L’hébergeur de Megaupload, Carpathia Hosting, n’en peut plus. Sur demande de l’administration américaine, le prestataire avait accepté de conserver les données de Megaupload. Le problème est que les données des utilisateurs de Megaupload occupent à elles seules pas moins de 25 pétaoctets (25 000 To) répartis sur 1 103 serveurs ! Lorsque Carpathia évoque ces 25 pétaoctets, il parle d’« une quantité de données historique et qu’on a du mal à imaginer ». On veut bien le croire. Aussi mardi 20 mars 2012, l’hébergeur a demandé à la cour fédérale de Virginie d’être soulagé de la maintenance les serveurs de Megaupload.
Des données qui coûtent cher
Carpathia Hosting estime que maintenir ces données lui coûte 9 000 dollars par jour pour l’espace des racks, l’électricité et la connectivité, auxquels s’ajoute la valeur des serveurs immobilisés (1,25 million de dollars), que l’hébergeur ne peut réaffecter à d’autres clients.
La justice américaine a saisi les biens de Megaupload, la société ne peut donc plus payer ses factures à Carpathia qui a annulé son contrat avec Megaupload. L’hébergeur demande en justice que ces données, si elles doivent être conservées, le soient par quelqu’un d’autre : le gouvernement américain, la MPAA (l’Association américaine de défense des intérêts des majors du cinéma) ou l’EFF (Electronic Frontier Foundation) qui est intervenue au nom des utilisateurs de Megaupload.
Une situation bloquée
Seulement dans cette histoire, tout le monde, à part Carpathia, veut que les données de Megaupload soient conservées, mais pas pour les mêmes raisons. Le gouvernement américain et la MPAA veulent que ces données soient conservées à des fins judiciaires pour étendre les poursuites aux utilisateurs qui auraient des fichiers illégaux sur les serveurs de Megaupload.
L’EFF veut que ces données soient conservées, car elles appartiennent aux utilisateurs de Megaupload, dont certains ont utilisé ce service pour des fichiers tout ce qu’il y a de plus légaux. L’EFF prétend que ces innocents utilisateurs ont droit à leurs données et menace d’actions en justice pour faire valoir leurs droits.
Remettre Megaupload en ligne pour les contenus licites
Comme ni le gouvernement, ni la MPAA, ni l’EFF ne veulent prendre en charge la conservation de ces données, Carpathia Hosting propose trois solutions : remettre le site de Megaupload en ligne pour une période limitée pour que les utilisateurs récupèrent leurs données légitimes, après les données seraient supprimées ; demander à ce que la justice ordonne au gouvernement américain ou à Megaupload de prendre à leur charge l’hébergement ; accepter qu’un tiers paye Carpathia pour continuer à prendre en charge l’hébergement. L’affaire est entre les mains de la justice qui devrait se prononcer dans les prochaines semaines.
Retrouvez notre dossier complet sur l’affaire Megaupload.
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