La photo a toujours amusé les enfants. Mais à l’ère de l’argentique, le développement n’amusait pas les parents. Ah, l’époque où il fallait (payer) pour développer les « créations » de votre chérubin ! Les plus artistes regretteront (avec raison) la lenteur et l’exigence de la pellicule, le commun des mortels s’en réjouit. On peut aujourd’hui sereinement placer un appareil photo dans la main des tout-petits. Mais encore faut-il bien le choisir….
A partir de quel âge ?
Question difficile que celle de l’âge idéal. L’égalité des humains est certes en droits et en devoirs, mais les appétences et capacités de chacun sont uniques. Disons qu’il vaut mieux que l’enfant n’en soit plus à jeter tous les objets par terre, les écrans et optiques n’appréciant que moyennement de voir leur accélération stoppée nette par un mur en béton.
Une expérience vécue apporte cependant un élément de réponse. Notre estimé collègue Romain B., a offert un des modèles dont nous parlerons plus bas, le V-Tech Kidizoom Twist, à sa petite bipède il y a de cela un an. « D’une part on a été obligé de le faire changer, car le premier était tombé en panne. D’autre part, ma fille avait 3 ans et demi à l’époque (elle a 4 ans et demi désormais, ndlr) et à l’usage, je pense qu’elle aurait mieux profité des fonctions si on avait attendu un peu pour lui offrir, disons l’âge de 5 ans ». Vous voilà prévenus.
Choix 1 : le jouet photographique
La marque V-Tech nous a fait parvenir ses deux modèles phares, les Kidizoom Touch Connect et Kidizoom Twist Connect. Le rose pour les filles, le bleu pour les garçons en somme – désolé pour ce côté théorie des genres, mais le monde des jouets est ainsi fait. Et l’esprit des enfants aussi d’ailleurs « Le rose, c’est pour les filles », justifie le petit Paul, 3 ans et demi, lorsqu’on propose de lui échanger son modèle bleu (le Kidizoom Touch connect) contre l’appareil photo Nikon. Désolé Paul, la prochaine fois on demandera un jaune.
Le Kidizoom Touch Connect dispose d’un écran tactile, tandis que le Kidizoom Twist Connect profite d’une optique orientable en mode autoportrait (selfie pour les d’jeunzs). De là à affirmer que les concepteurs de jouets considèrent que les garçons sont des amateurs de technologie et les filles, des starlettes en manque d’image d’elle-même, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement. Une fois encore, cette segmentation est commercialement logique, mais faut-il l’encourager ? À vous les philosophes.
Jouet photographique : qualité photo/vidéo
Avec leur capteur de 2 Mpixels pour une définition d’image de 1600 x 1200 points, il est clair que les jouets photographiques ne peuvent rivaliser avec un appareil photo. Ni même avec un smartphone… même d’entrée de gamme. La définition d’image rappelle un peu les premiers compacts numériques grand public. Avec une optique encore plus mauvaise. Mais cela importe peu : l’appareil déclenche vite en plein jour – en basses lumières le flash ralenti considérablement la prise de vue – mais on reconnaît la tête des gens, le vert est vert et le rouge est rouge. Il va sans dire que les puristes des optiques à f/1.4 passeront leur chemin, mais pour un enfant de 4 ans, cela peut suffire. La vidéo est elle aussi d’un autre âge avec une définition de 320 x 200 à 15 images par seconde. Cette médiocrité est plus handicapante parce que « c’est tout lent » à l’écran.
Jouet photographique : prise en “petites mains”
Avec leurs grosses poignées pour une préhension à deux mains, les deux jouets photographiques que nous avons manipulés – et fait manipuler – offre une ergonomie assez adaptée aux petits humains. Ils nous ont en revanche parus un peu lourds, mais sans doute est-ce un choix technique afin de les rendre plus résistants. La version tactile (Kidizoom Touch Connect) nous a paru plus aboutie, notamment en ce qui concerne les jeux intégrés où il suffit de toucher l’écran pour effectuer les actions. Le joystick de la version Twist étant plus imprécis.
Jouet photographique : fonctionnalités
Les deux modèles que nous avons pris en main vont plus loin que l’appareil photo, puisqu’ils intègrent la lecture vidéo et musicale, de nombreux jeux (lapin coquin, puzzle photo, créateur de tampon, rapido DJ, etc.) ainsi que des outils ludiques de retouche d’image – collages, montages, cadres « artistiques », etc. C’est d’ailleurs leur grande force : quand un appareil photo classique capture des photos et vidéo un point c’est tout, les jouets photographiques sont de vrais couteaux suisses dont l’usage va bien au-delà du simple « clic-clac c’est dans la boîte ».
Les jouets photographiques peuvent même faire office de baladeur puisqu’ils sont livrés avec des écouteurs.
Pour Christofer, papa du petit Paul, « Paul a joué quelques minutes avec l’appareil photo, mais il a passé bien plus de temps sur les activités créatives et les jeux ». A moins que votre progéniture ne soit une Françoise Huguier ou un Eric Bouvet en puissance, il y a de fortes chances qu’elle suive le même chemin.
Jouet photographique : la technique
Certains de ces jouets photographiques sont ornés de personnages connus des enfants : Cars, Violetta et consorts. Attention à ces modèles : pour arborer les héros des kids, les constructeurs payent une licence aux ayant-droits et rognent donc sur les fonctionnalités pour maintenir le prix le plus bas possible. Plus neutres, les modèles V-Tech que nous avons manipulés offrent plus de fonctionnalités et un meilleur rapport qualité/prix.
Les jouets photographiques s’appuient sur des piles et non une batterie rechargeable lithium-ion. Gardez donc à l’esprit qu’il s’agit d’un surcoût (environ 30€ pour 4 batteries format AA et le chargeur) qu’on ne retrouve généralement pas sur les appareils photo – le Nikon CoolPix S32 est livré avec sa batterie rechargeable. Inutile de vous rappeler qu’il est plus économique et écologique d’acheter des piles rechargeables.
Petite incompréhension côté support mémoire : V-Tech a choisi la micro SD. Or, ce format de carte miniature est bien plus fragile et moins facile à manipuler que les cartes SD traditionnelles. Si la carte est bien enfoncée et peu aisée à sortir pour un enfant, non seulement le pire arrive toujours avec un petit troll, mais en plus il se trouve que même les adultes peuvent endommager ces mini cartes mémoire. Compte tenu du fait que tous les PC actuels sont équipés d’un port pour carte SD, le vidage de carte mémoire aurait été grandement facilité. En lieu et place il faut soit se doter d’un adaptateur Micro SD/SD soit brancher l’appareil sur l’ordinateur au moyen d’un câble Mini USB.
Choix 2 : le « vrai » appareil photo pour enfant
Dans le segment des « vrais » appareils photo, l’offre est plus que limitée. Après un petit tour d’horizon des différents constructeurs, seul Nikon semble proposer un appareil clairement orienté vers les enfants, le CoolPix S32. Cela ne veut pas dire que les appareils d’entrée de gamme des autres marques sont à proscrire, mais cela dépendra beaucoup de l’âge et du degré de maturité de l’enfant. Le S32 est étanche et antichocs ce qui n’est pas du luxe quand on connaît les capacités destructrices des mini-humains.
Compact pour enfant : qualité photo/vidéo
Face aux pauvres capteurs CCD de seulement 2 Mpixels des jouets photographiques, même le petit capteur de 13 Mpixels du petit CoolPix S32 fait la différence. Outre la définition d’image (4160 x 3120 points), le rendu des couleurs, la montée en hautes sensibilités… tout est supérieur. Non pas que le S32 soit une bête photographique, loin de là, mais la concurrence part de très bas. Pour un enfant, la qualité est largement suffisante, mais les vrais photographes ricanneront au sujet de la qualité de l’optique.
Compact pour enfant : prise en “petites mains”
« Le problème avec le petit Nikon c’est que Paul avait tendance à mettre les mains devant l’objectif ». Plus petit et moins adapté aux extrémités préhensiles de notre petit homo sapiens sapiens, un compact plus traditionnel comme le CoolPix S32 convient donc plus à des enfants plus âgés, aux alentours de 7-8 ans.
Compact pour enfant : fonctionnalités
Un « vrai » compact prend des photos et des vidéos. Et c’est tout. Dans le cas du S32 de Nikon, il faut ajouter à cela quelques effets artistiques et un choix de quatre cadres pour les photos, rien de plus. Il faut donc bien le prendre comme un appareil photo et non comme un jouet multifonctions.
Compact pour enfant : la technique
Outre la qualité d’image photo & vidéo logiquement supérieure vu les composants utilisés, les « vrais » appareils photo disposent le plus souvent de batteries li-ion rechargeables (pas de surcoût d’achat de piles) et de plastiques de meilleure qualité. Mais à la condition qu’ils soient résistants, ils ont surtout une durée de vie supérieure. Un appareil enfantin, pourtant génial à 5 ans, devient ringard à 6-7 ans, l’appareil photo « normal » étant moins sujet à ce déclassement.
Le CoolPix S32 répond à tous ces critères : la qualité de fabrication est sans commune mesure avec les jouets photographiques tant ses standards sont supérieurs. Livré avec une batterie Li-Ion et son chargeur, il évite l’acquisition de 4 batteries AA et leur chargeur voire, pire, des piles non-rechargeables plein de mercure qui polluent et tuent les ours polaires et les narvals (un message subliminal s’est glissé dans cette phrase).
Choix 3 : l’occasion et le modèle “fin de série”
Ne nous laissons pas imposer le diktat du marketing et du neuf ! En effet, il existe quelques bonnes affaires dans les vieilles collections des constructeurs, voire sur le marché de l’occasion. A ce sujet, si le mot « occasion » et « cadeau de Noël » vous écorche les oreilles, c’est que les publicitaires ont bien fait leur travail : ce qui compte c’est le cadeau, pas l’emballage. Certains appareils d’occasion peuvent être aussi bien, voire mieux, que des appareils neuf.
Jusqu’à l’âge de 8-9 ans, nous vous recommandons de chercher un appareil des gammes « renforcé » des grandes marques – PowerShot D– chez Canon, FinePix XP- chez Fujifilm, CoolPix AW- Tough chez Olympus, Lumix FT- chez Panasonic, WG chez Pentax/Ricoh. Si l’enfant est plus grand, plus mature ou tout simplement moins “bourrin”, vous pouvez même tenter le compact ultra-zoom ou petit compact expert d’occasion si l’enfant fait montre d’intérêt. N’hésitez pas non plus à regarder les vieux reflex : un Canon EOS 350D se dégote à 120 € d’occasion sur Le Bon Coin et en plus de faire de bonnes photos, c’est un boîtier qui encaisse !
Que choisir ?
– Si c’est un jeune enfant, les appareils V-Tech que nous nous sommes procurés sont les plus ludiques. Leur qualité d’image est mauvaise, mais ils sont bien plus amusants à manipuler et plus riches en fonctionnalités : si la fonction photo d’un appareil standard peut vite lasser, les autres fonctions intégrées (baladeur, jeux, etc.) garantissent une plus longue durée d’usage sur la première année. Après, selon l’âge de l’enfant, un jouet peut passer aux oubliettes parce qu’il fait trop « bébé » tandis que l’appareil photo conservera son attrait.
– Si c’est un enfant plus âgé/mature et/ou avec une vraie appétence pour la photo, le Nikon S32 est un bon choix puisqu’il combine de meilleures capacités photo et la résistance nécessaire aux supplices qu’il est amené à endurer (chocs, immersion). Sa prise en main est agréable et son design adapté à une cible pré-ado.
– Si vous êtes un parent éco-responsable, il existe une grande quantité de compacts renforcés d’occasion dénichables à moins de 100 euros. On pense notamment aux anciennes séries des Panasonic FT, Olympus Tough et autres Ricoh/Pentax WG. Selon leur génération, leurs performances seront égales ou supérieures au CoolPix S32 et en plus vous ferez un geste pour la planète en réutilisant un appareil déjà existant.
Si vous avez d’autres cadeaux à mettre dans votre hotte, n’hésitez pas à consulter notre shopping de Noël.
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