Après Renoir (Ryzen 4000 Mobile), après Cézanne (5000) voici qu’AMD annonce la concrétisation de sa génération « Rembrandt », ses nouvelles puces pour PC portables et ultraportables dont le nom commercial sera Ryzen 6000 Mobile. Après avoir créé la surprise en 2020 avec la série 4000, AMD a vu ses parts de marché grimper grâce à un rapport prix/performances/consommation énergétique excellent.
Mais Intel est revenu dans la course avec Tiger Lake (10 nm SuperFin) et surtout un quadruplement des performances graphiques avec son architecture Xe-LP que l’on retrouve dans les Core de 11e génération. Une partie graphique performante qui se permettrait d’égaler les Radeon Vega intégrées dans les puces d’AMD. Grand manitou du monde graphique avec Nvidia, AMD ne pouvait pas laisser cette attaque impunie.
Il réplique avec les Ryzen 6000 Mobile et ses cœurs GPU les plus récents, les fameux RDNA2 que l’on retrouve dans ses cartes graphiques dédiées Radeon de la série 6000 (desktop et laptop), mais aussi dans les consoles Playstation 5 ou Xbox Series – et très bientôt les SoC ARM pour smartphones Exynos de Samsung.
CPU : Zen3+ et 6 nm
Côté CPU (la partie « processeur »), point de révolution, mais un passage de Zen 3 à Zen 3+, qui apporte surtout des améliorations de consommation d’énergie et d’autres visant à faciliter la montée en fréquence. De quoi taquiner les 5 GHz en fréquence turbo sur certains modèles – idéal pour les applications gourmandes type jeux ou création.
Mais cela représente aussi un travail d’optimisation qui permet à AMD de clamer, à tâche égale, une économie d’énergie consommée de 15% à 40% en navigation Web et streaming vidéo. Autre point d’amélioration qui permet d’annoncer de telles économies d’énergies : le passage d’une gravure de 7 nm à 6 nm.
Avec de 6/12 à 8/16 cœurs CPU et une montée en fréquence régulière permettant de proposer des machines de 15-28 W à 35-45 W, AMD dispose d’une petite armée de SoC mobile qui revendiquent 30% de perfs en plus pour aller s’installer dans des centaines de designs de machines.
Si la montée en fréquence, la mémoire cache ou le nombre de cœurs permettent la segmentation des références, c’est aussi et surtout du côté du GPU qu’AMD va créer la différence. Avec les processeurs AMD entre eux, mais aussi, peut-être, face à Intel.
RDNA 2 = performances graphiques doublées !
Entre la génération Ryzen 4000 et 6000, AMD avait amélioré ses cœurs Radeon Vega tant est si bien qu’on était passé d’un GPU intégrant huit cœurs, à un GPU avec seulement six cœurs, mais plus performant. Ici, exit Radeon Vega et bonjour Radeon RDNA2.
Des cœurs GPU qui ont désormais fait leurs preuves aussi bien dans les cartes graphiques d’AMD que dans les consoles. On les attendait de pied ferme dans ce qu’AMD appelle un APU (puce tout-en-un).
Ce qui fait briller nos yeux c’est qu’on passe de jusqu’à six cœurs Vega à 12 cœurs RDNA 2, la plus grosse puce intégrée jamais produite pas AMD. Et la plus puissante : deux fois plus de mémoire cache, deux fois plus de performances de rasterization, etc.
Deux fois plus d’unités de calculs mieux fichues qu’est-ce que cela nous donne ? Des performances graphiques doublées pardi ! En tous les cas, c’est que qu’affirme Lisa SU, PDG d’AMD, lorsqu’elle compare son ancien 5800U et le nouveau 6800U.
Le processeur le plus sexy pour les ultraportables du fait de sa configurabilité allant de 15 à 28 W. Si les performances graphiques des modèles plus haut de gamme (versions H, HS et HX) seront plus élevées avec des fréquences GPU jusqu’à 200 MHz plus haut, le côté « bêtes de calcul » de ces puces en 35/45 W, voire 45 W+, les destinent à être couplées à des GPU supplémentaires pour faire des machines gaming/créations plus imposantes.
Le Ryzen 7 6800U est LA référence à surveiller pour des ultraportables légers et discrets capables de cracher des FPS dans tous les jeux AAA dès lors qu’on reste en 1080p et en niveau de détails bas.
Et, petit détail qui tue, la puce supporte le FidelityFX Super Resolution. Cette technologie permet (en gros) de calculer un jeu dans une définition, disons 720p, et de l’afficher en 1080p grâce à des algorithmes de mise à l’échelle – c’est la réponse au DLSS de Nvidia par AMD.
Comprendre que l’image 720p est améliorée en 1080p de telle sorte qu’elle soit (quasi) indiscernable d’une image 1080p native. Et bien ce Fidelity FX peut être activé désormais, et, sur les jeux qui le supporte, la nouvelle puce graphique promet jusqu’à x2,3 de performances en plus par rapport aux anciennes Radeon Vega.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que, pour la première fois, cette partie graphique a une nomenclature qui laisse transparaître les performances proposées.
Quand tous les Ryzen 4000/5000 affichaient « AMD Radeon Graphics » sans plus de détails, laissant aux curieux et aux geeks le soin d’aller lire la fiche technique sur amd.com, les puces en RNDA2 s’appellent AMD Radeon 660M (six cœurs graphiques) et AMD Radeon 680M (12 cœurs graphiques).
DDR5, USB4 et déjà sur Pluton
Cœurs CPU améliorés, toute nouvelle partie GPU : les puces AMD introduisent aussi pour la première fois l’usage de la mémoire de dernière génération DDR5, ainsi que la prise en charge de l’USB4.
Basé sur le protocole Thunderbolt 3 libéré par Intel. Reprenant le format des prises USB Type C, il permet d’atteindre les 40 Gbits/s de vitesse de transfert et prend de nombreux standards en charge (vieux USB 1,2,3, DisplayPort, etc.), mais certaines compatibilités sont optionnelles ou incomplètes entre Thunderbolt 3 et l’USB 4.
En tous les cas, le format va se stabiliser grâce à AMD et surtout à Apple, puisque tous les MacBook Pro lancés en novembre 2020 utilisent des prises à double compatibilité Thunderbolt4/USB 4.
Lire aussi : Microsoft dévoile Pluton, son processeur de sécurité intégré par AMD, Intel et Qualcomm
Autre grosse nouveauté et exclusivité d’AMD pour l’heure dans le monde du PC, l’arrivée du processeur de sécurité Pluton, de Microsoft. Cet élément matériel situé dans le processeur est un standard ouvert et très documenté. Pluton s’interface avec TPM, Bitlocker, etc. pour renforcer la sécurité non seulement des données présentes sur la machine, mais aussi les communications avec l’extérieur.
À découvrir aussi en vidéo :
Il reste désormais à voir le comportement de ces puces face à la 12e génération de Core d’Intel qui promet beaucoup en matière de performances CPU, mais aussi en tant que plate-forme avec la certification EVO.
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