En 2023, Décathlon a décidé de revoir toute sa gamme de VTT électriques. Bien lui en a pris. Les nouvelles références adoptent toutes un style plus moderne et améliorent leur équipent sans faire exploser leur prix. Surtout, il y a désormais une logique dans la gamme et une montée progressive qui permettent non seulement d’y voir plus clair, mais aussi de mieux choisir. Au début de ce catalogue, un modèle intrigue, l’E-EXPL 520. Positionné à moins de 2 000 euros, il présente à la fois une fiche technique honnête et un design très soigné. De quoi susciter notre intérêt, à coup sûr, et nous donner envie de le confronter aux autres modèles de VTT électriques pas chers. Certes, ceux-ci ne sont pas légion, ce qui explique sans doute pourquoi l’E-EXPL 520 prétend au titre de meilleur VTT électrique à moins de 2 000 euros, rien que ça.
VTTAE pas cher et pas moche, une première
Difficile de parler de l’E-EXPL 520 sans s’arrêter quelques minutes sur son design. Les plus plus connaisseurs ou les plus exigeants y retrouveront sans doute quelques lignes caractéristiques des VTTAE des fabricants historiques, commercialisés il y a 4 à 5 ans. C’est à dire une géométrie très typée « enduro », de larges tubes en aluminium et une impression d’engin massif et solide.
De notre côté, sans nier le design quelque peu daté du cadre, nous ne pouvons que nous réjouir de voir une esthétique un tant soit peu travaillée appliquée à un VTT électrique accessible. À moins de 2 000 euros, il n’y a généralement pas de quoi pavoiser avec son vélo, et ce n’est pas Décathlon, à l’origine de la rudimentaire série E-ST, qui pourra nous contredire.
Avec l’E-EXPL 520, on découvre un VTT électrique vraiment bien assemblé, qui n’évite pas les grosses soudures, mais qui présente une belle intégration de la batterie dans le tube diagonal (à l’exception de la membrane plastique assez vilaine et peu pratique qui l’entoure). Le coloris orange option pétant (Décathlon préfère dire mangue) n’est pas négociable, mais en plus de donner fière allure au cycle, il augmentera vos chances d’être vu, aussi bien en ville qu’en forêt.
Monté sur des roues de 29 pouces, ce VTT semi-rigide affiche un poids de 24 kg environ, ce qui le met dans la moyenne de son segment. Le dernier détail purement esthétique concerne l’afficheur. Sur ce point, sans révolutionner le genre, Décathlon a fait un effort conséquent par rapport à ces premiers VTTAE avec un afficheur assez sobre, doté d’un écran TFT en couleur et d’une connectivité Bluetooth pour fonctionner avec une application.
En définitive, l’E-EXPL 520 marque des points sur la partie design. Son esthétique n’est pas des plus modernes, mais elle reste soignée et se démarque des cadres sans saveur qui équipent souvent les VTT les plus accessibles.
Un équipement mécanique entre deux eaux
Sur l’équipement, notre regard est plus critique. Il n’y a pas de faute de goût éhontée de la part de Décathlon, mais quelques approximations ou quelques choix qui méritent d’être questionnés. Rien à dire du côté de la fourche, une Suntour XCM avec 130 mm de débattement que l’on retrouve assez souvent dans cette gamme de prix et qui remplit bien son office.
Même cohérence du côté du système de freinage. Il s’agit d’un système de freins à disques hydraulique évidemment, les Tektro M276 qui s’appuient sur des disques de 180 mm à l’avant comme à l’arrière. De fait, le freinage de notre E-EXPL 520 s’est avéré très efficace, et plutôt bien dosé, en accord tout du moins avec la cible visée par ce VTT électrique.
Notre avis est plus mitigé sur la transmission. Comme souvent, Décathlon s’en remet à Microshift et ce n’est pas là sa meilleure inspiration. Le système Acolyte (12 à 42 dents) à 8 vitesses donne le change, mais manque souvent de réactivité. Il demande surtout beaucoup d’anticipation de la part du pilote qui sur ce genre de vélo ne sera pas toujours expert. Quelques sauts de chaînes sont donc à prévoir, tout du moins le temps de s’habituer à son fonctionnement.
En revanche, Décathlon s’est franchement raté sur deux équipements que l’on conseille de changer assez rapidement. Les pneus RockRider Grip 100 d’une part, qui s’avèrent rapidement dépassés dès que le terrain se complique et surtout la paire de pédales maison, inutilisables sous la pluie.
Enfin, il manque selon nous un accessoire qui parait indispensable à la pratique du VTT et que Décathlon limite à ses modèles plus haut de gamme, la tige de selle télescopique. Certes, il existe des solutions pour s’équiper après-achat, mais l’E-EXPL 520 aurait gagné à proposer cet indispensable par défaut.
Moteur : Yamaha s’occupe de tout
La partie électrique de ce VTTAE à moins de 2 000 euros a été confiée à Yamaha et plus particulièrement à son moteur d’entrée de gamme PW-CE. Ce-dernier est associé à une batterie de 500 Wh à laquelle il est possible d’ajouter une extension, un prolongateur d’autonomie de 360 Wh.
L’assistance est réglée sur quatre niveaux, cinq si l’on prend en compte le mode « off », qui correspondent en réalité au pourcentage d’assistance maximale déployé. Ainsi, en niveau 4, l’aide atteint les 280% ce qui se traduit par un effort réduit de la part du pilote. Sur les modes inférieurs, le moteur est, logiquement, moins sollicité. Sur ce point la progressivité du moteur Yamaha est relativement classique et parfaitement adaptée à l’E-EXPL 520. La limite de l’exercice est davantage liée au couple. Car si l’assistance est suffisamment douce et bien dosée, le couple, lui, plafonne à 50 Nm. C’est relativement peu pour un VTT et ça se paye assez vite dès que le terrain grimpe.
Sans doute Décathlon a-t-il voulu adapter la réponse du moteur au public auquel son VTTAE d’entrée de gamme est destiné. Néanmoins, même lorsqu’on découvre le VTT électrique ou qu’on est pas un descendeur hors pair, il est utile de pouvoir compter sur une assistance digne de ce nom. Or si un couple de 50 Nm semble suffisant en ville, il s’avère vite limité sur les sentiers grimpants.
Que vaut vraiment l’E-EXPL 520 de Décathlon ?
Côté performances, le pilotage du VTTAE d’entrée de gamme réserve plutôt de bonnes surprises. Aidé par son poids et ses larges pneus, il est particulièrement simple à prendre en main. Son système de suspension avant fait son office sans obliger le vélo à « pomper » plus qu’il ne faudrait. Ainsi l’E-EXPL 520 garde un peu de dynamisme et de préserve sa maniabilité.
Certes, ce n’est pas le plus adapté aux sauts ou aux descentes les plus techniques, mais là encore, ce n’est pas pour cet usage qu’il a été conçu. En revanche, sur du trail léger, et des sentiers même complexes, il s’en sort plutôt bien. Sur ce point le choix des roues de 29 pouces et la qualité du moteur Yamaha sont des aides précieuses.
Côté freinage, nous avons manqué un peu de mordant sur certaines situations, mais c’est sans doute la conséquence d’un test un peu poussé. En définitive, le comportement et les performances du VTTAE de Décathlon sont vraiment adaptées au public qu’il vise.
L’épineuse question de l’autonomie
S’il est difficile de juger de l’autonomie d’un vélo électrique urbain, l’exercice devient presque impossible en VTT. En effet, avec ce type de deux-roues, le choix du terrain le gabarit et la condition physique du pilote auront des conséquences certaines. Bien entendu, plus le terrain de jeu sera valloné et plus vous solliciterez l’assistance, plus vite votre batterie rendra les armes. À l’opposé une balade sur des sentiers plutôt plats en appuyant quelque peu sur les cuisses doublera l’autonomie constatée par rapport à l’exercice précédent.
Afin d’avoir un aperçu plus complet de l’autonomie, nous avons réalisé deux boucles, l’une en ville sur une route bitumée et un terrain relativement plat, l’autre lors d’une sortie en forêt avec nettement plus de dénivelé. Concrètement, la batterie de 500 Wh, si elle est peut sollicitée peut dépasser légèrement les 50 km d’autonomie. Dans des conditions plus exigeantes, cette valeur dépassera légèrement les 30 km. C’est peu juste mais ça fait tout de même une belle sortie.
La nouvelle référence à moins de 2 000 euros ?
À moins de 2 000 euros, les VTT électriques sérieux ne courent pas les rues. C’est justement là l’une des prouesses du E-EXPL 520. Etre parvenu à condenser un tel niveau d’équipement et de finition à un tarif accessible. À notre sens, l’entrée de gamme de Décathlon n’a qu’un rival sur le marché, son alter égo chez Intersport : le Nakamura E-Summit 950. Celui-ci aura du mal à rivaliser sur l’esthétique, mais son moteur de 100 Nm fait des ravages. Sans aucun doute, le champion de la catégorie se trouve parmi ces deux-là. Quant au choix de l’un ou de l’autre, il dépendra de vos priorités.
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