Après avoir passé quelques heures dans la peau de Aiden Pearce, le héros de Watch_Dogs, nous pouvons aisément affirmer qu’Ubisoft n’a pas ménagé sa peine pour faire de ce jeu (série ?) un must-have, une nouvelle licence à succès. Celle-ci devrait contenter plus d’un joueur à la recherche de nouvelles sensations vidéoludiques, d’une histoire et d’une atmosphère vraiment réaliste et très prenante. Et pourtant, quand on y regarde de plus près, la recette d’Ubisoft est simple et terriblement efficace. Prenez un peu de Splinter Cell pour l’infiltration, les gadgets et le piratage, mélangez avec un GTA (ou un Driver) pour le côté conduite et ville immense à découvrir (ici Chicago), ajoutez-y une pincée d’Assassin’s Creed pour les multiples missions optionnelles, les nombreux modes multi, le côté environnement ouvert, et l’interaction possible avec la population. Enfin, saupoudrez le tout de quelques éléments issus du jeu de rôle comme la richesse des dialogues, l’expérience gagnée en remplissant des missions, des arbres de talent à faire évoluer et des capacités à déverrouiller. Et voilà, vous avez Watch_Dogs, un jeu prêt à être dégusté pendant plusieurs dizaines d’heures, manette ou clavier/souris à la main.
Un hacker sachant hacker…
Séance de rattrapage pour ceux à qui Watch_Dogs évoque peu ou pas grand chose. Prévu sur PC, Xbox (360 et One), PlayStation (3 et 4) et Wii U (plus tard), W_D est un jeu d’aventure, infiltration et tir à la troisième personne qui se déroule à Chicago dans un futur proche. L’omniprésence des connexions et des réseaux est devenue une composante du quotidien et le piratage de haut vol est devenu plus que lucratif. Certains ne vivent même que de cela. C’est le cas d’Aiden Pearce, qui hacke à tout-va depuis son smartphone ultra perfectionné. Véritable maître dans son cyber domaine, il passe du statut de génie à celui de voyou suite à un hacking qui tourne mal. Il est pris en grippe par un autre pirate qui dispose de très gros moyens et qui, pour le punir d’avoir mis son nez là où il ne le fallait pas, se fait un devoir de détruire sa vie.
Vous comprenez rapidement qu’Aiden (vous) a effectivement perdu beaucoup lors des 11 mois qui précèdent la première minute de jeu. Famille, estime, amis…tout y est passé. Toutefois, l’antihéros a mis à profit tout ce temps pour se transformer en justicier à foulard et casquette, véritable cyber-redresseur de tort pour la population. Il est aussi un voyou qui compte parmis ses connaissances des gens bien peu recommandables. Mais, rassurez-vous, vous fricottez avec le mal pour faire, in fine, le bien. Et tout ce que vous avez entrepris sert au final votre objectif principal : trouver ceux qui ont transformé votre vie en enfer. D’ailleurs, le jeu commence à peine que vous êtes en pleine séance d’interrogatoire musclée, en train de travailler du bout des poings un individu qui pourrait vous lancer sur un début de piste.
Le smartphone, votre meilleur ami
Le premier quart d’heure de jeu sert de tutorial au travers duquel vous vous familiarisez avec les déplacements, le maniement de votre arme du moment (un pistolet) et votre smartphone, votre principal hub pour toutes vos données. C’est grâce à lui que vous piratez le ctOS (le Big Brother de Chicago) par l’intermédiaire de caméras ou de serveurs, mais que vous prenez également le contrôle des distributeurs de billets, des caméras, commandez des véhicules si vous ne voulez pas les voler… Bref, il est toujours sur vous ou vissé à votre main pour une bonne raison.
Sur son écran, vous suivez votre progression dans le jeu et l’évolution de vos capacités en fonction des points d’expérience accumulés, vous vous renseignez sur les personnes que vous croisez aussi bien dans le cadre de vos missions que lorsque vous vous promenez en ville. C’est d’ailleurs l’un des éléments qui nous a le plus bluffés. Qui que vous croisiez dans le jeu et pour peu que ces personnages-non-joueurs (PNJ) aient un téléphone, vous aurez accès à des informations privées (nom, prénom, âge, revenus, et éventuellement casier judiciaire) qui vous permettra de les pirater si besoin… Ah, la magie des réseaux et du fichage. Ubisoft assure que le moteur du jeu est capable de générer des profils très différents à la volée et qu’il est très rare de retomber deux fois sur le même PNJ au cours de votre aventure.
C’est aussi grâce à votre mobile que vous trouverez une grande partie des missions secondaires. Il suffit de pirater le smartphone de certains personnages-non-joueurs pour avoir accès à des SMS ou des entretiens téléphoniques en temps réel. Lors de la preview, nous avons eu l’occasion d’expérimenter la chose : nous avons piraté le téléphone d’une gentille demoiselle. Celle-ci était en contact avec un interlocuteur qui lui promettait quelques violences si elle ne venait pas à un rendez-vous. Nous l’avons donc suivie puis avons attendu qu’elle rencontre le dit-interlocuteur. Nous avons pu suivre leur échange en piratant l’une des caméras de surveillance du quartier et là, tout est allé très vite. L’individu s’est mis à frapper la demoiselle et nous n’avons pas pu réagir à temps pour la sauver (alors que c’était possible). Laissée morte dans la ruelle, nous avons enjambé son cadavre pour nous lancer dans une course poursuite et rattraper le meurtrier. Une fois dernier immobilisé, nous nous sommes servis à bon escient de notre matraque télescopique. Après avoir achevé cette mission, nous avons gagné des points d’expérience, mais pas autant que si nous avions sauvé la victime.
A pied, en voiture, seul contre tous…ou presque
Au cours de nos quelques heures de prise en main, nous avons eu l’occasion de constater que la façon de se mouvoir de Pearce ressemble -dans les grandes lignes- à celle de Sam Fisher (dans ses meilleures années), le héros de Splinter Cell. Marcher, courir, se cacher, s’échapper, se mettre à couvert…la parfaite gymnastique de l’homme de l’ombre est exécutée avec brio. Pearce répond toutefois très bien, le gameplay est très bien étudié et même si l’interface du smartphone est un peu complexe de prime abord, on s’y fait rapidement.
Pendant les phases de conduite, vous pouvez choisir la vue à la première ou à la troisième personne et chaque voiture se comporte différemment. Chacune se détermine selon des critères assez simples (accélération, freinage, etc.) et certaines se comportent comme de véritables savonettes sur l’asphalte.
Suivant l’heure de la journée, le trafic est plus ou moins dense et, lors des phases de poursuite, il est particulièrement utile de pirater les feux tricolores par exemple afin de provoquer (ou non) des accidents et ainsi espérer échapper aux policiers. Car, ne vous y trompez pas, outre les ennemis que vous vous êtes faits en piratant, les forces de l’Ordre ne vous ont pas non plus à la bonne. Pour vous sortir d’un mauvais pas, vous devrez dompter votre alliée, et de taille : la ville de Chicago. En effet, en infiltrant les systèmes de sécurité mais aussi en progressant dans le jeu, vous aurez accès à des passages dérobés et des ruelles mais vous pourrez aussi provoquer de véritables Blackouts pour éviter de vous faire coincer. Une ville comme compagnon d’arme, c’est plutôt classe, non ? Et si la ville ne vous suffit pas, vous serez amenés à lier connaissance avec des individus peu recommandables tout au long de votre aventure. Ces derniers vous fourniront des véhicules ou des renseignements et vous aideront physiquement. Ils pourront aussi faire disparaitre des corps un peu trop voyants.
Des heures à passer dans une ville très vivante
Pas franchement spécialistes de la ville de Chicago, difficile pour nous d’affirmer que les développeurs l’ont modélisée avec précision. En tout cas, l’atmosphère urbaine est bien présente, pas de doute. D’un point de vue architectural, on y retrouve les gratte-ciels typiquement américains, le metro aérien très connu de la ville, les motels miteux, les énormes pâtés de maison, les quartiers huppés et les plus modestes mais aussi les stades, les gigantesques carrefours, et, comme nous le disions plus haut… de la vie. Cette ville fourmille de passants, ça crie, ça klaxonne, ça parle fort au téléphone… en somme, une cité moderne à l’état pur. Et qui réagit en fonction de vos agissements. Ainsi, comme dans GTA, si vous sortez votre arme en pleine rue, les badauds s’affolent, si vous faites feu…ça fait désordre. Même constat si vous leur foncez dessus en voiture ou que vous prenez une rue à contre-sens. Appel de phare, insultes. Et les bousculer lorsque vous pourchassez un personnage ou un voyou les fera également vociférer. Oui, oui, on s’y croierait. Nous nous sommes plusieurs fois surpris à prendre quelques minutes simplement pour marcher dans la rue et prendre le pouls de la cité.
Notre version de preview tournait sur un PC musclé, embarquant un processeur dernier cri Intel et une carte graphique GeForce GTX 780 Ti de Nvidia. Les développeurs et représentants du fabricant de puces graphiques que nous avons rencontrés nous ont confié que la version installée sur notre machine n’était pas la plus récente, et que certains bugs rencontrés étaient déjà corrigés. De plus, certaines technologies graphiques n’avaient pas encore été implémentées. Toutefois, pour nous faire une idée de ce à quoi la ville et le jeu devraient ressembler dans la version finale, Ubisoft et Nvidia nous ont invités à regarder la vidéo ci-dessous. Une version sous-titrée en français est disponible sur la page Facebook de Watch_Dogs.
Bien sûr, le rendu sur console devrait être graphiquement différent, moins riche, mais – amateurs de consoles rassurez-vous ! – nous l’avons également vu tourner sur PS4 et, là aussi, nous en avons pris plein les yeux.
Interrogé lors de notre prise en main, l’un des développeurs canadiens d’Ubisoft a évoqué une durée de vie de 30 à 35 heures de jeu rien que pour achever la campagne solo, 100 h si vous avez décidé d’avoir tous les succès, d’accomplir toutes les missions. Voilà de quoi « platiner » (finir le jeu avec tous les succès) à foison pour les plus mordus. N’oublions pas que le solo et le multi sont étroitement liés également, de quoi rallonger encore la durée de vie du jeu. Par exemple, des amis ou des joueurs inconnus peuvent investir votre partie lors de votre avancée pour pimenter certaines situations… trop calmes. Voire vous dérober des infos. Du multi/solo, nous n’avons toutefois pas vu énormément donc difficile de nous prononcer sur l’interêt de ce mode de jeu. Et, rassurez-vous, si vous ne voulez pas de petits malins (8 maximum) dans vos pattes pour profiter de votre jeu, vous pourrez normalement jouer en partie fermée et l’ouvrir de temps en temps, le cas échéant. Des modes uniquement multi devraient également être au menu (comme un mode Course en ville par exemple). À confirmer dans quelques semaines, lors de notre test de la version finale.
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