L’arrivée de la plateforme de jeu vidéo Steam sur Chromebook se précise : selon 9to5Google, les développeurs de Google ont nettement avancé dans le portage du précieux portail vidéoludique de Valve. Dépassant l’intégration Linux d’origine – « Crostini » – qui reposait sur un noyau Debian, les ingénieurs du géant de la recherche en ligne sont passés à la vitesse supérieure en intégrant un noyau Ubuntu appelé Borealis. Couplé au projet open source Proton DB (largement financé par Valve), Borealis permettrait d’exécuter la plupart des jeux, même ceux originellement uniquement compatibles avec les technologies Direct X de Windows.
La première limite ? Steam pour Chrome OS ne serait accessible (dans un premier temps en tous cas) qu’aux Chromebook équipés d’un processeur Intel Core de 10e génération. Autant dire une infime minorité d’appareils. Mais il y a une autre limitation de taille : les Chromebook en eux-mêmes.
Le Chromebook, l’antithèse du PC gaming
L’arrivée d’un service de jeu sur les Chromebook est une bonne nouvelle pour tous les détenteurs de ces machines – en tous les cas pour les rares détenteurs de modèles récents équipés de Core de 10e génération. Néanmoins il convient de rappeler que ces machines sont sans nul doute les pires machines jamais conçues pour le jeu vidéo. Si les titres 2D et 3D peu gourmands en ressources permettent aux joueurs occasionnels de se divertir, tout dans la fiche technique des Chromebook joue contre eux du point de vue vidéoludique.
Du côté du stockage en premier lieu : grand manitou du cloud et des services en ligne, Google a longtemps limité la quantité d’espace disque disponible sur les machines. Si le prix fut et reste un argument pour les machines les moins chères, nous avons collecté au fil des années plusieurs témoignages de vendeurs de PC qui nous affirmaient que Google a longtemps imposé de fortes limites côté disque dur – pour pousser au cloud, évidemment.
Ensuite il faut regarder les machines en elles-mêmes. Si quelques rares modèles intègrent des Core i7, le gros des troupes se contente de Pentium ou de Core i3, avec parfois des Core i5. Même en 10e génération, le Core i3-10110U d’un Lenovo Flex 5 13’’ ne vend pas du rêve – je ne vous parle même pas des 4Go de RAM livré en sus. Il existe bien quelques configurations de Chromebook plus puissantes, mais elles sont alors au moins aussi chères que leur pendant Windows – et ne se vendent donc peu ou pas.
Tout cela sans parler de la qualité des dalles des écrans, rarement haut de gamme en termes de vitesse de rafraîchissement et souvent médiocre côté technologies puisque la grande majorité des Chromebook sont commercialisés sont en-dessous des 500€.
En gaming, Chrome OS part de loin
À lire cette longue litanie, on pourrait croire que tout est perdu. Pas tout à fait : si Chrome OS n’est pas la plateforme de choix des joueurs, l’arrivée d’un service de jeu sur une première génération de machine est salutaire. Google se bat pour imposer son système – émulation de programmes Linux, prise en charge des apps Android, etc. – et Steam n’est rien de moins que la plateforme de référence.
De plus, les Core de 10e génération chez Intel et les tout nouveaux AMD Ryzen 4000 Mobile sont des SoC x86 aux performances CPU et graphiques désormais suffisantes pour jouer à la plupart des jeux, dès lors qu’on sait rester modeste côté définition d’image. Il ne reste plus à Google qu’à convaincre ses partenaires constructeurs de continuer à sortir des machines suffisamment bien équipées (au moins 8Go voire 16 Go de RAM et au moins 256 Go voire 512 Go de stockage) comme l’Asus Chromebook Flip C436 pour que les Chromebook puissent proposer une expérience au moins équivalente au PC. Et ça, ça risque de prendre du temps. Plus de temps qu’il n’en faudra à Stadia pour peaufiner son niveau de qualité.
Source : 9to5Google
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