Grâce à de nouvelles technologies d’accès à Internet basées sur de la fibre optique, quelques milliers de Parisiens peuvent déjà surfer à 60 Mbit/s. Un privilège encore réservé aux grandes agglomérations…
En 2001, les internautes surfaient sur l’ADSL à 512 kbit/s ; en 2003, ils sont passés à 8 Mbit/s ; cette année, les plus chanceux ont droit à quelque 20 Mbit/s. Cette augmentation des débits n’a pas toujours été conditionnée par des aspects techniques. Ainsi, lorsque la plupart des fournisseurs d’accès proposaient 512 kbit/s à leurs clients, ils auraient pu tout aussi bien offrir 2 Mbit/s pour le même prix, la différence de coût de production entre ces deux offres étant nulle ?” ou presque ?” et la technologie, identique. Mais, au-delà du procédé employé, il faut aussi compter sur le savant dosage marketing effectué par les FAI. A savoir : ne pas en donner ‘ trop ‘ tout de suite, histoire de pouvoir augmenter le débit ‘ gratuitement ‘, lorsque l’abonné assoiffé de nouveautés s’impatiente. Ainsi, sur l’ADSL, il n’existe que deux technologies : l’ADSL stricto sensu, permettant d’atteindre 8 Mbit/s et l’ADSL 2+, qui monte à 25 Mbit/s dans le meilleur des cas. Aujourd’hui, après avoir proposé diverses offres marketing à des débits intermédiaires, les FAI se sont tous plus ou moins accordés à proposer ces deux procédés au débit maximal possible.
La fibre optique au secours du haut débit
La prochaine augmentation des débits proviendra donc du lancement de nouvelles technologies reposant plus ou moins sur la fibre optique, qui permet de transporter les informations sous forme d’onde lumineuse et d’atteindre ainsi des débits qui se mesurent en gigabits par seconde. Mais le coût du déploiement de la fibre optique est élevé. Non pas à cause du prix de la fibre en elle-même, dont les tarifs ont baissé lors des deux dernières années. Mais à cause des travaux qu’exige son installation. Pour poser de la fibre, les opérateurs n’ont que deux options : soit la faire passer par des conduits déjà existants (les égouts, par exemple), soit creuser une tranchée, y déposer la fibre et reboucher. L’opération, lourde et coûteuse, nécessite en plus d’obtenir les autorisations nécessaires de la part des collectivités locales. L’installation de fibre optique sera donc lente et ?” surtout ?” réservée aux zones très denses, les vingt premières agglomérations françaises tout au plus.
Les grandes agglomérations seules seront câblées
Reste ensuite à mettre en place cette fibre. L’option la plus simple ?” mais pas la moins onéreuse ?” consiste à amener de la fibre jusqu’au domicile de l’abonné, c’est ce qu’on appelle le FTTH (Fiber to the Home, fibre à domicile). Une solution plus économique consiste à apporter la fibre optique seulement au pied de l’immeuble : c’est le FFTB (Fiber to the Buildings, fibre dans l’immeuble). Il suffit ensuite de se raccorder à la fibre optique soit via des câbles Ethernet, soit en créant un miniréseau téléphonique privé dans l’immeuble, lors de l’installation de l’ADSL, ou du VDSL. Enfin, ultime solution, apporter la fibre dans un ‘ point de concentration ‘ d’un quartier : c’est le FFTN (Fiber to the Neighborhood, fibre dans le voisinage). Ce point de concentration peut être une armoire de France Télécom par exemple. Il faut alors installer dans cette armoire des équipements de type DSlam (utilisés pour fournir des accès DSL) et à faire passer, à nouveau, soit de l’ADSL soit du VDSL.Quel que soit le procédé retenu, seules les grandes agglomérations seront câblées avec de la fibre optique. Alors que les habitants des campagnes accèdent seulement aujourd’hui à l’ADSL grâce au re-ADSL, qui permet de couvrir une plus grande partie de la population avec un débit plus faible…