Les notes défilent sur des rails en perspective (qui représentent les cases du manche) et pivotent sur elles-mêmes d’un quart de tour juste avant d’atteindre les cordes. Une couleur pour chacune Mi, rouge, La, jaune, Ré, bleu… C’est parti ! Le festival de signaux sonores et visuels peut commencer. Chaque corde pincée en rythme et à la bonne hauteur de note vibre et résonne. Les couacs aussi d’ailleurs. La seule différence est qu’ils ne rapportent pas de points. Car ne l’oublions pas, malgré l’absence de guitare en plastique remplacée par un vrai instrument, Rocksmith est un jeu vidéo. Il faut gagner des points pour atteindre différents seuils de maîtrise d’un morceau et donner des concerts virtuels avant de passer au niveau supérieur.
La, Si, Do, Ré-apprendre !
Même avec quelques années de pratique de l’instrument derrière soi, ou peut-être à cause de cela, Rocksmith est déstabilisant. Oui, il faudra réapprendre à déchiffrer un nouveau système de notation. Après les partitions, les tablatures, les leçons sur YouTube, voilà un nouveau système à apprivoiser.
Pour un guitariste un peu expérimenté, c’est déroutant, car la concentration sur le jeu vidéo empiète sur le jeu de guitare lui-même. Du coup, même les accords les plus simples prennent plus de temps à déchiffrer. De même, le fait de ne pas jouer toutes les notes d’une phrase musicale n’aide pas.
Et puis, les heures passant, les morceaux s’enchaînent et on se prend au jeu. Comme la partition s’adapte en temps réel à la dextérité du guitariste, il n’est pas rare de voir disparaître une grappe de notes, sanction immédiate d’une malencontreuse série d’erreurs. Vexé, on reprend le morceau. La séquence regagne alors en complexité et le plaisir de jouer grandit.
Une petite répét’ ?
Cette répétition obstinée, rendue plus stimulante par l’illusion vidéo-ludique est la bonne méthode. C’est même la seule. La guitare est un instrument populaire, très répandu, commun, banal et aussi beaucoup plus difficile qu’on ne le pense. Rocksmith permet de prendre l’instrument, guitare ou basse, à bras le corps tout en étant guidé et récompensé de manière constante.
Avec les progrès, de nouveaux effets, pédales de distorsion, d’écho, mais aussi de nouveaux amplis et nouvelles guitares (avec beaucoup trop d’Epiphone à notre goût !) deviennent accessibles comme autant de récompenses. Dans la section « ampli » du jeu, on peut aller « gratter » en toute quiétude en modelant le son à l’envi. Pour tout dire, le rendu est assez réaliste.
Pour le travail des techniques guitaristiques proprement dites, sept petits jeux d’arcade sont proposés. Pour se balader sur le manche de manière efficace, pour travailler les bends, les slides, les notes étouffées… Ces exercices bêtes et méchants sont assez efficaces.
Aux « forceps »
Alors que manque-t-il à Rocksmith ? La réponse est simple. De la hauteur de vue, une vision d’ensemble un peu plus musicienne et moins besogneuse. Des leçons, très courtes et pour le coup très classiques, sont néanmoins proposées.
N’empêche, l’apprenti guitariste joue un peu sans comprendre. Quelques notions d’harmonie, même succinctes, prises auprès d’un prof, seront toujours un plus. Un intervenant humain qui pourra également corriger certains mauvais gestes qui ne doivent pas se transformer en mauvaises habitudes.
Mais si vous voulez sincèrement vous mettre à la guitare ou simplement travailler votre mise en place ou encore vous entraîner d’une manière différente, alors foncez ! Rocksmith est à la fois fun et stimulant.
La cinquantaine de titres intégrée au jeu est assez éclectique, il y en a donc pour tous les goûts. The Cure, Bowie, Nirvana, Lenny Kravitz, Eric Clapton, Muse, The Rolling Stones ou Muse, côtoient des artistes beaucoup moins connus. Il manque aussi un certain Jimi Hendrix. Mais des contenus téléchargeables sont aussi à venir. Vous n’avez pas fini d’apprendre…
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