou le pôle Nord céleste. On peut aussi ne faire apparaître que les étoiles visibles à l’?”il nu, dévoiler les constellations, révéler le nom des étoiles remarquables, ou pointer les objets du ciel profond (nébuleuses, galaxies, etc. ). La modélisation est si réaliste qu’il ne faut que deux ou trois heures d’utilisation pour être capable, une fois sur le terrain, de se repérer dans le ciel et de nommer les constellations et leurs étoiles les plus brillantes. On pourra même, si l’on dispose d’un ordinateur portable, observer les astres avec, à l’écran, une représentation du ciel affichée en temps réel. Ces logiciels permettent aussi de simuler un événement passé ou futur : conjonction de deux planètes, passage d’une comète, éclipse… Une richesse, et des qualités, que l’on retrouve aussi bien dans les titres payants que dans les gratuits, les premiers se distinguant surtout par leurs outils annexes (encyclopédie, base d’images, documents audio et vidéo, etc. ) plutôt destinés aux initiés.
Les critères de notation Nous avons jugé l’ergonomie de l’interface, la clarté des menus et la qualité des aides en vérifiant si les données affichées à l’écran pouvaient être facilement paramétrées.
Nous avons évalué le graphisme de la voûte et des objets célestes, qui doit être à la fois réaliste et agréable. Il fallait aussi que zoomer sur un objet permette d’en voir chaque détail.
Nous avons noté la variété des catalogues d’objets intégrés au planétarium ainsi que la richesse des informations disponibles pour chaque objet affiché.
Nous avons évalué l’aspect didactique du logiciel, en examinant si les connaissances les plus techniques restaient accessibles aux débutants.
Nous avons répertorié les fonctions autres que le planétarium : encyclopédie, base d’images, mise à jour quotidienne, pilotage informatisé d’un télescope…
Redshift 5 – Alsyd : La bible de l’astronome amateur Bien connu des astronomes amateurs, Redshift 5 intègre le planétarium le plus complet en français. Certes, sa profusion de menus et de fenêtres flottantes risque d’effrayer le débutant, mais il reste assez simple à utiliser, notamment grâce à une interface claire et aux nombreuses aides disponibles. Ce programme intègre les plus récents catalogues d’objets célestes : très utile pour préparer une soirée d’observation. Un clic sur n’importe quel élément visuel du planétarium permet d’accéder à une quantité colossale d’informations. Le débutant y trouvera de quoi satisfaire sa curiosité tandis que le passionné pourra parfaire ses connaissances en accédant à la fenêtre d’informations avancées. La base de données stellaires est si complète qu’on regrette qu’il ne soit pas possible de s’en servir pour piloter un télescope muni d’une interface pour ordinateur. Les possesseurs d’instruments d’observation apprécieront quand même que le logiciel leur permette de basculer l’écran en vue de nuit : l’affichage devient noir et rouge pour que sa lumière ne parasite pas l’observation. Ils pourront aussi, en appuyant sur une touche, inverser la vue afin qu’elle corresponde à celle des télescopes. Redshift intègre une éphéméride, qui permet de connaître les événements astronomiques passés et futurs et de les afficher sur le planétarium ; on peut ainsi revivre l’extraordinaire spectacle offert par la comète Hale-Bopp en 1997 ou assister à la prochaine éclipse lunaire. Redshift intègre aussi une riche encyclopédie, un lexique et une base de données photo permettant de découvrir les plus magnifiques objets de l’univers.
Points forts
Richesse du planétarium Possibilité d’inverser la vue du ciel Affichage de nuit Base de données
Points faibles
Apprentissage nécessaire Pas de pilotage informatisé d’un télescope
Note globale
15/20
Prix
56 euros
Stellarium – Fabien Chereau : L’espace à portée de tous Contrairement aux autres logiciels de notre sélection, Stellarium, disponible gratuitement (http://stellarium.sourceforge.net ), ne propose rien d’autre qu’un planétarium. Mais quel planétarium ! L’un des plus beaux jamais vus sur ordinateur. L’un des plus simples aussi. La vue par défaut affiche un quart de la voûte céleste. Pour la révéler en totalité, il suffit d’effectuer un zoom arrière, ou mieux de sélectionner l’impressionnante vue ‘ fish-eye ‘ qui permet d’embrasser du regard l’intégralité du ciel. Parfait pour apprendre à mémoriser les étoiles et les constellations, d’autant qu’il est possible d’afficher leurs noms et leurs tracés. Un zoom puissant permet de découvrir les détails des planètes, des satellites et des objets remarquables du ciel profond. Pour toutes ces raisons, Stellarium s’avère le complément idéal des soirées d’observations. Certes, il n’offre pas la possibilité de basculer en affichage de nuit (noir et rouge) mais les couleurs de l’interface ne sont pas agressives, ce qui permet d’utiliser le logiciel en observant le ciel étoilé. En revanche, pour approfondir ses connaissances, on se tournera vers un autre logiciel : ici, les informations disponibles pour un objet visé se limitent à son nom, ses coordonnées célestes et sa magnitude (éclat apparent).
Points forts
Simplicité d’utilisation Réalisation somptueuse Gratuit
Points faibles
Trop succinct pour un observateur chevronné
Note globale
15/20
Prix
Gratuit
Cartes du ciel – Patrick Chevalley : L’assistant de l’observateur Gratuit et en français (www.astrosurf.org/astropc/cartes ), Cartes du ciel est un planétarium exhaustif destiné aux astronomes amateurs. Son interface austère et son graphisme minimaliste décourageront peut-être le débutant. Pourtant, ce logiciel constitue un formidable outil pour préparer une soirée sous les étoiles. Après avoir entré le lieu et l’heure de l’observation, on découvre une vue panoramique du ciel dans laquelle il est possible d’afficher le tracé des constellations et le nom des principaux objets du ciel. La taille des astres varie selon leur magnitude, ce qui facilite leur repérage. Il est possible de télécharger gratuitement de nouveaux catalogues d’étoiles afin d’affiner encore la précision. Enfin, Cartes du ciel peut piloter certains télescopes munis d’une interface informatique. Idéal pour pointer rapidement des objets de faible magnitude.
Points forts
Pilotage informatisé d’un télescope Richesse du planétarium Gratuit
Points faibles
Interface austère
Note globale
12,5/20
Prix
Gratuit
Cosmos et les secrets de l’univers – Montparnasse multimédia : Panorama de l’astronomie Destiné à ceux qui souhaitent découvrir en douceur les merveilles du ciel nocturne, Cosmos et les secrets de l’univers s’articule autour de quatre parties : ‘ Ciel des hommes ‘ aborde l’histoire des constellations (Hercule, Andromède, Eridan, etc. ) ; ‘ Le laboratoire ‘ permet de découvrir les merveilles du ciel comme les étoiles, les planètes ou les nébuleuses ; ‘ La sphère du savoir ‘ présente les découvertes qui ont été faites en astronomie et en astrophysique ; et, enfin, ‘ Le planétarium ‘ affiche une représentation du ciel. Ce dernier s’avère très simple, et plutôt sommaire, par rapport à celui des autres logiciels testés. En passant le curseur sur la voûte céleste, les constellations apparaissent à l’écran. En cliquant sur une étoile, on fait surgir une petite fenêtre où figurent quelques informations. Une base de données permet de trouver facilement les objets les plus remarquables. Mais, pour faire de l’observation, ce planétarium présente quelques lacunes. Par exemple, il ne permet pas d’afficher tout le ciel en même temps. De plus, lorsque l’on modifie l’heure ou la date, aucun bouton ne permet de revenir à l’heure courante. Deux défauts gênants pour qui souhaite apprendre à se repérer dans le ciel. Reste un contenu encyclopédique intéressant, avec, en bonus, le DVD de l’excellente émission C’est pas sorcier, consacrée à l’astronomie.
Points forts
Contenu multimédia attractif Simplicité d’utilisation
Points faibles
Pas de bouton de retour à l’heure courante Pas de vue intégrale de la voûte céleste
Note globale
12,5/20
Prix
50 euros
Celestia – Chris Laurel : Voyage intersidéral Celestia est un planétarium un peu particulier : il offre une vision de l’univers depuis l’espace et non, comme c’est le cas d’habitude, depuis la surface terrestre. Ainsi, au lancement du logiciel, un vertigineux travelling nous propulse depuis les confins du système solaire jusqu’à la périphérie de la Terre. En cliquant et en déplaçant la souris, on tourne autour de la planète bleue, tandis que la molette permet de s’en approcher ou de s’en éloigner. On peut également changer la date d’observation, accélérer le temps ou revenir dans le passé, par exemple pour contempler l’ombre de la Lune traversant la France lors de l’éclipse du 11 août 1999. Stupéfiant, d’autant que les graphismes sont d’une finesse ahurissante ! Pour atteindre un objet donné (étoile, nébuleuse, planète, galaxie, etc. ), il suffit d’entrer son nom dans le moteur de recherche ou de le sélectionner dans un menu déroulant. Après un voyage à vitesse ‘ ultraluminique ‘ , on parvient à l’objet visé. En se plaçant sur l’orbite de Jupiter, on pourra ainsi contempler le ballet des satellites en orbite, voire assister à une éclipse, et même réaliser une vidéo de l’événement, dans un but éducatif ou pour le simple plaisir des yeux. Ce logiciel, gratuit (www.shatters.net/celestia ), peut être amélioré avec les dizaines d’extensions qui ont été développées par des passionnés. On peut ainsi intégrer le télescope Hubble, de nouvelles étoiles ou simplement changer les textures d’une planète mises à jour à partir des dernières observations des sondes spatiales.
Points forts
Graphismes sublimes Gratuit Des centaines d’extensions disponibles
Points faibles
Inadapté à la préparation de soirées d’observation
Note globale
14/20
Prix
Gratuit
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