L’hébergeur de données Backblaze publie depuis 2014 des informations sur la fiabilité des disques durs qui équipent ses propres centres de données. Mais depuis fin 2018, il utilise également des SSD. Ceux-ci ne servent pas pour le stockage proprement dit, mais comme supports de démarrage. Ils stockent aussi les fichiers temporaires et les journaux générés par les serveurs de stockage. Ainsi, les serveurs récents comportent des SSD tandis que les modèles plus anciens disposent de disques durs. Et quand un disque dur tombe en panne, il est remplacé par un SSD.
Fin juin 2022, Backblaze recensait pas moins de 2558 SSD dans ses serveurs de stockage, principalement au format 2.5 pouces, contre 2200 l’année précédente. Cela permet de calculer des taux de panne annualisés (en anglais AFR, Annualized Failure Rate), comme le montre le tableau ci-dessous.
On constate que l’hébergeur utilise essentiellement des SSD Seagate de 250 Go et qu’il n’a recensé que 7 pannes pour le premier et le deuxième trimestre 2022, sur plus de 2000 unités installées. On note aussi que Backblaze n’utilise pas pour le moment de SSD Samsung, et que Western Digital/Sandisk est peu présent (seulement 42 exemplaires).
Après quatre ans, les SSD prennent l’avantage
Mais ces données ont surtout permis d’établir une comparaison entre les disques durs et les SSD qui ont la même fonction : servir de support de démarrage pour le serveur. Les résultats sur cinq ans sont visibles dans le graphe ci-dessous :
Sur les quatre premières années, les courbes sont similaires entre les SSD et les disques durs. Toutefois, le taux annuel est légèrement inférieur pour les SSD. Mais un changement radical s’opère entre la quatrième et la cinquième année : le taux des disques durs grimpent en flèche (de 1,83 à 3,55 %) tandis que celui des SSD diminue légèrement (1,05 à 0,92 %).
Cela s’explique simplement par le fait que les disques durs comportent un moteur et des parties mobiles, qui ont plus de chances de défaillir après plusieurs années d’utilisation, tandis que les SSD se contentent basiquement d’un contrôleur et de puces de mémoire flash. Mais cela ne signifie pas que les SSD sont infaillibles. Comme l’explique Andy Klein, évangéliste du stockage cloud chez Backblaze :
« Il est très certain que le taux de défaillance des SSD finira par augmenter. Il est également possible qu’à un moment donné, les SSD se heurtent à un mur, peut-être lorsqu’ils vont commencer à atteindre leurs limites d’usure des supports. »
En effet, les puces de mémoire flash NAND ont une durée de vie, qui est liée au nombre de cycles de lecture et d’effacement. C’est pour cela que les contrôleurs des SSD ont une fonction qui permet de répartir les écritures sur les différentes cellules. Et les probabilités de défaillance sont plus grandes sur les modèles de petites capacités, car les mêmes cellules sont plus souvent sollicitées. Il est donc fort probable que des SSD de 250 Go installés à la même période commencent à tomber en panne au même moment, s’ils réalisent le même type de fonction. Et la probabilité de panne sera encore plus importante pour les utilisateurs qui se servent de leurs SSD comme support de stockage principal et manipulent des fichiers de grande taille, par exemple pour le montage vidéo.
C’est pour cela que les constructeurs de SSD indiquent une garantie en nombre d’années (généralement entre 3 et 5 ans), mais aussi en quantité de données écrites (TBW pour To écrits). Sans surprise, plus la capacité du SSD est élevé, plus son TBW augmente. Il faut finalement tenir compte du fait que les SSD sont fiables, mais pas éternels.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : Blackblaze