A l’heure où tous les éditeurs de solutions de sécurité informatique, tous les journalistes « high tech » et tous les experts en sécurité clament haut et fort qu’il est essentiel de contrôler l’accès à ses périphériques stratégiques avec un mot de passe ou un code, il est bon de redécouvrir qu’à une époque, la fraîcheur sécuritaire était de mise au plus haut niveau.
Sécurité zéro
Ainsi, sur le site Today I found out, on apprend qu’au plus fort de la guerre froide, soit environ vingt ans, le code de sécurité qui verrouillait l’envoi intempestif de missiles nucléaires, a été 00000000. Huit zéros, soit quatre de plus que le code par défaut de bon nombre de cartes SIM. Huit zéros pour une sécurité proche de… zéro. D’autant que le code était communiqué sur la feuille de procédure de lancement, fournie à tous les militaires chargés de ce poste.
Cette aberration était pourtant une amélioration. En effet, avant 1962 et le National Security Action Memorandum 160, qui imposait le PAL (Permissive Action Link) aucun boîtier de contrôle n’aurait empêché un envoi inopiné de missiles nucléaires.
Le PAL devait donc éliminer les risques de guerre thermonucléaire, notamment sur tous les sites situés hors des frontières américaines. Mais c’était sans compter sur la volonté des militaires américains d’en découdre rapidement avec l’ennemi soviétique. Rien de pire que de dépenser des milliards dans des missiles porteurs d’apocalypse et de ne pas avoir le temps de les expédier, parce que le code à saisir est trop long et que le missile ennemi a frappé avant que le sien décolle.
Nos excuses
Il a toutefois fallu attendre 1977 pour que le PAL soit mis en place sur les cinquante sites nucléaires américains. Où l’armée s’est empressée de choisir les huit zéros, avec une constance qui force le respect.
Finalement, il nous faudra présenter nos excuses à tous les scénaristes de James Bond et autres films d’espionnage dont nous moquions l’œuvre invraisemblable. Il paraissait incroyable qu’il soit si facile d’y lancer un missile nucléaire. En définitive, leurs scénarios alambiqués mettaient la barre sécuritaire plus haut que la réalité. Nous sommes confus.
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Source :
Today I found out
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