Snapchat vient d’annoncer l’arrivée de sa propre intelligence artificielle générative, « My AI ». Basée sur ChatGPT, le chatbot conçu par OpenAI, l’IA est « disponible en tant que fonctionnalité expérimentale » à partir de cette semaine aux États-Unis. En fonction des retours des usagers, le robot conversationnel devrait être proposé dans le reste du monde dans un second temps.
Say hi to My AI 👻 pic.twitter.com/mZW0TNEuJj
— Snapchat (@Snapchat) February 27, 2023
Le chatbot n’est pas proposé à tous les utilisateurs de Snapchat. Seuls les abonnés à Snapchat+, l’abonnement payant lancé l’année dernière, peuvent converser avec le robot intelligent. Pour mémoire, l’abonnement permet également de voir le nombre de personnes qui ont visionné plusieurs fois votre story et donne accès à un nouveau badge de profil. L’abonnement est facturé 3,99 €/mois.
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Une version très allégée de ChatGPT
Contrairement aux autres versions de ChatGPT, la déclinaison Snapchat est très limitée. En effet, il n’est pas possible de se servir de « My AI » pour rédiger des essais, résoudre des problèmes ou faire des recherches sur la toile. Snap a volontairement bridé ces fonctionnalités pour éviter les dérives.
« La grande idée est qu’en plus de parler à nos amis et à notre famille tous les jours, nous allons parler à l’IA tous les jours. Et c’est quelque chose que nous sommes bien placés pour faire en tant que service de messagerie », explique Evan Spiegel, PDG et fondateur de Snapchat, à The Verge.
Le chatbot est uniquement conçu comme un simple agent conversationnel. L’outil n’a pas d’utilité précise, si ce n’est de divertir les utilisateurs. Parmi les cas d’usage mis en avant par Snapchat, on trouve la recommandation d’idées de cadeaux d’anniversaire, de recettes culinaires ou la planification d’une randonnée.
En incorporant l’IA à son application, Snapchat a été contraint de mettre en place de nouvelles limites. Les développeurs ont programmé le chatbot pour éviter des réponses qui incluent des jurons, de la violence, du contenu sexuellement explicite ou des opinions concernant des sujets comme la politique, relate The Verge. L’IA se veut encore plus consensuelle que ChatGPT et Prometheus, le chatbot de Bing.
Un ami virtuel pour les abonnés Snapchat+
Snapchat encourage l’utilisateur à donner un surnom à son chatbot pour personnaliser son utilisation. Il est aussi possible de changer le fond d’écran de l’interface. L’application personnifie l’IA en la représentant sous la forme d’un Bitmoji, un avatar à la sauce Snapchat.
Bridé et dépouillé d’une partie de son intérêt, le ChatGPT de Snapchat ressemble davantage à un ami virtuel, boosté par l’IA, qu’à un chatbot capable d’assister l’internaute dans sa vie quotidienne. On imagine mal pourquoi un utilisateur choisirait de discuter avec « My AI » plutôt que de se rendre directement sur le site Web d’OpenAI pour dialoguer avec le vrai ChatGPT. « My AI » semble surtout s’adresser aux plus jeunes, et aux néophytes de l’IA, qui voudraient passer le temps en parlant avec un robot en ligne.
Dans son communiqué, Snapchat rappelle que « My AI », comme toutes les IA génératives, est susceptible de raconter n’importe quoi. L’entreprise américaine incite donc les internautes à ne pas faire aveuglément confiance aux conseils promulgués par le chatbot, qui souffre toujours de « nombreuses lacunes ». C’est également le cas du chatbot de Bing, malgré son accès à Internet, et de ChatGPT. Il n’est pas rare que ces outils génèrent des réponses absurdes.
Pour améliorer l’expérience, Snapchat s’octroie le droit d’enregistrer toutes les conversations de ses usagers avec l’IA. Ces échanges seront stockés et examinés par ses équipes du groupe. De facto, le réseau social recommande « ne pas partager de secrets » avec l’IA.
Un atout pour Snapchat+
Grâce à l’IA, Snapchat espère vraisemblablement donner un coup de fouet à Snapchat+. Annoncé l’été dernier, l’offre cumule 2,5 millions d’abonnés. Malgré ce succès, et l’augmentation continue du parc d’utilisateurs, la croissance de Snap évolue toujours à la baisse à cause de l’effondrement de la publicité en ligne. C’est pourquoi la firme cherche d’autres sources de revenus, comme les abonnements payants.
À terme, il est possible que les 750 millions d’utilisateurs mensuels de Snapchat, y compris les usagers gratuits, puissent accéder au chatbot, précise Evan Spiegel. Le dirigeant laisse entendre que Snapchat pourrait s’ouvrir à d’autres modèles de langage au fil du temps. Visiblement, « My AI » n’est qu’un début.
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Source : Snap