Les adresses de sites Internet, vous connaissez sûrement. Ce sont les www.01net.com ou www.google.fr, qui alimentent quotidiennement votre navigateur. On y prête rarement attention, mais ces adresses dissimulent des éléments vitaux pour le fonctionnement d’Internet : les noms de domaine et leurs suffixes (ou extensions). Sans eux, localiser un site afin de l’afficher dans son navigateur serait bien plus difficile. Mais comme pour tout dans l’univers numérique, la formulation de ces noms de domaine et de leurs suffixes obéit à des règles extrêmement précises.
Une garantie internationale
C’est une organisation internationale à but non lucratif l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) qui, depuis 1998, est chargée de superviser ces règles pour les adresses et les noms de domaine, et de garantir leur acceptation universelle.Bien établies, ces règles ne sont pas pour autant figées. Pour preuve, ces récentes propositions déposées auprès de l’Icann pour homologuer de nouveaux suffixes de noms de domaine, en complément de ceux qui existent déjà comme.com ou.net. Parmi les nouveautés proposées, le.asia pour les sites hébergés en Asie, le.jobs pour ceux liés à l’emploi, le.mobi pour ceux consultables d’un mobile ou d’un PDA, ou encore le.xxx pour… ceux réservés aux adultes !Qu’est-ce qu’un nom de domaine ?Sur Internet, le système des noms de domaine (DNS pour Domain Name System) sert à localiser physiquement un site Internet, un peu comme le fait une adresse postale. On appelle nom de domaine la transcription en lettres, chiffres et tirets de l’adresse IP (Internet Protocol) de l’ordinateur hébergeant le site consulté, ou le système de messagerie auquel vous envoyez un courriel. Le nom de domaine microhebdo.com, par exemple, est un alias renvoyant à l’adresse 213.186.34.67. Cette suite de nombres correspond à l’adresse de la machine hébergeant les accès de Micro Hebdo (www.microhebdo.com pour le Web, redaction @microhebdo.com pour le courrier électronique).Comment lire un nom de domaine ?Un nom de domaine est généralement composé de deux parties ou niveaux : le nom proprement dit (tf1, 01net, ou google) suivi d’un suffixe composé d’un point et d’au moins deux lettres (comme.fr,.com ou.net). Dans le jargon Internet, le suffixe (ou extension) est appelé nom de domaine de premier niveau (TLD, pour Top Level Domain). Le nom proprement dit est un nom de domaine de deuxième niveau (SLD, pour Second Level Domain). Parfois, on parle aussi de nom de domaine de troisième niveau (notamment avec les suffixes.name ou.nom.fr), voire de quatrième niveau (dans le système de nommage canadien). Notez que le www (World Wide Web), accolé en tête pour former une adresse Internet complète (www.google.com), ne constitue pas un niveau : il n’est qu’une indication sur la nature de la cible visée (en l’occurrence un site Web).Combien y a-t-il de suffixes ?Plus de 250 ! Ils sont répartis en deux grandes familles. D’un côté, les suffixes génériques, baptisés gTLD (pour Generic Top Level Domain), qui comportent au moins trois lettres. Il en existe actuellement 15 :.com,.edu,.net,.mil,.gov,.int,.biz,.arpa,.info,.coop,.aero,.museum,.info,.biz et.name. La convention théorique de nommage veut que le suffixe générique donne une indication sur la nature du site : commerciale pour.com et.biz, militaire pour.mil, éducatif pour.edu, site particulier pour.name, etc. Face aux gTLD, tous les autres suffixes comportent deux lettres et sont dits géographiques. Baptisés ccTLD (pour Country Code Top Level Domain), ils indiquent tout aussi théoriquement le pays d’origine du site. Il y en a 240 en tout, généralement un par Etat et pour certains territoires rattachés à un pays possédant déjà son propre suffixe.Pourquoi autant de suffixes ?Tout simplement pour faire un peu de tri dans les différents sites présents sur le Net. Une même société ou personne peut ainsi décider d’avoir plusieurs sites à son nom, avec différentes extensions marquant des différences de contenu.Comment savoir à quel pays correspond un suffixe géographique ?Pour les extensions géographiques, l’Icann (qui gère les noms au niveau mondial) a choisi la norme ISO 3166, créée en 1974 par l’Organisation internationale de normalisation.J’ai entendu parler des suffixes.tv et.tm. S’agit-il de suffixes génériques ?Pas du tout ! Ils sont composés de deux lettres, il s’agit donc forcément de suffixes géographiques. Le.tv correspond au Tuvalu, un archipel situé dans le Pacifique sud, tandis que le.tm correspond au Turkménistan (voir Micro Hebdo n?’ 309, p. 24). Mais ces deux pays ont eu l’idée d’utiliser la similarité entre leurs extensions et des abréviations significatives respectivement celles de télévision et de trademark (marque déposée) pour revendre l’usage de leurs suffixes à des sociétés commerciales étrangères.Peut-on déposer n’importe quel nom de domaine ?L’acceptation du dépôt d’un nom de domaine dépend en réalité de l’extension choisie. S’il s’agit d’un suffixe générique, les règles d’attribution sont celles que l’Icann a définies. Mais le dépôt s’effectue auprès du gestionnaire du suffixe concerné, chacun d’eux étant sous la coupe d’un organisme distinct (Registrar ou NIC, pour Network Information Center).Peut-on obtenir, en France, un nom de domaine utilisant le suffixe.fr ?Pour la France, c’est l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération) qui gère les suffixes.fr et.re (ce dernier pour le département de La Réunion). Contrairement à d’autres organismes de régulation, l’Afnic applique une politique assez restrictive. En tant que particulier, vous ne pouvez déposer, pour l’instant, qu’un nom de domaine dit de troisième niveau (en.nom.fr ou.nom.re). Mais ces règles devraient bientôt s’assouplir un peu pour autoriser le dépôt de nom de domaine en.fr ou.re pour les particuliers détenteurs d’une marque ou pour les travailleurs indépendants inscrits au registre des métierswww.icann.org
www.afnic.fr
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