Qu’ils soient fouettés ou sous amphétamines, une chose est sûre : les ingénieurs de la division photo de Sony sont déchaînés. Dans le flot continu de nouveautés – et d’innovations, dont certaines majeures – dont Sony nous gratifie depuis plusieurs années maintenant, le géant nippon annonce aujourd’hui la mise à jour de son compact professionnel : le RX1R Mark II. Un compact expert à optique fixe qui reprend les fondamentaux de ses prédécesseurs : mettre un capteur plein format et une optique 35 mm Zeiss haut de gamme dans un format pocket.
Micro format, maxi capteur
Si la première mouture des RX1/RXR embarquait déjà un capteur à la définition généreuse (24 Mpix), celui du RX1R Mark II tape très fort puisqu’il profite du nouveau capteur CMOS du nouvel Alpha A7R Mark II de 42 Mpix. Oui, 42 Mpix, de quoi faire des recadrages de vos recadrages, des tirages de 5 m de long ou tout simplement de quoi faire exploser vos rétines… et vos disques durs. Et ce d’autant plus que la rafale est assez généreuse pour la définition : 5 images par seconde.
Ce capteur impressionne d’autant plus qu’en dépit de sa définition presque record – seul le reflex EOS 5DR de Canon fait mieux avec 50 Mpix – il est tout de même capable de voir dans le noir puisqu’il monte à 102.400 ISO, avec une limite de qualité optimale autour de 25.600 ISO (il faudra voir les tests).
Viseur électronique intégré et écran orientable
Les deux nouveaux équipements appréciables de cette nouvelle version sont le viseur OLED rétractable intégré et l’écran orientable. Le RX1 premier du nom pouvait bien recevoir un viseur mais il était optionnel, cher (449 euros !) et encombrant. Cette seconde mouture intègre un viseur OLED de 2,36 Mpix qui peut se rentrer dans le corps du boîtier à la manière de celui du RX100 Mark III par exemple. On peut ainsi continuer de profiter de l’extrême compacité du boîtier dans le sac à épaule voir même le sac à main, tout en faisant apparaître à loisir le précieux viseur.
L’écran LCD quant à lui offre enfin plus de souplesse pour les cadrages au niveau du ventre ou au ras du sol. Il n’est en revanche ni tactile ni orientable en mode autoportrait, ce qui n’est pas bien grave compte tenu de la cible – des experts/pros qui ont théoriquement des choses plus intéressantes à immortaliser que leurs selfies.
Optique Zeiss Sonnar T* 35 mm f/2
L’un des rares éléments à ne pas changer est l’optique, une focale fixe de qualité, à savoir un 35 mm f/2 reprenant la célèbre formule optique Sonnar (vieille de près d’un siècle !). Si nous connaissons cette optique, une grande inconnue demeure : “optiquement” au niveau pour un capteur 24 Mpix, qu’en sera-t-il avec ce monstre de 42 Mpix ? Les nouveaux capteurs des reflex récents – Canon EOS 5DS par exemple – ont en effet rendu totalement obsolètes certaines optiques actuelles du fait du manque de précision de celles-ci. Un phénomène appelé dans le jargon le pouvoir séparateur de l’optique. Espérons que les ingénieurs de Sony avaient bien en tête les super définitions des capteurs actuels quand ils ont développé le premier RX1, au risque d’obtenir des images très molles.
Filtre passe-bas novateur
La première version de ce compact était disponible en deux versions : RX1 avec filtre passe-bas et RX1 sans filtre passe bas. Dans le premier cas le moiré est contenu au prix d’un lissage des images, dans le second cas le piqué est maximal mais des artéfacts colorés peuvent apparaître. Le RX1R Mark II n’existera que dans une seule version car Sony aurait réussi à développer un filtre passe-bas désactivable dit « fluid low pass filter ». C’est une fine couche d’un liquide électrosensible qui jouerait ce rôle et il nous tarde vraiment de voir ce que cela peut donner en pratique. Certains constructeurs comme Nikon ont tout bonnement abandonné l’idée d’un filtre passe-bas, d’autres comme Ricoh jouent sur l’utilisation intelligente de la stabilisation mécanique (la vibration du capteur simule le filtre) et Sony semble le seul à apporter une solution électroniquement élégante.
Pas de stabilisation
Miniaturisé à l’extrême, le premier RX1 n’était pas stabilisé. Il en va de même pour cette seconde mouture, puisqu’il n’y a pas assez de place pour un dispositif mécanique (capteur) ou optique. Là encore, il faudra laisser parler les tests : un flou de mouvement imperceptible à 24 Mpix peut s’avérer gênant quand les définitions explosent, les précédents des Nikon D800 et D810 le prouvent. Il reste à voir les astuces de traitement d’image auxquelles Sony a sans doute eu recours.
Wifi, NFC mais pas de 4K
Le RX1R est moderne jusqu’au bout des ongles, ou presque. On retrouve ainsi la connexion Wi-Fi pour déclencher et piloter l’appareil depuis un smartphone ou une tablette de même que la puce NFC qui facilite l’appairage de l’appareil avec vos terminaux mobiles – toujours pas les iPhone/iPad mais la faute revient à Apple. Nous sommes en revanche surpris de l’absence d’enregistrement vidéo 4K. Une absence qui surprend quand on sait que le RX100 Mark IV, petit compact sorti en début d’été et 3 fois moins cher, en est capable. L’encodage vidéo Full HD devrait cependant être de bon aloi puisque le RX1R Mark II supporte le nouveau codec XAVC-S, un codec dérivé des caméras professionnelles. Les vidéastes apprécieront la présence des modes 24/25/30/50/60p avec un débit de données poussant à 50 Mbit/s (c’est très bon).
Cette preuve d’efficacité étant faite, il y a fort à parier que le géant japonais ait prévu un volume de production bien supérieur pour cette nouvelle édition. Le RX1R Mark II sera disponible au mois de décembre au prix de… 3500 euros. Et si vous n’avez pas le budget pour ce nouveau joujou, sachez que l’ancienne version reste au catalogue. Il ne reste plus à Sony qu’à communiquer la baisse tarifaire sur les RX1/RX1R…
En attendant, vous pouvez vous faire une petite idée de ce que vaut cette Rolls des compacts en lisant notre première prise en main du RX1R Mark II.
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