Le Vision Pro, le premier ordinateur spatial d’Apple, embarque un total de douze caméras et de cinq capteurs. Cette armée de caméras est indispensable au fonctionnement du casque de réalité mixte. En effet, elles permettent au porteur d’interagir avec le système d’exploitation VisionOS avec ses yeux et ses mains. L’accessoire est également équipé de six microphones.
Cette débauche de capteurs a de quoi susciter les inquiétudes des défenseurs de la vie privée. D’un point de vue hardware, le Vision Pro semble taillé pour surveiller en permanence la vie quotidienne des utilisateurs. Mais, sans surprise, Apple a pris des mesures fortes pour rassurer ses détracteurs et protéger ses futurs clients.
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Apple restreint l’accès des apps sur le Vision Pro
Comme l’explique David Heaney, journaliste chez UploadVR, Apple va strictement encadrer l’accès des applications aux caméras de son ordinateur spatial. Pour mémoire, le casque est en effet conçu pour faire tourner des applications iOS et iPad. Cette approche permet à Apple de s’appuyer sur son vaste catalogue d’applications dès le lancement du Vision Pro sur le marché.
Lors d’une prise de parole organisée dans le cadre de la WWDC 2023, l’entreprise a indiqué qu’une application tierce n’obtiendra pas un accès complet aux capteurs. Concrètement, une application iOS, exécutée sur le casque, qui demande un accès aux caméras et aux microphones, devra se contenter d’un flux limité de données. Devant les développeurs, un ingénieur d’Apple a longuement détaillé la manière dont ce système devrait fonctionner.
Lorsqu’une app veut se connecter aux microphones, Apple restreindra l’accès à un seul des micros. De même, l’application devra se contenter d’un accès à seulement deux des douze caméras. Du côté de la caméra arrière, VisionOS enverra « un flux noir avec une icône “pas de caméra” au centre » aux applications. Il s’agit d’une astuce logicielle « pour prendre en charge les applications qui supposent la disponibilité de la caméra arrière », explique UploadVR, qui a assisté à la conférence donnée par Apple.
Enfin, si une application réclame l’accès à une caméra frontale, elle ne trouvera qu’une seule caméra. Par ailleurs, si aucun Persona, une représentation numérique du porteur destinée aux appels vidéo, n’est affiché, l’application sera tout simplement privée de flux. En résumé, l’accès aux caméras pointées vers l’extérieur est cadenassé, tandis que les données liées aux caméras qui filment le porteur sont limitées à la présence d’un Persona. Une application tierce, comme Zoom, devra uniquement s’appuyer sur cet avatar numérique lors d’un appel. En résumé, les images en direct, montrant les alentours de l’utilisateur, ne seront jamais collectées par les applications. Elles seront réservées aux applications et aux interfaces de programmation d’applications d’Apple.
Ces précautions restreignent la quantité de données auxquelles les développeurs d’applications peuvent avoir accès. Fidèle à ses habitudes, Apple se pose en véritable gardien de la vie privée. Le géant de Cupertino a d’ailleurs pris des mesures analogues sur iOS, le système d’exploitation des iPhone, notamment afin de restreindre le suivi publicitaire des applications.
Notez cependant qu’Apple n’est pas le seul constructeur à limiter l’accès des développeurs aux caméras de son casque. Meta, l’actuel numéro un du marché des casques VR, refuse également d’octroyer un accès illimité aux données enregistrées par la caméra de ses Quest. En miroir d’Apple, Meta pointe du doigt les risques en matière de confidentialité.
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Source : UploadVR