L’Institut national des technologies de l’information et des télécommunications du Japon vient d’établir un nouveau record en matière d’Internet. Les chercheurs japonais sont en effet parvenus à réaliser un transfert de données de 402 térabits par seconde. C’est un record mondial de débit descendant (download).
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Trois fois le contenu de Netflix France en une seconde
Grâce à ce débit élevé, il est possible de télécharger des milliers de films en l’espace d’une seule seconde. On estime que plus de 12 500 longs métrages peuvent être transférés durant ce laps de temps. C’est trois fois le nombre de contenus présents dans le catalogue français de Netflix, estimé autour des 4300.
À titre de comparaison, le débit Internet moyen en Europe tourne autour des 100 Mb/s. En France, le débit grimpe à 120,01 Mbit/s, indique une étude de Statista. C’est nettement moins que le débit record enregistré au Japon. C’est même 3,35 millions de fois moins rapide. Il faudrait plus de 35 jours pour télécharger autant de films sur une connexion Internet française. Même l’Islande, qui caracole en tête de l’Internet d’Europe avec 216,56 Mbit/s de débit, reste à des années-lumière du record nippon.
Les dessous d’un record expérimental
Pour parvenir à cette prouesse, les scientifiques japonais ont construit un système qui s’appuie sur toutes les bandes de transmission des fibres optiques standard, y compris les bandes qui étaient précédemment inutilisées par les infrastructures. Ils ont mis au point ce système en se servant d’une panoplie de technologies d’amplification du signal très avancées.
« Le système a combiné diverses technologies d’amplification, certaines développées pour cette démonstration, y compris 6 types d’amplificateurs à fibre optique », détaillent les chercheurs.
En utilisant des plages spécifiques de longueurs d’onde, cette approche va augmenter la capacité de transmission des fibres optiques sans nécessiter de modifications des câbles déjà implantés. De facto, les chercheurs sont parvenus à multiplier la quantité de données transmises par une seule fibre optique, ce qui accroît considérablement la bande passante disponible.
In fine, cette technologie permet de répondre à la demande croissante en données tout en maximisant l’utilisation des infrastructures existantes. Il est donc possible de proposer un Internet plus rapide sans devoir prévoir de coûteux travaux sur le réseau fibre. C’est une bonne « méthode de prolongation de la durée de vie des systèmes de fibres existants », ajoutent les chercheurs.
Néanmoins, on précisera que nous sommes encore loin de pouvoir profiter d’une telle vitesse de téléchargement. Les ordinateurs, les puces et les machines actuelles ne sont pas équipés pour des transferts aussi rapides. Il faudra que le hardware évolue pour suivre l’évolution des débits.
Comme le spécifient les chercheurs, d’autres expérimentations sont prévues. Le record a été obtenu dans des conditions de laboratoire. Les résultats dans des conditions plus proches de la réalité peuvent être très différents.
Le Japon s’est souvent remarqué par ses prouesses en matière d’Internet à haut débit. D’ailleurs, l’institut national des technologies de l’information et des télécommunications du Japon a déjà battu plusieurs records de débit ces dernières années. Leur précédent record, au-delà des 321 Tbit/s, ne remonte qu’à octobre 2023.
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Source : NICT