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Surface Pro X : nos premières impressions sur le PC Microsoft au coeur de smartphone

On s’y attendait un peu, c’est désormais officiel : Microsoft lance une tablette Surface qui tourne avec une puce ARM maison, conçue en partenariat avec Qualcomm. La promesse ? Un appareil sous Windows 10 d’une finesse inégalée et à l’autonomie hors-pair. Mais attention, tous vos programmes ne seront peut-être pas compatibles… 

C’est un peu un retour aux sources. Certains d’entre vous s’en souviennent peut-être : le tout premier produit Surface de Microsoft, Surface RT, ne tournait pas avec un processeur Intel, mais avec un Tegra 3, de Nvidia, une puce ARM, à l’architecture proche de celle de votre smartphone.
Las, ce fut un échec intégral : le produit était incapable de faire tourner les applications Windows traditionnelles, conçues pour l’architecture x86 d’Intel. Résultat, une logithèque famélique, une tablette quasi inutile, et un bide commercial.

Sept ans plus tard, Microsoft remet le couvert et lance, en cette fin d’année, ce qu’il annonce comme « la plus puissante » de ses tablettes : la Surface Pro X.  Elle tourne elle aussi avec un processeur ARM, et pas avec une puce Intel. Un SoC conçu main dans la main avec Qualcomm, et qui s’appelle logiquement SQ1 (pour « Surface Qualcomm 1 », nous a-t-on dit).
C’est en réalité une version survitaminée – surtout du point de vue graphique – du Qualcomm 8CX, que nous avons eu la chance d’essayer il y a quelques mois. Nous y reviendrons.

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La plus belle des Surface

Dès le premier coup d’œil, la Surface Pro X met une claque à la Surface Pro 7, également dévoilée hier. Beaucoup plus fine (7,3 mm contre 8,5 mm pour la Pro 7), elle parvient aussi a être plus légère d’un gramme sur la balance (774 grammes sans le clavier détachable), malgré un écran plus grand (13 pouces contre 12,3 pour la Surface Pro).
Cela se sent à la prise en main… même si Microsoft n’arrive pas à atteindre les performances exceptionnelles d’Apple en la matière : l’iPad Pro 12,9 pouces domine la Pro X en matière de légèreté et de finesse, peut-être à cause du pied réglable de cette dernière, qui contribue certainement à son poids et à son relatif embonpoint. 

L’écran est toutefois splendide, et on est ravi de voir que Microsoft persiste à conserver son format « signature » 3:2, tellement pratique pour travailler ou surfer sur le Web.
Les bordures ont été largement affinées, ce qui contribue à l’élégance de l’ensemble. Difficile au premier coup d’œil de savoir si la dalle est meilleure que celle de la Surface Pro 7, nous le vérifierons à l’occasion de nos tests.

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Une connectique minimaliste… et un nouveau stylet 

On a pu s’amuser quelques minutes avec la tablette et son clavier, qui du point de vue de la frappe est strictement identique à ceux des autres produits de la gamme Surface. C’est agréable, en tout cas bien plus que le clavier très plastique des iPad Pro, d’autant que l’on dispose aussi ici d’un (petit) trackpad.

Petite astuce qui va ravir tous ceux qui ont déjà perdu leur onéreux stylet : Microsoft a eu la bonne idée d’intégrer un espace de rangement pour lui dans la Type cover du Surface Pro X. Il suffit de l’y glisser pour le ranger et le recharger du même coup. Malin.
Seul souci : cet espace réduit ne peut loger l’ancien stylet Surface (qui fonctionne par ailleurs avec des piles) et le slim pen est encore plus cher que son prédécesseur… 

On reprochait depuis longtemps à Microsoft de faire l’impasse sur l’USB Type-C. C’est désormais corrigé sur l’ensemble de la gamme Surface 2019… La firme de Redmond prend carrément un virage radical avec la Pro X, en éliminant le port USB classique pour ne conserver que deux ports USB Type-C. C’est un peu dommage, mais c’est sans doute le prix à payer pour cette extrême finesse.
On constate également avec regret la disparition de la prise jack… Au final, la connectique est digne de celle d’un produit Apple : extrêmement minimaliste, voire ridicule. D’autant que les prises USB Type-C ne peuvent être utilisées pour recharger l’appareil, Microsoft ayant conservé son système de charge propriétaire.
Il bénéficie toutefois d’une nouveauté de taille : la charge rapide, que nous n’avons pas pu éprouver lors de cette première rencontre avec le produit. La promesse est belle en tout cas : charger la batterie à 80 % en une heure. 

Nous vérifierons si les dires de Microsoft sont exacts, mais la charge rapide est une bonne nouvelle, car on constate par ailleurs que l’autonomie annoncée n’est pas grandement améliorée par rapport à celle de la Surface Pro 7 avec processeur Intel : 13 heures seulement contre 10 heures et demie. On attendait franchement mieux, puisque certains always-connected PC sont capables de tenir 20 heures sans broncher, du moins sur le papier.

La question des performances… et de la compatibilité des apps

Microsoft présente son engin comme le plus performant de la gamme Surface, vantant les performances du processeur SQ1. Le géant nous a abreuvé de chiffres, comparant notamment la puissance de son processeur à celle d’un Core i5, ou indiquant que l’Adreno 685 – le GPU intégré – pouvait atteindre les 2.1 teraflops, soit bien plus que la puissance graphique brute d’une PS4 (plafonnée à 1,84 Tflops). Une belle performance pour une machine ultraportable…

Mais il y a un « mais » : vous n’aurez pas la même expérience sur cette machine qu’avec un PC tournant grâce à une puce Intel sur l’ensemble des logiciels Windows. Il y a peut-être même des programmes que vous utilisez tous les jours… qui ne tourneront tout simplement pas sur Surface Pro X.

Cela ne se remarque pas au premier coup d’œil. Nous avons pris en main cette machine durant une demi-heure sans même nous rendre compte qu’elle fonctionnait avec un processeur plutôt taillé pour les smartphones. Windows 10 tourne à merveille, les applis Office également. La Surface Pro X démarre au quart de tour, sort de veille en un clin d’œil, permet de surfer avec Edge aussi rapidement qu’avec un PC puissant…

Il y a une raison à cela : Windows 10 et l’ensemble des applications Microsoft ont été retravaillés pour tirer parti de l’architecture ARM. Malheureusement, ce ne sera pas le cas de tous les programmes Windows. Si les concepteurs de vos applications préférées n’ont pas pris la peine de les porter vers cette nouvelle architecture, elles seront lancées par le biais d’une émulation, ce qui grèvera forcément leurs performances. C’est le cas pour tous les programmes win32, qui sont encore extrêmement nombreux. 

Windows 10 pour processeurs ARM n’est par ailleurs pas en mesure d’émuler les applications Windows 64 bits (x64). Du coup, si vous utilisez un programme x64 qui n’est pas disponible en version 32 bits, il ne tournera pas sur Surface Pro X. D’autres limitations existent, comme par exemple l’absence du support de l’interface de programmation Open GL, utilisée dans de nombreux jeux vidéo, qui ne fonctionneront pas du coup dans Windows 10 ARM. 

Microsoft, évidemment conscient de ces problèmes de compatibilité, fait en sorte d’aider les développeurs pour qu’ils adaptent leurs programmes à Windows 10 ARM. La firme a notamment facilité le portage d’applications 64 bits vers la version ARM dans son environnement de développement, Visual Studio. Mieux vaut tout de même être au courant de ces potentiels soucis avant de craquer pour une Surface Pro X !

Nous ne manquerons pas de comparer les performances de cette tablette d’un nouveau genre à celles d’un modèle sous puce Intel, dès que nous pourrons mettre la main sur ces nouveaux engins.
La Surface Pro X sera disponible en France le 19 novembre, à partir de 1149 euros pour sa version de base, avec 8 Go de Ram et 128 Go de stockage. 

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Eric Le Bourlout, envoyé spécial à New York