Les outils d’aide à la conduite, vous en avez forcément entendu parler. Ces boîtiers qui émettent des alertes à l’approche d’une zone de danger, d’une zone à risque, d’un accident ou encore d’un embouteillage. Les acteurs majeurs de ces solutions sont bien connus puisqu’il s’agit de Coyote, Wikango, Munic et Waze. Ce dernier, racheté par Google en 2013, ne propose pas de boîtier physique comme les trois autres, mais son application mobile fait fureur.
Waze : l’application qui entre en force
Waze a su faire une entrée en force sur ce marché des « avertisseurs de radars ». Et pour cause, alors qu’en 2011 le gouvernement s’en prenait aux constructeurs historiques, les taxant de vendre des boîtiers dangereux pour la sécurité routière, Waze ne changeait rien à son application. A l’écran de votre smartphone, Waze indiquait toujours clairement la présence d’un radar fixe ou mobile et, pour couronner le tout, cette application était (et l’est toujours) disponible gratuitement sur les plateformes iOS, Android et Windows Phone.
Depuis son rachat par Google , l’application s’est en partie mise en conformité, signalant désormais des zones de contrôles et bien d’autres informations importantes pour les automobilistes. Accidents, embouteillages, alertes conditions météo… sont autant d’éléments qui contribuent à la montée en puissance de l’application. Une domination naissante qui a fait du tort aux acteurs historiques du marché et plus particulièrement Inforad, devenu très discret dans le paysage des outils d’aide à la conduite.
Désormais, seuls Coyote et Wikango renouvellent encore leurs boîtiers, avec respectivement le Nav et le XL. Un troisième acteur, Mobile Devices propose le Munic, un boîtier tout-en-un assez attractif par son tarif. Tous se vantent d’avoir une communauté de plusieurs millions d’utilisateurs. Une donnée à prendre avec des pincettes, car il y a une grosse différence entre l’utilisateur qui télécharge l’application une fois et celui qui l’utilise tous les jours. On appelle ces derniers, les utilisateurs actifs… un chiffre difficile à avoir de la part des marques.
Pour nous faire notre propre idée sur la qualité des services proposés, nous avons donc confronté toutes ces solutions, avec un regret toutefois, celui de ne pas avoir croisé de radars dits “mobiles mobiles” pendant nos tests. Ces véhicules des forces de l’ordre capables de vous verbaliser tout en roulant. Cela nous aurait permis d’apprécier la qualité de ces produits… que nous avons toutefois réussi à départager.
1er – Waze : gratuite et tellement performante
L’application Waze, arrive en tête de notre classement. Véritable couteau suisse pour les automobilistes, ce logiciel ne cesse de s’améliorer. D’abord avec de nouvelles fonctions, tel que Waze Places, la dernière en date, permettant de partager avec la communauté des lieux qu’on a aimés, photo incluse.
L’autre raison est évidemment la communauté d’utilisateurs qui grandit chaque jour. Si nous disions plus haut que Waze est presque en conformité par rapport à la législation française, c’est parce qu’on trouve toujours des signalements de police. Radars mobiles ou de brigades postées sur le bas-côté pour un point de contrôle, un picto de “képi bleu” apparaît sur la carte. C’est beaucoup plus clair que les zones à risques signalées par les boîtiers… mais c’est aussi complètement illégal. Un travers qui explique clairement pourquoi les utilisateurs affluent en masse.
Mieux encore, pour une application gratuite, Waze remplit correctement la fonction de GPS (à condition d’avoir du réseau mobile) avec des alertes ultra-pertinentes. En effet, qu’il s’agisse d’un embouteillage, d’un objet sur la route, d’un véhicule arrêté sur le bas-côté, d’une pluie battante, d’un brouillard dense ou encore d’une zone de travaux, tout y est signalé avec une redoutable précision. L’application Waze, ainsi que le boîtier Coyote (nous y reviendrons plus après) sont d’ailleurs les seuls à nous avoir indiqué la présence avérée des quatre contrôles de police sur la A15, la A86 et une route départementale (D392).
En revanche, même si les informations sont fiables du côté de l’information trafic, l’application ne délivre pas d’itinéraires bis vraiment efficaces. Depuis son rachat par Google, Waze évolue régulièrement : dernière amélioration, la possibilité de taper à trois doigts sur l’écran pour activer la reconnaissance vocale et signaler ainsi un embouteillage. Bref, si vous ne connaissez pas Waze, essayez là de toute urgence, vous serez conquis.
2e – Coyote Nav : Avertisseur et GPS à condition de payer
La solution de Coyote se fait désormais évincer sur la route par l’application Waze. Très aguerris, les Wazers se montrent aussi réactifs, parfois plus même – que les éclaireurs de Coyote… sauf en dehors des grandes agglomérations. En effet, nous avons constaté que la communauté s’effrite sur les grandes autoroutes (A10, A13, A6) et même certaines nationales (constaté sur la N13 après Caen) sitôt qu’on s’éloigne des grandes villes. Lors de notre départ en vacances, les Wazers étaient passés à côté d’une alerte de radar mobile sur la A6 (à plusieurs centaine de kilomètres de Paris), qui n’a pas échappé à la communauté Coyote. On remarque aussi que les alertes de dangers, indiquant par exemple des véhicules en pannes, sont moins fréquentes. Pour autant, nous maintenons Coyote en seconde position, car le delta de qualité est mince et que les zones de danger sont toujours signalées sous Waze.
La communauté Coyote se montre efficace lorsqu’il est question de signaler des accidents ou un embouteillage, mais on regrette que son logiciel de navigation ALK Copilot, ne soit pas en mesure de calculer un itinéraire bis. Petite astuce que les utilisateurs de Coyote auront sans aucun décelé : dans une zone de danger, le point de contrôle est situé dans le dernier quart de la barre de progression.
A l’heure où nous réalisons ce comparatif, nous gardons bien en mémoire l’annonce que Coyote a fait sur le plateau de 01net TV en juin dernier. Selon Didier Quillot, PDG de la marque, Coyote présentera sur le mondial de l’auto un boîtier aux fonctions « disruptives ». Nous attendons toujours d’en savoir plus et, naturellement, nous ne passerons pas à côté de cette annonce (et encore moins du test du produit). Vous pouvez aussi retrouver notre test complet du Coyote Nav.
3e – Wikango XL : une baisse notable de la qualité de service
A l’usage, la perte de qualité de service est assez flagrante sur ce Wikango XL. S’il arrive 3e, c’est parce qu’il est sauvé de justesse : il a signalé un des points de contrôle sur les quatre croisés pendant nos tests. C’est un sans-faute du côté des alertes de zone de danger correspondant à des radars fixes.
En revanche, le Wikango XL est passé à côté de toutes les alertes concernant les embouteillages ou encore les accidents en panne. Et pourtant, sur notre période de tests, nous avons eu deux journées noires avec d’importants accidents en région parisienne. Première réaction de notre part : sauter sur le bouton et déclarer l’embouteillage. Pour autant, alors que nous étions à l’arrêt pendant près de 10 minutes, aucune information n’est redescendue de notre signalement pourtant répété à 5 reprises.
Wikango a également travaillé à rendre l’interface de son produit plus claire avec un nouveau code couleur très simple à comprendre. Pour exemple, lorsque vous circulez sur autoroute, si le fond de l’écran qui borde les deux compteurs sur l’écran est vert, alors pas d’inquiétude vous êtes entouré de nombreux éclaireurs Wikango. S’il vire à l’orange ou au rouge, prudence, il se peut que vous ne soyez pas averti de tous les dangers. La preuve que, même lorsque tout est au vert, ce qui était le cas pendant nos tests, le service Wikango semble connaître une baisse de qualité. Enfin, nous avons également remarqué des erreurs de limitation de vitesse, comme le montre la photo dans l’encadré ci-dessous ou l’écran du Wikango XL affiche une limitation à 90 km/h alors que nous sommes en ville. Dommage.
Le Wikango XL est vendu 150 euros, mais pour profiter des alertes communautaires, il faut souscrire au Pack XL+, une option à 150 euros valable sur toute la durée de vie de l’appareil.
4e – Mobile Devices Munic
Jugé pour ses qualités de boîtier “d’aide à la conduite”, le Munic reste un cran en retrait. En cause, une communauté mixant à la fois les utilisateurs d’Avertinoo et de CamSam, qui se sont montrés absents pendant nos tests. Le boîtier est passé à côté des alertes de zone à risque que nous avons croisée. En revanche, rien à signaler du côté des alertes de zone de danger portant sur les radars fixes : ils nous ont tous bien été notifiés.
Considéré dans son ensemble, le produit Munic l’emporte sur le Wikango XL pour la richesse des fonctions proposées. Véritable GPS connecté, le Munic intègre des applications qui vous aide à trouver une place de parking, à savoir si la météo est bonne sur votre lieu de villégiature et même à trouver un restaurant à proximité via l’application “pages jaunes” et même y réserver une table. En effet, le Munic intègre une connexion Bluetooth pour y apparairer votre smartphone. On aime aussi sa technologie de transmetteur FM intégré grâce à laquelle on peut diffuser sur les haut-parleurs de la voiture, via l’autoradio, la musique lue depuis le Munic (il dispose d’un emplacement microSD pour lire les MP3) ou vos appels téléphoniques.
Autre atout et non des moindres, le boîtier est compatible avec le service d’information trafic HD Traffic de TomTom, délivrant des informations fiables sur l’état des routes. Mais pour en profiter, il faudra souscrire à l’abonnement proposé à partir de 4 euros par mois. C’est par ailleurs cette option qui vous permettra d’accéder aux services « pages jaunes », « parking », météo et stations-service.
Vous pouvez retrouver ici notre test complet du Munic de Mobile Devices.
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